Le magazine Elle ne s’attendait sans doute pas à déclencher une telle onde de choc. Mais dès la parution de son numéro du 4 décembre, un passage précis a suffi à embraser les réseaux sociaux, les médias et tous ceux qui suivent de près le paysage politique français.

Au cœur de cette nouvelle polémique : une comparaison surprenante entre Marine Le Pen et Mylène Farmer, lancée par Jean-Philippe Tanguy, député du RN, dans un entretien censé valoriser l’image de sa cheffe de parti. Une phrase que personne n’avait vue venir, et que beaucoup auraient préféré ne jamais lire.
Selon Tanguy, Marine Le Pen partagerait avec la chanteuse une forme de blessure intime liée aux discriminations. Une comparaison qui a immédiatement été jugée déplacée, incohérente, voire choquante, tant par les fans de la chanteuse que par une grande partie des internautes.
Car Mylène Farmer, icône de toute une génération, est aussi une figure de la communauté LGBTQ+, engagée et très claire dans ses prises de position. À l’inverse, l’histoire politique du RN, même dans sa version “dédiabolisée”, garde des zones d'ombre que cette association a ravivées instantanément. Cette sortie médiatique vient donc nourrir un climat déjà électrique, où chaque mot prononcé par les personnalités politiques peut déclencher un débat national. Et avec cette comparaison, Jean-Philippe Tanguy a offert un exemple parfait de phrase qui dépasse complètement son intention de départ.
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Une phrase prononcée dans Elle qui fait tout dérailler
Au départ, l’interview avait pour objectif d’accompagner la stratégie du RN visant à redorer l’image de sa dirigeante. Le magazine Elle consacrait en effet un long sujet à la transformation du parti depuis la disparition de Jean-Marie Le Pen, rappelée dans l'article.
C’est dans ce contexte que Jean-Philippe Tanguy a tenté d’expliquer que Marine Le Pen aurait été victime de discriminations liées à son nom de famille, ce qui, selon lui, la rapprocherait des blessures vécues par certaines minorités. Et c’est là que tout a basculé : « Marine Le Pen a cette même blessure que les homosexuels. Elle les comprend comme Mylène Farmer », a-t-il déclaré.
Ce parallèle a immédiatement heurté plusieurs sensibilités. D’abord, parce qu’il convoque l’image d’une artiste qui n’a jamais caché son agacement quand son univers est récupéré politiquement. Ensuite, parce qu’il établit un parallèle direct entre un nom de famille et des discriminations structurelles, profondément ancrées dans l’histoire et le vécu des personnes LGBTQ+. Enfin, parce qu’il suggère un lien émotionnel ou politique entre Marine Le Pen et Mylène Farmer qui n’a jamais existé.
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Mylène Farmer, une figure qui refuse toute récupération politique
Si cette comparaison a généré autant de critiques, c’est aussi parce que Mylène Farmer a une histoire très claire avec la politique : elle refuse que son image soit associée à un quelconque parti. En 1995 déjà, elle s’était fermement opposée à l’utilisation de l’une de ses chansons lors d’une campagne présidentielle. Elle l’avait vécu comme une trahison pour ses fans, mais aussi comme une violation profonde de son univers artistique.
Son public, très fidèle et très protecteur, connaît son refus de se laisser instrumentaliser. C’est donc sans surprise que de nombreux internautes ont dénoncé cette comparaison comme « déplacée », « indécente » ou « déconnectée du réel ». Une réaction émotionnelle qui montre bien l’affection dont jouit la chanteuse, et la vigilance de ses admirateurs.
Les réactions sur les réseaux : un rejet massif et immédiat
Dès que le journaliste Julien Bellver a relayé la phrase sur X, l’indignation s’est déchaînée. Les réactions ont fusé, souvent virulentes, parfois ironiques, mais toujours très claires : cette comparaison ne passe pas.
Certains internautes ont souligné l'absurdité de rapprocher un nom de famille de discriminations systémiques. D’autres ont rappelé que le RN n’a pas toujours été exemplaire dans sa gestion des questions LGBTQ+. Beaucoup ont simplement demandé qu’on laisse Mylène Farmer en dehors des débats politiques.
La phrase a ainsi dépassé le simple cadre médiatique pour devenir un sujet de conversations nationales, un “moment internet” comme seul le paysage politique français sait en produire.
Une polémique révélatrice de la stratégie du RN
Au-delà du buzz, cette affaire en dit long sur les efforts permanents du RN pour lisser son image et attirer un électorat plus large. En tentant de montrer une Marine Le Pen plus empathique, plus proche de certaines minorités, Jean-Philippe Tanguy a provoqué l’effet inverse.
Cette comparaison maladroite rappelle combien chaque tentative de repositionnement peut être fragile, immédiatement scrutée, et souvent déconstruite par ceux qui y voient un manque de cohérence avec l’histoire du parti.
Et sur la scène médiatique, tout ce qui touche à Mylène Farmer prend instantanément une autre dimension. L’associer au RN, même indirectement, ne pouvait conduire qu’à un emballement.
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