Dans un climat politique tendu, les députés ont poursuivi la réécriture du budget de la Sécurité sociale.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la journée a été rythmée par deux décisions majeures : le rejet du Nutri-score obligatoire et l’adoption d’une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées.
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Un vote très serré qui redistribue les cartes
Deux mesures qui touchent directement les habitudes de consommation, mais aussi des secteurs industriels puissants. Le rejet du Nutri-score obligatoire est particulièrement marquant : adopté en première lecture début novembre, il devait sanctionner à hauteur de 5 % du chiffre d’affaires les entreprises refusant d’apposer l’information nutritionnelle.
Le Sénat l’avait retoqué, et l’Assemblée vient de suivre, avec un vote extrêmement serré de 120 voix contre 117. Ce revers illustre la fracture politique autour d’un outil pourtant plébiscité par une partie du public et de la communauté scientifique.
Mais il révèle aussi les inquiétudes sur la conformité européenne et la crainte de fragiliser certains labels comme les AOC ou Label Rouge, souvent incompatibles avec une grille nutritionnelle uniformisée.
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Pourquoi le Nutri-score obligatoire a échoué
Le Nutri-score, ce petit logo allant de A à E censé guider les consommateurs vers des produits plus sains, n’a jamais cessé de diviser. Sa généralisation obligatoire était une mesure-clé censée rendre la transparence nutritionnelle accessible à tous. Mais plusieurs tensions l’ont finalement fait tomber.
D’abord, un désaccord profond sur la compatibilité européenne. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a estimé que la France ne pouvait pas imposer un dispositif jugé « inadapté » au droit européen.
Ensuite, plusieurs députés ont souligné que certains produits traditionnels risquaient d’être injustement pénalisés, de la charcuterie artisanale à des fromages d’appellation contrôlée qui n’entrent pas dans les modèles de calcul actuels.
Enfin, les débats ont révélé une inquiétude plus large : celle d’un étiquetage nutritionnel qui ne prend pas en compte la dimension culturelle de certains aliments.
Résultat : la mesure tombe, laissant un sentiment d’inachevé pour les défenseurs de la santé publique, et un soulagement pour les industries agroalimentaires les plus ventrues.
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La taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées devient l’autre grand enjeu
Si la page Nutri-score se tourne, une autre décision fait parler d’elle : la taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées. Cette mesure, issue du Sénat, vise notamment les nouvelles boissons très populaires chez les jeunes, comme la Vody, mélange explosif de caféine, taurine, sucre et alcool (vodka, gin ou rhum).
Ces produits surfent depuis plusieurs mois sur un engouement massif auprès des 18–25 ans. Leur packaging, souvent coloré et attractif, leur taux d’alcool élevé masqué derrière des saveurs sucrées et leur image “tendance” les ont rapidement placés au centre d’un débat sanitaire.
Les députés ont donc adopté la version sénatoriale du dispositif. Mais sous sa forme actuelle, la rédaction pose problème : elle engloberait un trop large spectre de boissons alcoolisées aromatisées. Les rhums arrangés, certaines liqueurs artisanales ou même des petites productions régionales pourraient se retrouver pénalisés par erreur.
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Une mesure qui pourrait être revue dès cette semaine
Frédéric Valletoux, président Horizons de la commission des Affaires sociales, soutient la taxe mais juge la version adoptée « trop large ». Il a d’ailleurs annoncé vouloir solliciter un nouveau vote pour réajuster le périmètre de cette taxe avant la fin de la semaine.
Les débats promettent d'être délicats : comment cibler les boissons qui posent réellement un problème de santé publique sans toucher aux productions traditionnelles ?
L’enjeu est double : protéger la jeunesse, tout en évitant un effet collateral sur les producteurs locaux ou les entreprises françaises dont les recettes sont aromatisées mais ne correspondent en rien aux produits énergisants.
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Une tension croissante autour de la santé publique et du pouvoir d’achat
Ce double vote — rejet d’une mesure nutritionnelle stricte, adoption d’une taxe sur certains alcools — s’inscrit dans un contexte sensible autour du pouvoir d’achat, de la jeunesse et de la santé publique. D’un côté, un Nutri-score rendu obligatoire aurait pu influencer les prix, en forçant certaines marques à revoir leurs recettes pour éviter une mauvaise note.
De l’autre, taxer les boissons énergisantes alcoolisées pourrait augmenter leur prix et freiner leur accès, notamment chez les plus jeunes, ce qui est l’objectif recherché. En filigrane, ce débat illustre une tension classique : jusqu’où l’État peut-il aller pour orienter les comportements alimentaires et alcooliques ?
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Ce qui attend maintenant le budget de la Sécu
L’Assemblée doit poursuivre ce jeudi l’examen de la suite du budget, avec une possible augmentation de la CSG sur le patrimoine. Puis viendra le vote global sur la partie recettes, cruciale pour connaître les contours définitifs de la politique sociale et sanitaire en cours d’élaboration.
La journée de mercredi pose donc les bases de négociations plus vastes sur la santé publique, la responsabilité individuelle et la stratégie nationale face aux nouveaux produits de consommation qui séduisent massivement la jeunesse.
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