C’est une facette méconnue du président français qu’un nouveau livre met en lumière. Dans Les espions du président, paru ce 5 novembre aux éditions Albin Michel, les journalistes Antoine Izambard et Pierre Gastineau lèvent le voile sur la fascination d’Emmanuel Macron pour le renseignement et les services secrets.
À en croire les auteurs, le chef de l’État nourrirait une véritable passion pour le monde de l’espionnage, qu’il observe avec autant de curiosité que d’admiration. Et surtout, il aurait un faible assumé pour une série française devenue culte : Le Bureau des légendes.
Le Bureau des légendes, sa série de référence
Selon Antoine Izambard, Emmanuel Macron est un véritable fan du Bureau des légendes, la série phare de Canal+ consacrée aux agents de la DGSE. Invité sur le plateau de Quotidien, le journaliste a confirmé que cette fiction, à la frontière du thriller politique et du drame psychologique, fascine le président :
« C’est un fan du Bureau des légendes. Il aime le monde du secret, du régalien, et dès son arrivée à l’Élysée, il a multiplié par six les équipes de la coordination nationale du renseignement », explique-t-il.
Une révélation qui amuse autant qu’elle intrigue, tant la série imaginée par Éric Rochant a marqué les esprits par son réalisme et sa plongée dans les arcanes du renseignement français. On y suit le quotidien d’agents clandestins, les fameuses « légendes », chargés d’infiltrer des milieux sensibles à l’étranger.
Pour Emmanuel Macron, cet univers n’est pas seulement divertissant : il serait source d’inspiration. Le chef de l’État, selon les auteurs, apprécie tout particulièrement la précision des situations et la tension morale vécue par les agents.
Le président n’en serait pas resté à la simple fascination télévisuelle — il en a fait un véritable terrain de réflexion politique.
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Quand la fiction inspire la réalité
Dans leur enquête fouillée, Antoine Izambard et Pierre Gastineau décrivent un président passionné par la culture du renseignement, à un niveau rarement observé sous la Ve République.
Dès son arrivée à l’Élysée, il aurait entrepris de renforcer considérablement les équipes de la coordination nationale du renseignement, une structure qui conseille directement le chef de l’État sur les affaires de sécurité et d’espionnage.
Les journalistes racontent qu’Emmanuel Macron suit personnellement le “bulletin quotidien du renseignement”, un document confidentiel remis chaque soir à 19 heures dans une pochette rouge. Ce dossier contient un condensé des informations sensibles transmises par la DGSI, la DGSE et d’autres agences stratégiques.
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Loin de s’en contenter, le président commente ces notes, pose des questions précises et demande régulièrement des compléments d’information. Une implication que les auteurs qualifient de « rare » et même « inédite » sous la Ve République.
« Contrairement à ses prédécesseurs, Emmanuel Macron fait des retours fréquents, avec des demandes très précises, parfois sur des mesures d’entraves ou des opérations. »
Un comportement qui le rapproche davantage d’un chef d’orchestre des renseignements que d’un simple lecteur de rapports.
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Emmanuel Macron, le premier président “décomplexé” face au renseignement
Selon les journalistes, Emmanuel Macron est le premier président français à assumer pleinement sa proximité avec les services secrets. Là où Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande se montraient plus prudents, encore marqués par le traumatisme de l’affaire du Rainbow Warrior en 1985, Macron revendique une relation directe, stratégique et décomplexée avec le renseignement.
« Emmanuel Macron, c’est le premier président de la Ve République qui a une relation décomplexée vis-à-vis du renseignement », explique Antoine Izambard.
Cette posture s’expliquerait par la vision géopolitique du président : un monde où les rapports de force se jouent autant sur le terrain diplomatique que dans l’ombre des opérations secrètes. Fasciné par la géopolitique et le renseignement, Macron y voit un outil de puissance et d’influence, au même titre que la diplomatie ou la dissuasion nucléaire.
En d’autres termes, il vit son propre Bureau des légendes.
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Un président stratège, inspiré par la culture du secret
Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron aurait réorganisé la manière dont les services de renseignement dialoguent avec la présidence. Il se positionne comme un arbitre omniprésent, veillant personnellement aux opérations et à la circulation de l’information.
Cette passion du renseignement, décrite dans le livre, s’inscrit aussi dans la personnalité d’un président contrôlant, analytique et curieux de tout, selon ses collaborateurs. Son entourage souligne souvent sa mémoire redoutable et son goût pour les détails, des qualités que l’on prête volontiers aux espions eux-mêmes.
Les auteurs du livre Les espions du président avancent que cette fascination pourrait expliquer son intérêt constant pour les sujets de défense et de cybersécurité, ou encore son implication directe dans certaines opérations extérieures où la France joue un rôle discret.
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Une fascination partagée par le public français
Le choix de Macron n’a rien d’étonnant : Le Bureau des légendes est considérée comme l’une des meilleures séries françaises de ces dix dernières années. Réaliste, haletante et parfaitement documentée, elle a séduit autant les amateurs de géopolitique que les professionnels du renseignement.
La série a d’ailleurs été saluée par la DGSE elle-même, qui y voyait une manière de changer l’image des services secrets français, longtemps ternie par les scandales d’État.
Dans ce contexte, le fait qu’Emmanuel Macron soit fan de ce programme prend une dimension presque symbolique : celle d’un président qui embrasse la complexité du monde moderne, entre visibilité politique et opérations menées dans l’ombre.
En résumé
Le livre Les espions du président d’Antoine Izambard et Pierre Gastineau dévoile un Emmanuel Macron passionné par le monde des espions, fasciné par la DGSE et fan déclaré de la série Le Bureau des légendes.
À travers cette passion, c’est une vision plus profonde du pouvoir qui se dessine : celle d’un chef d’État curieux, stratège, et conscient de l’importance du renseignement dans les équilibres internationaux contemporains.
Entre fiction et réalité, Emmanuel Macron semble avoir trouvé son miroir : un monde où le secret, la loyauté et la stratégie ne sont pas des accessoires, mais les rouages essentiels du pouvoir.
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