Culture

Suspension de la réforme des retraites : le RN et le PS mettent la pression sur Sébastien Lecornu

21 octobre 2025 - 18 : 27
par Clémence Alors que Sébastien Lecornu a promis une lettre rectificative actant la suspension de la réforme des retraites, le RN et le PS interpellent le Premier ministre, craignant un passage en force du gouvernement avant le Conseil des ministres du jeudi 23 octobre.

L’ambiance était électrique ce mardi 21 octobre 2025 à l’Assemblée nationale. Lors des questions au gouvernement, Sébastien Lecornu a dû faire face à une double offensive du Rassemblement national et du Parti socialiste, tous deux déterminés à obtenir des garanties écrites sur la suspension de la réforme des retraites.

Suspension de la réforme des retraites : le RN et le PS mettent la pression sur Sébastien Lecornu

Alors que le Premier ministre avait annoncé le 14 octobre dernier la suspension de la réforme emblématique du précédent quinquennat, les oppositions exigent désormais des preuves concrètes, redoutant un revirement ou une manœuvre dilatoire du gouvernement.

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Une lettre rectificative promise pour jeudi

Face aux interpellations successives de Marine Le Pen et de Boris Vallaud, Sébastien Lecornu a confirmé que la suspension de la réforme serait intégrée par lettre rectificative au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

« Le débat doit avoir lieu ici même à l'Assemblée nationale, soit par un amendement au PLFSS, mais je comprends qu’un doute s’empare de ces bancs », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que le Conseil d’État a été saisi dans la nuit et qu’un Conseil des ministres se tiendra jeudi matin pour adopter officiellement cette lettre.

Cette précision vise à rassurer les parlementaires quant à la procédure légale choisie. En pratique, la lettre rectificative permettra de compléter le texte budgétaire actuellement en discussion, en y inscrivant la suspension du calendrier de la réforme de 2023.

Mais pour qu’elle entre effectivement en vigueur, le PLFSS devra être adopté dans son ensemble par le Parlement, avant la fin de la période d’examen fixée au 50e jour, soit début décembre.

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Le RN et le PS craignent un passage en force

Du côté des oppositions, la méfiance reste vive. Pour Marine Le Pen, cheffe du groupe RN, il ne s’agit pas seulement d’une question de procédure, mais de crédibilité politique.

Elle a mis en garde contre une possible utilisation des ordonnances, permettant au gouvernement de court-circuiter les amendements des parlementaires :

« Nous voulons des garanties écrites que cette suspension ne soit pas une simple manœuvre destinée à gagner du temps », a-t-elle lancé à la tribune, redoutant que le gouvernement « impose ses décisions par la voie réglementaire » plutôt que par le débat parlementaire.

Même son de cloche à gauche, où le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, a exigé une preuve écrite immédiate de la suspension. Il a appelé le Premier ministre à « respecter la parole donnée à la représentation nationale » et à éviter toute ambiguïté sur un sujet aussi sensible.

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Une confusion entretenue entre “suspension” et “décalage”

L’affaire a pris un tour plus complexe encore après les déclarations du président Emmanuel Macron, depuis la Slovénie, où il participait à une conférence de presse à Ljubljana.

Le chef de l’État a semblé contredire son Premier ministre, affirmant que la réforme n’était pas suspendue, mais simplement “décalée dans le temps”.

« Des perspectives de référendum sont possibles sur le sujet des retraites, encore faut-il qu’on sache sur quoi. Mais je réfute l’idée qu’il y ait une suspension. Il s’agit d’un ajustement du calendrier, pas d’un renoncement », a précisé le président.

Une déclaration qui vient saper la clarté du message gouvernemental. Depuis sa déclaration de politique générale du 14 octobre, Sébastien Lecornu avait pourtant parlé d’une “suspension effective” du dispositif, sans date de reprise annoncée.

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Un flou politique aux conséquences multiples

Cette dissonance entre l’Élysée et Matignon alimente la confusion sur la véritable stratégie du gouvernement. Officiellement, la suspension doit permettre d’ouvrir une nouvelle concertation sociale autour du financement du système de retraites et de la pénibilité au travail.

Mais plusieurs élus redoutent qu’il ne s’agisse que d’un recul tactique.
Pour la droite, le report n’efface pas le problème structurel du financement du régime ; pour la gauche, c’est un aveu d’échec politique de la majorité.

Dans les rangs macronistes, certains redoutent aussi que la lettre rectificative ne suffise pas à rétablir la confiance des Français, alors que la réforme reste profondément impopulaire.

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Un possible recours au référendum

Autre élément de crispation : les “perspectives de référendum” évoquées par Emmanuel Macron. Le chef de l’État ne ferme plus la porte à une consultation populaire sur le sujet, tout en restant évasif sur son contenu.

Si l’idée d’un référendum sur les retraites refait surface, elle demeure politiquement risquée : une telle initiative pourrait être perçue comme un aveu de faiblesse, voire un pari dangereux pour l’exécutif, à quelques mois d’un budget déjà contesté.

Pour l’instant, aucune procédure officielle n’a été enclenchée, mais le simple fait que le président évoque cette option prouve que le débat est loin d’être clos.

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En résumé

  • Sébastien Lecornu a annoncé qu’une lettre rectificative serait présentée jeudi 23 octobre pour inscrire la suspension de la réforme des retraites dans le PLFSS.

  • Le RN et le PS demandent des garanties écrites, craignant un passage en force par ordonnances.

  • Emmanuel Macron parle plutôt d’un “décalage” que d’une suspension, laissant planer un flou politique.

  • L’hypothèse d’un référendum sur les retraites est désormais évoquée, mais sans calendrier précis.

Entre promesses écrites, divergences de langage et tensions politiques, la saga des retraites continue d’agiter la scène nationale. Une chose est sûre : le Conseil des ministres de jeudi s’annonce déterminant pour clarifier la position du gouvernement sur ce dossier explosif.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.