C’est un vote qui n’est pas passé inaperçu. Jeudi 16 octobre 2025, l’Assemblée nationale a frôlé la chute du gouvernement de Sébastien Lecornu à seulement 18 voix près.
Si la motion de censure déposée par La France insoumise (LFI) n’a pas été adoptée, elle a révélé de profondes fractures à gauche — notamment au sein du Parti socialiste. En dépit de la consigne claire de leur direction, sept députés PS ont choisi de voter la censure du gouvernement, créant un séisme politique au sein de leur groupe.
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Une motion de censure rejetée de justesse
Après plusieurs jours de débats tendus à l’Assemblée, la motion de censure déposée par LFI contre le gouvernement Lecornu a été rejetée de 18 voix seulement. Si cette issue permet au Premier ministre de se maintenir, elle met en lumière l’extrême fragilité de sa majorité et l’ambiance électrique qui règne au Palais Bourbon depuis sa nomination.
Le Parti socialiste, qui avait annoncé qu’il ne voterait pas la censure en raison de la suspension de la réforme des retraites, pensait maintenir une ligne de responsabilité et d’équilibre. Mais cette position, jugée trop conciliante par certains, a provoqué une fronde interne inattendue.
Sept députés socialistes brisent la ligne du parti
Contre toute attente, sept élus socialistes ont décidé d’ignorer la consigne donnée par Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée nationale. Ils ont choisi de voter la censure du gouvernement de Sébastien Lecornu, estimant que la suspension de la réforme des retraites ne justifiait pas un soutien, même tacite, à la majorité présidentielle.
Les sept frondeurs sont :
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Paul Christophle (Drôme), premier à annoncer publiquement son intention de voter la censure, dénonçant le « manque de justice sociale » du budget gouvernemental ;
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Christian Baptiste (Guadeloupe) ;
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Béatrice Bellay (Martinique) ;
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Peio Dufau (Pyrénées-Atlantiques) ;
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Philippe Naillet (La Réunion) ;
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Jiovanny William (Martinique) ;
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Fatiha Keloua Hachi (Seine-Saint-Denis).
Ce vote, à la fois symbolique et révélateur, marque une fracture nette entre l’aile la plus combative du PS et la direction du parti.
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La colère de la gauche et les tensions internes
La décision du PS de ne pas censurer le gouvernement a profondément irrité La France insoumise, qui espérait rallier l’ensemble du bloc de gauche pour faire tomber Sébastien Lecornu. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, n’a pas mâché ses mots en dénonçant une "trahison politique" :
« Nous pensions que la gauche pouvait encore parler d’une seule voix. Manifestement, ce n’est plus le cas », a-t-elle déclaré à la presse.
Du côté socialiste, on tente de calmer le jeu. Un député PS, interrogé par CNEWS, a rappelé que le parti restait « un espace de débat » et qu’il n’avait « en rien failli à ses principes ».
Mais en interne, l’irritation est palpable. Pour plusieurs élus proches de Boris Vallaud, ce vote dissident risque de fragiliser davantage la crédibilité du groupe socialiste, déjà tiraillé entre réalisme gouvernemental et fidélité à la NUPES.
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Boris Vallaud sous pression
Le chef du groupe PS à l’Assemblée se retrouve désormais dans une position délicate. En choisissant de ne pas voter la censure, Boris Vallaud avait voulu se poser en interlocuteur responsable, préférant « un sursis au sursaut » pour le gouvernement, selon ses mots.
Il estimait que la suspension de la réforme des retraites représentait une victoire politique suffisante pour justifier la non-censure.
Mais cette ligne de modération a été jugée trop conciliante par les frondeurs, qui y voient une forme de compromission avec le macronisme. La situation a de quoi embarrasser un Parti socialiste déjà affaibli, partagé entre son appartenance à la NUPES et la volonté de rester un parti pivot au centre de la gauche parlementaire.
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Une fracture symbolique mais révélatrice
Si ces sept voix n’ont pas suffi à renverser le gouvernement, leur geste a une forte portée symbolique. Il témoigne du malaise grandissant au sein du PS face à sa position ambiguë entre opposition et coopération.
Pour de nombreux observateurs, cette division interne pourrait annoncer une recomposition plus large de la gauche française à l’approche des prochaines échéances électorales.
Du côté de la majorité, on souffle. En évitant la censure, Sébastien Lecornu obtient un répit politique, mais fragile. Son gouvernement reste menacé par un Parlement profondément fracturé et une opposition de gauche déterminée à maintenir la pression.
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En conclusion : un vote aux allures d’avertissement
Cette séquence parlementaire aura rappelé une chose : la majorité de Sébastien Lecornu ne tient qu’à un fil, et l’unité de la gauche reste plus que jamais mise à l’épreuve.
Les sept députés socialistes qui ont osé défier leur direction ont peut-être ouvert une brèche, révélant la difficulté croissante pour le Parti socialiste de trouver sa place entre radicalité et responsabilité.
Et si la motion de censure a échoué cette fois-ci, elle laisse planer une certitude : à l’Assemblée, le véritable rapport de force est désormais à gauche, là où se joue l’avenir du gouvernement.
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