L’Assemblée nationale vit une nouvelle journée sous tension. Ce jeudi 16 octobre, les députés examinent deux motions de censure, déposées respectivement par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), visant à renverser le gouvernement de Sébastien Lecornu.
Un scénario déjà bien connu depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, mais qui soulève cette fois une question technique : quelle majorité faut-il atteindre pour que la censure soit adoptée ?
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Une majorité absolue théoriquement fixée à 289 voix
Selon la Constitution française, une motion de censure ne peut être adoptée qu’à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, soit 289 voix sur 577. Ce chiffre reste inchangé, même lorsque certains sièges ne sont pas pourvus ou temporairement inoccupés.
Dans le cas présent, treize députés ont rejoint le nouveau gouvernement Lecornu, laissant leurs fauteuils momentanément vides. Parmi eux figurent six élus du groupe Ensemble pour la République, trois de La Droite républicaine, deux du parti Horizons, un du groupe Démocrate et un élu du groupe LIOT.
Ces départs posent la question d’une éventuelle baisse du nombre de députés votants, et donc d’un ajustement de la majorité absolue.
Des sièges « gelés », pas vacants
En théorie, avec 564 députés siégeant réellement, la majorité absolue tomberait à 282 voix. Mais cette baisse apparente ne s’applique pas dans le cas d’une motion de censure. En effet, les parlementaires devenus ministres ne perdent pas leur siège immédiatement : leurs suppléants ne peuvent entrer en fonction qu’un mois après leur nomination.
Durant cette période transitoire, ces sièges sont donc considérés comme « gelés » et non vacants. Cela signifie qu’ils continuent à être comptabilisés dans le total des députés, même si leurs titulaires ne peuvent ni siéger ni voter. Résultat : la majorité absolue reste fixée à 289 voix, conformément à la règle constitutionnelle.
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Un calcul strict pour éviter toute manipulation politique
Cette précision juridique, souvent méconnue, empêche les partis d’opposition de profiter d’une fenêtre d’opportunité pour renverser un gouvernement affaibli par des départs ministériels.
« Durant la période de transition, les sièges sont gelés, mais ils continuent d’exister. On ne peut donc pas baisser artificiellement la majorité absolue », précise un ancien collaborateur parlementaire.
Ainsi, même si treize élus ne prendront pas part au vote, la barre fatidique des 289 voix reste de mise. Pour LFI et le RN, la tâche reste donc extrêmement difficile : aucun des deux partis ne peut espérer atteindre ce seuil sans le soutien massif des socialistes, des écologistes ou de certains centristes.
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Une journée décisive mais sans véritable suspense
En coulisses, la majorité présidentielle se montre confiante. Les Républicains ne semblent pas enclins à voter la censure, tandis que les socialistes, bien que critiques envers la ligne budgétaire du gouvernement, ont choisi de ne pas se joindre à l’opposition la plus radicale.
Les motions de LFI et du RN devraient donc être rejetées, confirmant la fragile stabilité du gouvernement Lecornu. Mais le message politique reste fort : entre les tensions autour du budget 2026 et la suspension contestée de la réforme des retraites, l’exécutif sait que le moindre faux pas pourrait lui coûter cher dans les semaines à venir.
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