La tension monte à l’Assemblée nationale. Après la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu ce mardi après-midi, les motions de censure déposées par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) seront examinées jeudi matin, a annoncé ce mardi la conférence des présidents de la chambre basse.
Une séquence politique décisive s’ouvre pour le gouvernement Lecornu II, à peine installé, et dont la survie dépend désormais du choix des députés socialistes.
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Un calendrier parlementaire sous haute tension
Selon les informations communiquées à l’AFP, les deux motions seront discutées jeudi à partir de 9 heures, dans un climat électrique. Le Parti socialiste (PS) pourrait, de son côté, déposer sa propre motion de censure après le discours du Premier ministre.
Si tel était le cas, l’examen des trois textes pourrait être regroupé jeudi soir, offrant un débat politique explosif qui déterminera le sort du gouvernement.
Ce scénario place la majorité présidentielle dans une situation d’extrême fragilité. En effet, les socialistes détiennent les voix décisives : avec seulement une vingtaine de députés PS votant en faveur d’une motion commune, le seuil des 289 voix nécessaires à la censure pourrait être atteint.
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Le Parti socialiste au cœur du jeu politique
Le groupe socialiste, présidé par Boris Vallaud, joue donc les arbitres d’un bras de fer politique sans précédent. Pour l’instant, le PS a laissé entendre qu’il ne voterait pas les motions de LFI ni du RN, mais il reste attentif au contenu du discours de Sébastien Lecornu.
Selon plusieurs sources parlementaires, la décision finale sera prise à l’issue du Bureau national du parti, prévu ce mardi à 13 heures.
Le Premier secrétaire Olivier Faure a déjà fixé la condition d’un éventuel soutien au gouvernement : la suspension immédiate et complète de la réforme des retraites de 2023, avec un blocage de l’âge légal à 62 ans et 9 mois et l’arrêt de l’allongement de la durée de cotisation.
Si le gouvernement accepte cette concession, les socialistes pourraient s’abstenir lors du vote des motions. Dans le cas contraire, ils pourraient rejoindre la gauche unie et faire tomber le gouvernement Lecornu II à peine formé.
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Les retraites, point de rupture entre le gouvernement et le PS
La réforme des retraites, adoptée en 2023, reste un sujet explosif pour la majorité. Pour Emmanuel Macron et une partie de ses alliés, revenir sur ce texte serait une erreur politique majeure, symbole d’un reniement du second quinquennat.
Mais au sein même du camp présidentiel, les avis divergent. Certains ministres et députés estiment qu’une suspension temporaire de la réforme pourrait désamorcer la crise politique et relancer le dialogue social.
D’autres, au contraire, craignent qu’une telle mesure n’entraîne une perte de crédibilité sur la scène économique européenne.
Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a lui-même défendu cette idée de compromis :
« La chute du gouvernement coûterait plus d’argent à la France qu’une suspension de quelques mois de la réforme des retraites. »
Un raisonnement partagé par l’économiste Philippe Aghion, récent prix Nobel d’économie, qui avertit du danger d’une instabilité politique :
« Le coût de l’instabilité, notamment en termes de flambée des taux d’intérêt, serait beaucoup plus grand. »
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Le budget 2026 au cœur des tensions
En parallèle, le projet de budget 2026 présenté ce mardi en Conseil des ministres ajoute de la complexité au débat. Le texte prévoit 30 milliards d’euros d’économies, fondés sur des hypothèses de croissance jugées « optimistes » par le Haut conseil des finances publiques (HCFP).
Entre gel des retraites, sous-indexation des prestations sociales, hausse implicite des impôts et réduction du nombre de fonctionnaires, ce budget d’austérité crispe à la fois la gauche et les syndicats. Pour les socialistes, ces mesures sont difficilement compatibles avec un soutien à l’exécutif.
« On ne peut pas demander aux Français de faire encore des sacrifices sans leur donner de signe d’écoute ou de justice sociale », confie un député PS.
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Vers une semaine décisive pour Sébastien Lecornu
Le Premier ministre joue gros dans les prochaines heures. Sa déclaration de politique générale, prévue ce mardi après-midi, sera son dernier atout pour tenter de convaincre le Parti socialiste de lui accorder un sursis.
L’enjeu dépasse largement sa personne : une motion de censure adoptée entraînerait la chute immédiate du gouvernement et placerait Emmanuel Macron dans une position intenable.
Le chef de l’État devrait alors choisir entre nommer un nouveau Premier ministre ou dissoudre l’Assemblée nationale, une hypothèse de plus en plus évoquée dans les rangs de la majorité comme de l’opposition.
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Une instabilité politique à haut risque
Depuis plusieurs semaines, la France vit au rythme d’une crise institutionnelle inédite. Le remaniement express, les divergences au sein du camp présidentiel et les pressions de l’opposition ont fragilisé le gouvernement dès sa formation.
Le vote de jeudi pourrait ainsi sceller le sort du gouvernement Lecornu II et ouvrir la voie à une reconfiguration politique majeure. Entre volonté d’économie et risque d’instabilité, l’exécutif joue désormais sa survie dans un contexte explosif, où chaque voix comptera.
Jeudi matin, à l’Assemblée nationale, le destin du gouvernement se jouera sur un fil. En attendant, tous les regards se tournent vers les 69 députés socialistes, dont la décision pourrait bien déterminer l’avenir politique immédiat de la France.
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