Ce mardi 14 octobre 2025, la France rend un hommage solennel à deux de ses enseignants emblématiques, Samuel Paty et Dominique Bernard, assassinés dans des attentats terroristes islamistes à trois ans d’intervalle.
À 10 heures précises, une minute de silence est observée dans l’ensemble des collèges et lycées du pays. Un moment fort, chargé d’émotion et de gravité, pour honorer la mémoire de ces professeurs qui ont perdu la vie en défendant les valeurs de l’école républicaine et de la liberté d’expression.
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Un hommage national à la mémoire de deux enseignants victimes du terrorisme
Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, et deux ans après celui de Dominique Bernard à Arras, la communauté éducative se rassemble à nouveau pour rappeler que ces drames ont frappé l’école en plein cœur.
Le ministère de l’Éducation nationale a souhaité que cette journée soit marquée par un moment de recueillement collectif dans chaque établissement du second degré. À 10 heures, élèves, professeurs et personnels de l’Éducation nationale observent une minute de silence. Le ministère invite également les équipes pédagogiques à prolonger ce temps par un échange, une discussion ou une activité symbolique, afin d’aider les élèves à réfléchir sur le sens de cet hommage et sur les valeurs qu’il incarne.
Dans sa lettre adressée aux enseignants, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a rappelé que ces assassinats « ont frappé l’école en plein cœur » et que leur mémoire devait rester vivante.
Un an après le verdict du procès de l’assassinat de Samuel Paty et alors que le procès en appel est prévu début 2026, la commémoration de ce 14 octobre revêt une portée particulière : celle du souvenir, mais aussi de la vigilance face à la montée du fanatisme et de la haine.
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Arras, Conflans-Sainte-Honorine : deux drames qui ont bouleversé la France
Le nom de Dominique Bernard est resté gravé dans les mémoires depuis le 13 octobre 2023. Ce professeur de lettres de 57 ans, enseignant au lycée Gambetta d’Arras, a été tué à coups de couteau par Mohammed Mogouchkov, un ancien élève radicalisé. L’enseignant avait tenté de protéger ses élèves lors de l’attaque et a été mortellement touché à la gorge et au thorax. Ce geste héroïque, unanimement salué, a profondément marqué la nation.
Un hommage local a déjà été rendu lundi 13 octobre à Arras, où les habitants, les élèves et les enseignants se sont rassemblés devant le lycée pour déposer des fleurs et observer un moment de silence. Les mots les plus souvent entendus étaient ceux de courage, de dévouement et de dignité.
Trois ans plus tôt, le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), avait été assassiné et décapité à la sortie de son établissement par Abdoullakh Anzorov, un jeune homme radicalisé. Le professeur avait été la cible d’une campagne de cyberharcèlement après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.
À l’issue du procès en première instance, huit personnes impliquées à divers degrés dans la préparation ou la diffusion des appels à la haine ayant conduit à son assassinat ont été condamnées à des peines allant de un à seize ans de prison. Le procès en appel des principaux accusés est prévu pour début 2026, et l’émotion reste intacte dans la communauté éducative.
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L’école, symbole de la République et de la liberté
Ces deux assassinats ont profondément bouleversé le monde enseignant et, au-delà, la société française tout entière. Ils ont rappelé que l’école est un pilier de la République, un espace où la liberté d’expression, la transmission du savoir et le respect mutuel doivent rester inaliénables.
En organisant cette minute de silence dans tous les établissements, le ministère souhaite non seulement honorer la mémoire des deux professeurs, mais aussi rappeler l’importance du rôle des enseignants dans la construction du citoyen. Cette journée est l’occasion d’aborder avec les élèves des thèmes essentiels : la laïcité, la liberté d’expression, la tolérance et la lutte contre la haine.
De nombreux enseignants ont choisi d’accompagner ce moment de recueillement d’activités pédagogiques : lectures de textes républicains, échanges sur les valeurs de la République, ou encore productions artistiques symbolisant la liberté et la résistance face à l’obscurantisme.
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Une mémoire encore vive, une vigilance toujours nécessaire
Les assassinats de Samuel Paty et Dominique Bernard rappellent tragiquement que les enseignants peuvent devenir les cibles de violences liées à leur mission éducative. Ces drames ont conduit les autorités à renforcer la sécurité dans les établissements scolaires et à améliorer la prévention de la radicalisation.
Mais au-delà de la sécurité, c’est la dimension humaine et symbolique qui prévaut aujourd’hui. La minute de silence observée ce mardi 14 octobre 2025 n’est pas seulement un rituel : elle exprime la gratitude de la Nation envers ses enseignants, et la promesse que leurs noms ne seront jamais oubliés.
Ce 14 octobre, les collèges et lycées de France réaffirment leur attachement aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. À travers cet hommage, la communauté éducative tout entière fait bloc pour dire non à la peur, oui à la connaissance, et oui à la mémoire vivante de Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs tombés pour avoir enseigné à penser librement.
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