Gouvernement Lecornu II : la sanction immédiate de Bruno Retailleau contre 6 ministres LR

C’est une décision qui fait grand bruit dans la sphère politique. À peine le gouvernement Lecornu II dévoilé ce dimanche soir, Bruno Retailleau, président du parti Les Républicains, a annoncé l’exclusion immédiate de six ministres issus de sa formation.

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En cause : leur participation au nouvel exécutif dirigé par Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre dans un contexte politique explosif.

Une sanction exemplaire qui illustre la ligne dure du patron de LR, bien décidé à préserver la cohérence de son mouvement face aux alliances jugées « contre-nature » avec le camp présidentiel.

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Une exclusion éclair après la composition du gouvernement Lecornu II

La scène politique française n’aura pas eu le temps de respirer entre la démission du précédent gouvernement et l’annonce du nouveau. À peine le gouvernement Lecornu II publié, Bruno Retailleau a dégainé une mesure d’autorité : l’exclusion pure et simple des ministres LR ayant accepté de rejoindre l’équipe gouvernementale.

Ce choix, qualifié d’« acte de fidélité aux valeurs du parti », vise à marquer une frontière nette entre la droite traditionnelle et la majorité présidentielle. En conférence interne, le président du parti aurait rappelé que « tout membre des Républicains qui choisit d’entrer au gouvernement choisit aussi d’en sortir politiquement ».

Une décision d’autant plus forte que plusieurs de ces ministres figuraient parmi les figures les plus influentes du parti.

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Des cadres emblématiques de LR dans la tourmente

Parmi les exclus figure Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, reconduite dans ses fonctions. Longtemps respectée au sein de la droite, elle occupait le poste clé de présidente de la Commission nationale d’investiture (CNI), instance stratégique chargée de choisir les candidats LR pour les élections municipales de mars prochain.

Sur le réseau X (ancien Twitter), l’intéressée a tenu à justifier sa décision de rester au gouvernement :

« Servir dans un gouvernement n’efface ni les valeurs, ni les principes qui guident l’engagement d’une vie », a-t-elle déclaré.

Autre personnalité sanctionnée : Philippe Tabarot, reconduit au ministère des Transports. Sénateur des Alpes-Maritimes et frère de la députée Michèle Tabarot, il était considéré comme un relais important entre les élus locaux et la direction du parti.

La très médiatique Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture, est également concernée. Déjà fragilisée au sein de LR pour sa proximité affichée avec l’exécutif, elle avait pourtant maintenu son investiture LR pour les prochaines élections municipales de Paris. Cette double posture n’a pas été tolérée par la direction du parti.

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Trois députés également écartés du parti

La vague d’exclusions ne s’arrête pas aux têtes d’affiche. Trois députés LR, fraîchement promus au gouvernement, sont également dans le viseur de Bruno Retailleau.

Le porte-parole du groupe LR à l’Assemblée nationale, Vincent Jeanbrun, a été nommé ministre du Logement et de la Ville. Son profil de maire de L’Haÿ-les-Roses, symbole d’une droite de terrain, aurait pu incarner le renouveau du parti. Mais sa nomination au gouvernement a immédiatement provoqué sa mise à l’écart.

Autre exclu : Sébastien Martin, député de Saône-et-Loire, désormais ministre de l’Industrie. Ce jeune élu, connu pour ses positions modérées et son pragmatisme économique, a lui aussi été frappé par la sanction.

Enfin, Nicolas Forissier, député de l’Indre, perd sa carte du parti après sa nomination comme ministre délégué au Commerce extérieur et à l’attractivité. Proche de François Baroin, il incarnait la ligne européenne et libérale de la droite.

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Un signal politique fort envoyé par Bruno Retailleau

Avec cette décision, Bruno Retailleau envoie un message clair : aucune alliance, même temporaire, ne sera tolérée avec le gouvernement Lecornu. Ce geste vise à consolider la ligne d’opposition ferme des Républicains, à un moment où le parti cherche à se reconstruire après plusieurs années d’érosion électorale et de divisions internes.

Selon un communiqué officiel, « les instances dirigeantes des Républicains se réuniront dans les tout prochains jours pour statuer de manière définitive sur ces exclusions ». Mais dans les faits, la sentence paraît déjà sans appel.

Cette fermeté pourrait plaire à l’aile la plus conservatrice du mouvement, soucieuse de préserver une identité claire face au macronisme. Mais elle risque aussi de provoquer une nouvelle fracture interne, entre ceux qui prônent une opposition stricte et ceux qui plaident pour une coopération ponctuelle avec le gouvernement.

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Un parti à la croisée des chemins

Les prochains jours seront décisifs pour Les Républicains. Le groupe parlementaire LR doit se réunir ce mardi à l’Assemblée nationale pour évoquer la situation, dans un climat de tension palpable. Plusieurs députés craignent une perte d’influence du parti, déjà affaibli par la montée des extrêmes et les tentatives de récupération de ses cadres par la majorité.

Pour Bruno Retailleau, l’enjeu est de taille : maintenir la cohésion d’un parti fracturé tout en défendant une ligne politique indépendante et lisible. Pour les exclus, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre, entre fidélité à leurs convictions et rupture avec leur famille d’origine.

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En résumé

Ce dimanche 12 octobre 2025 marque un tournant dans la droite française. En excluant six ministres LR pour leur participation au gouvernement Lecornu II, Bruno Retailleau impose une discipline de fer et réaffirme la frontière entre la droite d’opposition et la majorité présidentielle.

Une décision symbolique, mais risquée, qui pourrait autant renforcer la cohérence idéologique du parti que précipiter son isolement sur l’échiquier politique.

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