À peine renommé à Matignon, Sébastien Lecornu a déjà pris la parole pour fixer le cap de son second mandat.
Lors de son premier déplacement officiel, ce samedi 11 octobre, au commissariat de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), le Premier ministre a reconnu, avec une pointe d’ironie, qu’il n’y avait pas foule pour reprendre le poste, avant de réaffirmer sa volonté de faire son devoir sans alimenter davantage la crise politique.
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Un retour inattendu à Matignon
Quatre jours après avoir présenté sa démission, Sébastien Lecornu a été renommé Premier ministre par Emmanuel Macron vendredi soir, dans un climat de forte instabilité politique.
Une décision qui a surpris jusque dans la majorité et déclenché une salve de réactions hostiles de la part des oppositions.
Mais pour celui qui a accepté de reprendre les rênes du gouvernement, cette mission ne pouvait pas être refusée.
« Je ferai mon devoir et je ne serai pas un problème », a-t-il déclaré avec fermeté devant les journalistes, au terme de sa visite dans le commissariat.
Et d’ajouter, dans un ton à la fois lucide et piquant :
« Je n’ai pas le sentiment qu’il y avait beaucoup de candidats. »
Une phrase qui en dit long sur le désarroi politique actuel : rares sont ceux qui auraient voulu endosser la responsabilité de diriger un pays plongé dans une impasse institutionnelle, entre tensions à l’Assemblée, menaces de censure et divisions internes à la majorité.
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« Un gouvernement libre », sans pression partisane
Au-delà de cette remarque pleine de réalisme, Sébastien Lecornu a profité de ce déplacement pour préciser sa vision du futur gouvernement.
« Je souhaite nommer un gouvernement libre, comprenant des personnalités avec des sensibilités partisanes, mais pas emprisonnées par les partis », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre, âgé de 39 ans, veut donc s’éloigner des logiques partisanes et des équilibres politiques trop étroits pour privilégier une équipe fondée sur la compétence et le pragmatisme.
Il a d’ailleurs insisté sur le fait qu’il n’avait pas d’agenda personnel ni d’autre ambition que de sortir de ce moment pénible pour tout le monde.
Lecornu semble vouloir désamorcer les rivalités qui s’annoncent déjà à l’approche de l’élection présidentielle de 2027, en posant une condition claire à ses futurs ministres : se concentrer sur la gestion du pays, pas sur leurs ambitions.
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« Ce qui est ridicule, c’est le spectacle politique actuel »
Lors de ce même déplacement, le chef du gouvernement n’a pas caché son exaspération face au climat politique délétère qui secoue le pays depuis plusieurs semaines.
« Ce qui est ridicule, c’est le spectacle que l’ensemble de la vie politique est en train de tenir », a-t-il martelé, appelant à retrouver le sens des responsabilités.
Pour Sébastien Lecornu, l’urgence est désormais de rétablir le calme et la crédibilité de l’exécutif, alors que la France doit impérativement présenter son budget 2026 d’ici le 13 octobre.
Il promet d’ouvrir le débat parlementaire sur tous les sujets, y compris sur la réforme des retraites, tout en défendant la nécessité de rétablir les comptes publics.
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Une mission sous haute tension
Le retour de Sébastien Lecornu à Matignon n’a pas fait taire les critiques. À peine sa reconduction annoncée, la France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et le Rassemblement national (RN) ont confirmé qu’ils censureraient son gouvernement dès sa présentation.
Le Parti socialiste, de son côté, laisse planer la menace d’une censure si certaines conditions ne sont pas remplies, notamment la suspension de la réforme des retraites et la fin du 49.3.
Malgré ce contexte explosif, Sébastien Lecornu affiche un ton déterminé et apaisant. Conscient du risque politique qu’il prend, il préfère insister sur le devoir de responsabilité plutôt que sur la logique de survie :
« Je ne suis pas là pour faire la morale, mais pour agir. »
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Un Premier ministre qui veut calmer le jeu
Ce premier déplacement à L’Haÿ-les-Roses avait valeur de symbole. En choisissant de se rendre dans un commissariat de police, Sébastien Lecornu a voulu envoyer un signal de proximité et d’autorité : celui d’un chef de gouvernement tourné vers les réalités du terrain.
Il a salué le travail des forces de l’ordre et réaffirmé sa volonté de garantir la sécurité des Français, tout en rappelant que la crise politique ne doit pas paralyser l’État.
Si sa mission s’annonce particulièrement délicate, le Premier ministre entend incarner un leadership pragmatique, loin des querelles partisanes et des ambitions personnelles.
Reste à savoir si, dans un contexte aussi fragmenté, cette volonté d’un « gouvernement libre » suffira à ramener la stabilité dont la France a cruellement besoin.
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