À peine Sébastien Lecornu reconduit à Matignon, le ton est déjà donné du côté de la droite. Réunis en bureau politique ce samedi 11 octobre, les Républicains (LR) ont annoncé qu’ils ne participeraient pas au nouveau gouvernement formé par le Premier ministre.
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Le parti de Bruno Retailleau a cependant laissé la porte ouverte à une collaboration partielle, en s’engageant à soutenir l’exécutif « texte par texte », selon un communiqué officiel.
Une décision claire, adoptée « à une large majorité », qui vient compliquer encore un peu plus la tâche du chef du gouvernement, déjà confronté à un équilibre politique fragile.
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Une ligne d’indépendance confirmée
Alors qu’Emmanuel Macron espérait élargir sa base politique pour donner un souffle nouveau à sa majorité, Les Républicains ont préféré maintenir leurs distances.
« Le bureau politique affirme un soutien texte par texte au gouvernement », indique le communiqué du parti, tout en soulignant que « la confiance et les conditions ne sont pas réunies pour que Les Républicains participent au gouvernement ».
Autrement dit, la droite n’entre pas dans la majorité, mais ne s’inscrit pas non plus dans une opposition systématique. Elle entend juger les propositions au cas par cas, en fonction de leur utilité pour les Français.
???? Communiqué du bureau politique ⤵️ pic.twitter.com/VmXJh9cgAQ
— les Républicains (@lesRepublicains) October 11, 2025
Cette position intermédiaire traduit la volonté de Bruno Retailleau et de ses cadres de préserver leur autonomie politique, tout en évitant d’être accusés d’obstruction dans un contexte de crise nationale.
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Un refus attendu après la reconduction de Lecornu
La reconduction de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, vendredi soir, a suscité des réactions contrastées. Si certains y voient un choix de continuité rassurant, d’autres dénoncent une incapacité du président à se renouveler.
À droite, cette décision a été accueillie avec prudence et scepticisme. Dès vendredi soir, Bruno Retailleau avait confié à ses proches qu’il n’irait pas dans ce gouvernement, estimant qu’il s’agissait d’un retour à la case départ :
« Emmanuel Macron veut être Premier ministre à plein temps », avait-il déclaré à ses élus, ajoutant que participer à ce gouvernement serait une erreur politique.
La position officielle de LR adoptée ce samedi ne fait donc que confirmer cette ligne : soutien ponctuel, mais aucune participation.
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Le soutien « texte par texte », un équilibre fragile
En optant pour une stratégie dite du « texte par texte », Les Républicains s’accordent une marge de manœuvre qui leur permettra d’appuyer certaines mesures, notamment celles liées à la sécurité, à la gestion des finances publiques ou encore à la réforme de l’État.
Mais ce positionnement reste délicat : il impose au gouvernement Lecornu de négocier en permanence pour obtenir des majorités au cas par cas à l’Assemblée nationale.
Cette approche risque de ralentir considérablement l’action politique, dans un contexte où le budget 2026 doit impérativement être adopté avant la fin de l’année.
Pour Sébastien Lecornu, il s’agit d’un premier revers : la droite modérée, considérée comme un possible appui pour stabiliser sa majorité, refuse de s’engager pleinement.
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Une droite en quête d’identité
Ce choix révèle également les tensions internes au sein des Républicains. Certains élus, plus pragmatiques, prônaient une coopération ponctuelle avec le gouvernement afin d’influencer les décisions de l’intérieur.
D’autres, en revanche, craignaient que participer à un exécutif fragilisé ne brouille leur image et ne serve, à terme, que les intérêts du président.
En privilégiant une posture indépendante, Bruno Retailleau cherche à réaffirmer la cohérence idéologique du parti, tout en se démarquant d’un macronisme qu’il juge à bout de souffle.
Le message est clair : la droite veut peser sur les débats, mais sans se compromettre dans un gouvernement dont elle ne partage ni la méthode ni la vision.
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Une majorité toujours plus fragile pour Emmanuel Macron
Cette annonce des Républicains constitue un nouveau défi pour Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu.
Privé du soutien de la droite, le gouvernement devra composer avec une Assemblée fragmentée, où la gauche et l’extrême droite ont déjà promis des motions de censure.
Le Parti socialiste, par la voix de Boris Vallaud, a prévenu qu’il pourrait censurer le gouvernement en l’absence d’une suspension de la réforme des retraites.
De leur côté, LFI, le PCF et le Rassemblement national ont annoncé qu’ils déposeraient immédiatement une motion de censure dès la présentation du nouveau gouvernement.
Face à ces menaces, la stratégie de soutien partiel des Républicains pourrait s’avérer cruciale pour éviter une chute prématurée du gouvernement. Mais à court terme, elle souligne surtout l’isolement croissant d’Emmanuel Macron, dont la marge politique s’amenuise jour après jour.
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Une impasse politique persistante
La France semble donc toujours bloquée dans une impasse institutionnelle : un président sans majorité absolue, un Premier ministre reconduit faute d’alternative, et une opposition morcelée mais déterminée à faire tomber le gouvernement.
En refusant d’entrer au gouvernement tout en promettant un soutien ponctuel, Les Républicains choisissent une voie médiane — ni opposition frontale, ni alliance ouverte — qui pourrait faire d’eux les arbitres de la législature.
Reste à savoir si cette posture, entre prudence et calcul politique, permettra réellement de sortir le pays de la paralysie ou si elle ne fera qu’entretenir le flou politique qui pèse sur Matignon depuis plusieurs semaines.
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