Le ton est monté à l’Élysée. Lors d’une réunion de crise organisée avec les chefs de partis, Édouard Philippe s’est vivement opposé à Emmanuel Macron, allant jusqu’à taper du poing sur la table.
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Selon les informations rapportées par Le Monde ce samedi 11 octobre, l’ancien Premier ministre a exprimé son exaspération face à la stratégie du président, accentuant un peu plus les tensions au sein de la majorité.
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Une réunion sous haute tension à l’Élysée
Après plusieurs jours de confusion politique et la démission éclair du gouvernement Lecornu I, Emmanuel Macron a convoqué vendredi 10 octobre les principaux chefs de partis pour tenter de trouver une issue à la crise.
L’objectif : s’assurer qu’une majorité restait possible avant d’officialiser la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon. Mais la réunion, censée calmer les esprits, a rapidement tourné à l’affrontement.
« Arrêtez de dire qu’on veut éviter à tout prix la dissolution ! », aurait lancé Édouard Philippe, visiblement agacé, selon Le Monde.
L’ancien Premier ministre, aujourd’hui président du parti Horizons, n’a pas mâché ses mots.
« Vous pouvez dire que certains ici veulent éviter la dissolution, mais le “à tout prix” n’a pas de sens », a-t-il ajouté, dans une atmosphère électrique.
Le président venait tout juste d’évoquer la menace d’une dissolution de l’Assemblée nationale, espérant pousser Les Républicains et le Parti socialiste à soutenir un compromis autour de Sébastien Lecornu.
Mais pour Édouard Philippe, cette méthode relève davantage du chantage politique que d’un véritable dialogue.
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Une fracture ouverte avec Emmanuel Macron
Ce nouvel accrochage illustre la fracture grandissante entre Emmanuel Macron et son ancien Premier ministre.
Depuis plusieurs semaines, Édouard Philippe multiplie les prises de distance, contestant la stratégie présidentielle face à une majorité fragilisée. La reconduction de Sébastien Lecornu, malgré les réticences d’une partie du camp présidentiel, n’a fait qu’attiser les désaccords.
« J’ai compris hier soir qu’avec un gouvernement Lecornu II, Emmanuel veut reprendre la main comme Premier ministre. Il veut être Premier ministre à plein temps », aurait déjà confié Bruno Retailleau, président des Républicains, dans le même esprit critique.
Édouard Philippe, lui, estime que cette décision est une erreur politique et institutionnelle. Selon lui, la France traverse une crise d’autorité et de continuité de l’État à laquelle il faut répondre autrement.
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L’appel d’Édouard Philippe à une présidentielle anticipée
L’ancien locataire de Matignon a surpris son entourage cette semaine en appelant publiquement à organiser une élection présidentielle anticipée, une proposition explosive dans le paysage politique actuel.
« Le compromis, ce n’est pas la dérobade. La stabilité, ce n’est pas sortir du réel la France et ses 3 400 milliards d’euros de dette », a-t-il martelé devant le bureau politique de son parti, Horizons, ce vendredi soir.
Pour Édouard Philippe, la France ne peut pas se contenter d’un remaniement partiel ni d’un simple rééquilibrage politique. Il plaide pour une remise à plat complète du pouvoir exécutif, estimant qu’Emmanuel Macron ne peut plus gouverner efficacement sans légitimité renouvelée.
Son entourage confirme que le maire du Havre « ne croit plus à la survie politique du bloc présidentiel tel qu’il est » et qu’il voit dans une présidentielle anticipée la seule manière de redonner de la clarté démocratique.
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Le parti Horizons en pleine réflexion
Ces divergences ne se limitent pas à des désaccords personnels. Au sein même du mouvement Horizons, les tensions se multiplient. Selon des proches d’Édouard Philippe cités par Le Monde, le parti n’exclut plus de quitter la coalition présidentielle ou de refuser toute participation au gouvernement Lecornu II.
Certains cadres plaident pour une rupture nette, tandis que d’autres, plus modérés, redoutent que ce geste n’affaiblisse encore davantage la majorité.
Emmanuel Macron, de son côté, tente de désamorcer la crise en promettant la fin du recours au 49.3, un engagement déjà formulé par Sébastien Lecornu pour séduire la gauche. Mais cette stratégie d’ouverture divise davantage qu’elle ne rassemble.
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Une majorité au bord de la rupture
Entre les refus de Bruno Retailleau, les critiques du Parti socialiste et la colère d’Édouard Philippe, le gouvernement Lecornu II démarre dans un climat explosif. Les chances de trouver une majorité stable à l’Assemblée nationale semblent minces, tandis que les motions de censure se multiplient.
Pour Édouard Philippe, la ligne rouge est franchie :
« Emmanuel Macron fait comme s’il n’y avait pas eu d’élections législatives ni de dissolution. C’est une blessure démocratique », a-t-il confié à ses proches.
Cette sortie symbolique d’un des piliers historiques du macronisme pourrait bien marquer le début d’une recomposition politique majeure, où l’ancien Premier ministre s’impose comme une alternative crédible à un pouvoir fragilisé.
Entre agacement, stratégie de rupture et volonté d’incarner un renouveau politique, Édouard Philippe semble désormais prêt à tracer sa propre route. Et si, derrière ses colères maîtrisées, se cachait déjà la première étape d’une ambition présidentielle assumée ?
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