La crise politique que traverse la France depuis plus d’un an et demi n’a pas seulement ébranlé la stabilité institutionnelle du pays : elle pèse aussi lourdement sur ses finances publiques.
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Après la démission surprise de Sébastien Lecornu lundi dernier, les économistes tirent la sonnette d’alarme. Selon plusieurs estimations, les turbulences politiques nées de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron en juin 2024 auraient déjà coûté plus de 15 milliards d’euros à la France.
Entre la perte de croissance, la hausse des taux d’intérêt, la méfiance des investisseurs et les dépenses liées aux élections, la facture s’alourdit jour après jour. Et elle pourrait bien continuer à grimper tant que le pays ne retrouve pas une stabilité politique durable.
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Une croissance économique en berne
Le premier impact visible de cette crise prolongée se mesure dans les chiffres de la croissance économique. Attendue à seulement 0,8 % en 2025 selon l’Insee, elle est freinée par une combinaison d’incertitudes politiques, de gel des investissements et d’un climat de confiance en recul.
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que les effets de la crise politique pèseront à hauteur de 0,5 point de croissance, soit environ 15 milliards d’euros perdus pour l’économie française à la fin de l’année 2025.
« Dans un moment d’incertitude, les entreprises gèlent leurs projets, retardent les embauches et les ménages épargnent davantage », explique Éric Heyer, économiste à l’OFCE. Autrement dit, moins de consommation, moins d’investissement, et donc moins de croissance.
Cette perte de dynamique économique s’ajoute à un contexte mondial déjà tendu : inflation encore élevée, ralentissement du commerce international et instabilité énergétique. Pour la France, la crise politique vient amplifier ces tensions et brouiller encore davantage la visibilité des acteurs économiques.
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Une facture déjà salée pour l’État
La dissolution de l’Assemblée nationale et les élections législatives anticipées de 2024 ont eu un coût direct important. Selon Charles de Courson, ancien rapporteur général du Budget, leur organisation a représenté près de 200 millions d’euros pour les finances publiques.
À cela s’ajoutent les indemnités ministérielles, les frais de campagne remboursés aux candidats et le coût de la gestion administrative liée à la recomposition politique.
Même si Sébastien Lecornu a annoncé mercredi matin la suspension des indemnités pour les ministres restés en poste seulement quelques heures, la polémique autour de ces avantages a renforcé l’idée d’un gaspillage d’argent public en pleine période d’austérité budgétaire.
L’article LO153 du Code électoral précise que lorsqu’un député devient ministre, son mandat est suspendu au bout d’un mois. Mais si le gouvernement démissionne avant ce délai, comme ce fut le cas ici, il retrouve immédiatement son siège… tout en ayant droit à des compensations financières s’il a été effectivement en fonction.
Une situation ubuesque, que le Premier ministre démissionnaire a tenu à corriger en déclarant :
« Il est évident que les ministres qui auront été ministres seulement quelques heures n’auront pas droit à ces indemnités. J’ai décidé de les suspendre. »
Une mesure de bon sens, certes, mais qui ne suffit pas à masquer l’ampleur du coût global de la crise politique.
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Des marchés financiers durablement secoués
Sur les marchés financiers, les conséquences de la crise sont palpables depuis la dissolution de juin 2024. L’écart entre le taux d’emprunt français à dix ans et celui de l’Allemagne — le fameux spread — s’est creusé de 0,3 à 0,4 point, signe d’une perte de confiance des investisseurs internationaux.
Cette hausse du coût de financement de la dette française se traduit par plus d’un milliard d’euros supplémentaires de charge d’intérêts pour l’État. Et avec une dette publique désormais supérieure à 3 400 milliards d’euros, la moindre variation de taux a des conséquences colossales sur le budget national.
Comme le souligne Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management :
« Ce n’est pas dramatique, ce n’est pas la Grèce, mais cela complique toujours davantage l’effort budgétaire. »
En d’autres termes, la France continue d’emprunter, mais à des taux moins favorables, ce qui alourdit encore la dette et fragilise la capacité de l’État à financer ses politiques publiques.
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Des entreprises et des ménages paralysés par l’incertitude
Les répercussions ne se limitent pas aux sphères politiques et financières : le secteur privé, lui aussi, subit les contrecoups d’un climat instable.
Les entreprises hésitent à recruter, investir ou innover tant que la ligne politique du pays reste floue. Les ménages, de leur côté, préfèrent épargner plutôt que consommer, redoutant une hausse des impôts ou une nouvelle crise sociale.
Selon Allianz Trade, la dissolution à elle seule aurait coûté environ 4 milliards d’euros à la France, entre perte de recettes fiscales (2,9 milliards d’euros) et hausse de la charge des taux d’intérêt (1 milliard d’euros). Pour les économistes, la crise de confiance est aujourd’hui le principal frein à la reprise économique.
Une Bourse française à la traîne
Même le CAC 40, habituellement peu sensible aux soubresauts politiques, enregistre des signes de ralentissement. Depuis le début de l’année, l’indice a progressé de 8 %, contre une hausse de 15 à 25 % sur les principales places européennes comme Francfort ou Amsterdam.
Cette différence de performance reflète la prudence des investisseurs face à un pays jugé instable politiquement. Moins d’appétit pour le risque, moins d’investissement, et donc une croissance boursière freinée. Pour les grandes entreprises françaises, cela se traduit par des capacités d’investissement réduites, notamment à l’international.
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Un coût politique, économique et symbolique
Au-delà des chiffres, cette crise a un coût bien plus difficile à mesurer : celui de la confiance perdue. En seize mois, la succession de dissolutions, de gouvernements éphémères et de démissions a entamé la crédibilité de la France sur la scène européenne et internationale.
Les partenaires économiques observent avec prudence un pays dont la situation institutionnelle semble sans cesse vaciller. Les investisseurs, eux, réclament des garanties avant de s’engager à long terme. Et les citoyens, inquiets de l’avenir, peinent à croire à un retour rapide de la stabilité.
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En résumé
La crise politique française initiée par la dissolution de 2024 et prolongée par la démission de Sébastien Lecornu a déjà coûté plus de 15 milliards d’euros à l’économie nationale.
Entre la perte de croissance, la hausse des taux d’intérêt, la défiance des marchés et le coût des élections, la facture est lourde — et pourrait encore s’alourdir si l’instabilité perdure.
Ce contexte illustre une réalité inquiétante : chaque semaine de paralysie politique fragilise un peu plus la santé économique du pays.
Et derrière les chiffres, c’est bien la confiance collective, moteur essentiel de toute reprise, qui s’érode lentement, au risque de laisser des traces durables dans la vie économique française.
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