À peine dévoilé, le premier gouvernement de Sébastien Lecornu suscite déjà une vague de réactions politiques. Annoncée ce dimanche 5 octobre par Emmanuel Moulin, secrétaire général de la présidence de la République, la première salve de ministres n’a pas convaincu l’opposition.
Promis comme un “gouvernement de rupture”, il est au contraire décrit par beaucoup comme un copié-collé de l’ère Macron, sans souffle nouveau ni changement profond.
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Une “rupture” qui ne convainc pas l’opposition
À droite comme à gauche, les critiques ont fusé dans les minutes suivant l’annonce. Pour Jordan Bardella, président du Rassemblement national, le nouveau gouvernement n’est qu’un prolongement du précédent.
Un gouvernement vient d’être nommé.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 5, 2025
Conformément à mes engagements, il rassemble et ressemble au socle commun qui nous soutient au Parlement. Pas de surprise.
Ces ministres auront la mission difficile de donner un budget au pays avant le 31 décembre et de servir la France.…
Sur le réseau X, il écrit :
« Un gouvernement composé des derniers macronistes agrippés au radeau de la Méduse. Il a décidément tout de la continuité, absolument rien de la rupture que les Français attendent. »
Le ton est donné. Le leader du RN prévient :
« Nous l’avions dit clairement au Premier ministre : c’est la rupture ou la censure. »
De son côté, Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée, n’a pas mâché ses mots :
« Un gouvernement à l’identique, assaisonné de l’homme qui a mis la France en faillite », a-t-elle lancé, en référence à Bruno Le Maire, désormais nommé ministre des Armées. Avant d’ajouter ironiquement : « Les bras nous en tombent. »
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La gauche fustige un “cortège de revenants”
Les critiques ne viennent pas seulement de l’extrême droite. À gauche aussi, le ton est acerbe.
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur X un gouvernement “composé à 80 % de LR et d’anciens LR”, qu’il qualifie de “cortège de revenants”. Le fondateur de La France Insoumise fustige une continuité politique qu’il juge désastreuse :
« Ils continuent une politique qui a provoqué tant de souffrance populaire et de dégâts écologiques. Des élections pour rien, deux censures pour rien ? Cela ne tiendra pas. Le compte à rebours pour les chasser tous est commencé. »
Manon Aubry, eurodéputée LFI, n’a pas été plus tendre :
« Sébastien Lecornu nomme le même gouvernement que celui de Bayrou, en encore un peu plus à droite et avec quelques revenants. En espérant le soutien du RN pour survivre. Vous la sentez bien, la rupture ? Qu’ils ne défassent pas leurs cartons : la censure arrive ! »
Une charge virulente qui illustre la colère de la gauche, décidée à ne laisser aucun répit au nouveau locataire de Matignon.
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Des critiques jusque dans les rangs de la droite traditionnelle
Même du côté des Républicains, pourtant courtisés par Sébastien Lecornu pour bâtir une majorité d’ouverture, la composition du gouvernement ne fait pas l’unanimité.
Bruno Retailleau, reconduit au ministère de l’Intérieur, a reconnu que le résultat ne correspondait pas tout à fait aux attentes :
« La composition du Gouvernement ne reflète pas la rupture promise. »
Le président du groupe LR au Sénat a convoqué dès lundi matin un comité stratégique des Républicains, signe que le soutien du parti reste fragile et conditionné.
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Un gouvernement défendu par Sébastien Lecornu
Face à la tempête politique, le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenu à défendre sa ligne. Selon lui, la vraie rupture réside dans la méthode, et non dans les visages :
« Ce gouvernement rassemble et ressemble au socle. Sans le 49.3, le Parlement aura le dernier mot : la vraie rupture est celle-là. »
Une déclaration qui traduit sa volonté d’instaurer une nouvelle forme de gouvernance, fondée sur le dialogue et la délibération parlementaire, plutôt que sur la verticalité qui a marqué les années Macron.
Mais cette promesse d’écoute ne semble pas suffire à calmer les critiques. Beaucoup voient dans ce discours un habillage sémantique destiné à masquer une continuité politique évidente.
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Bruno Le Maire et Gérald Darmanin réagissent à leurs nouvelles fonctions
Deux des figures emblématiques de la Macronie, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, ont rapidement pris la parole pour commenter leurs nominations.
Fraîchement nommé ministre des Armées, Bruno Le Maire s’est exprimé sur X :
« Dans les circonstances exceptionnelles que traverse la France, on ne se dérobe pas. Je viens pour servir les Français. Je viens pour servir nos soldats. »
Une déclaration solennelle qui n’a pas échappé à ses opposants. Le député RN Michael Taverne a ironisé :
« Si Bruno Le Maire mène la même politique aux Armées qu’à Bercy, les militaires ont du souci à se faire. »
Quant à Gérald Darmanin, reconduit en tant que garde des Sceaux, il a affirmé vouloir poursuivre son travail à la tête du ministère de la Justice :
« Conscient des enjeux pour notre pays, j’ai accepté afin de poursuivre les réformes importantes lancées dès mon arrivée à la Chancellerie. »
Il a annoncé qu’il se rendrait dès lundi à Condé-sur-Sarthe pour inaugurer la deuxième prison de haute sécurité après Vendin-le-Viel, et a promis de lancer une “révolution pénale” avec le futur projet de loi SURE, axé sur plus de fermeté et de rapidité dans les décisions judiciaires.
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Agnès Pannier-Runacher reconduite à la Transition écologique
Autre nom marquant de ce gouvernement, Agnès Pannier-Runacher conserve son poste de ministre de la Transition écologique et de la Biodiversité.
Sur X, elle s’est dite :
« Honorée de la confiance renouvelée du Président de la République et du Premier ministre. »
Et d’ajouter :
« Au regard de l’urgence climatique et des attentes des Français, c’est avec lucidité, gravité et détermination que j’aborde la poursuite de ma mission. »
Une reconduction qui s’inscrit dans la volonté de Sébastien Lecornu de stabiliser certains portefeuilles stratégiques, tout en consolidant la continuité des politiques publiques en matière d’écologie.
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Une opposition déjà prête à passer à l’offensive
Entre ironie, désillusion et colère, l’accueil réservé au gouvernement Lecornu laisse présager une rentrée politique particulièrement tendue.
Pour Jordan Bardella, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, la promesse de rupture n’était qu’un mirage. Pour Sébastien Lecornu, elle réside dans le changement de méthode et la fin du recours systématique au 49.3.
Mais alors que les débats parlementaires s’annoncent houleux, une chose semble certaine : le nouveau Premier ministre devra faire ses preuves rapidement s’il veut éviter la censure et convaincre qu’il incarne réellement quelque chose de nouveau.
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En résumé
À peine dévoilé, le gouvernement de Sébastien Lecornu divise déjà la classe politique.
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Les oppositions dénoncent une “continuité” sans souffle nouveau.
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Le Premier ministre parle, lui, d’une “rupture dans la méthode”.
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Les ministres reconduits affichent leur loyauté et leur détermination.
Mais derrière les discours, une question persiste : cette nouvelle équipe saura-t-elle réconcilier les Français avec la politique, ou ne sera-t-elle qu’un épisode de plus dans la série des gouvernements Macron ?
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