Après plusieurs semaines d’attente et de tractations politiques, le voile est enfin levé sur le gouvernement de Sébastien Lecornu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouveau casting n’a rien de révolutionnaire.
Malgré les promesses de renouveau et de rupture, l’équipe présentée ce dimanche 5 octobre 2025 ressemble fortement à celle de son prédécesseur François Bayrou.
Un constat qui laisse perplexe jusque dans les rangs de la majorité : très peu de nouveaux visages, beaucoup de reconductions, et quelques ajustements qui tiennent plus du symbole que du changement en profondeur.
Un gouvernement de continuité plus que de rupture
« Tout ça pour ça », ironisent déjà plusieurs observateurs politiques. Après des semaines de suspense et de négociations, Sébastien Lecornu a finalement choisi de jouer la carte de la stabilité. Objectif affiché : rassurer les partenaires politiques et garantir une transition sans secousses.
Résultat : l’immense majorité des ministres de l’ère Bayrou conservent leur portefeuille. Parmi eux :
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Amélie de Montchalin reste ministre déléguée aux Comptes publics, confirmée dans un rôle clé au moment où la France s’apprête à débattre du budget 2026.
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Annie Genevard est maintenue à l’Agriculture et à la Souveraineté alimentaire, un poste stratégique à l’approche de nouvelles discussions sur la PAC.
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Agnès Pannier-Runacher rempile à la Transition écologique, avec un portefeuille élargi à la Biodiversité, la Forêt, la Mer et la Pêche, symbole de continuité dans la politique environnementale.
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Jean-Noël Barrot conserve les Affaires étrangères, confirmant le recentrage diplomatique voulu par l’exécutif depuis plusieurs mois.
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Rachida Dati garde la Culture, poursuivant sa stratégie d’ouverture aux acteurs privés et son chantier de refonte du financement des institutions culturelles.
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Catherine Vautrin reste à la tête du méga-ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, où elle supervise à la fois la réforme du RSA et le dossier explosif de l’hôpital public.
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Gérald Darmanin, fidèle parmi les fidèles, conserve le ministère de la Justice, confirmant son rôle de pilier sécuritaire du gouvernement.
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Bruno Retailleau reste ministre de l’Intérieur, chargé de piloter les questions de sécurité et d’ordre public dans un contexte social tendu.
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Manuel Valls, ancien Premier ministre, demeure ministre des Outre-mer, poursuivant sa mission de “modernisation institutionnelle” dans les territoires ultramarins.
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Enfin, Élisabeth Borne conserve l’Éducation nationale, un poste qu’elle occupe désormais depuis plus d’un an, au cœur d’une réforme controversée du système scolaire.
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Trois nouveaux poids lourds font leur entrée
Seules trois arrivées majeures viennent bouleverser — légèrement — l’équilibre du nouveau gouvernement :
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Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie, prend la tête du ministère des Armées. Une nomination inattendue mais symbolique, censée incarner la fermeté et la rigueur au sein d’un portefeuille régalien.
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Roland Lescure, jusqu’alors ministre délégué à l’Industrie, monte en puissance en obtenant un ministère de plein exercice. Il incarnera la politique industrielle et la réindustrialisation chère au Premier ministre.
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Éric Woerth, figure expérimentée de la droite, fait son grand retour dans un rôle économique de poids. S’il n’a pas encore précisé les contours de son ministère, il devrait s’occuper des réformes de la dépense publique.
Trois choix qui visent à renforcer la dimension technocratique et expérimentée du gouvernement Lecornu, sans pour autant renouveler profondément ses visages.
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Quelques ajustements mineurs et symboliques
Côté changements plus discrets, Marina Ferrari succède à Marie Barsacq au ministère des Sports, une nomination saluée pour son profil “de terrain” et sa proximité avec les milieux associatifs.
Autre mouvement : Aurore Bergé devient porte-parole du gouvernement, en remplacement de Sophie Primas. Un poste stratégique dans un contexte politique électrique, marqué par les critiques de l’opposition et la promesse d’une “nouvelle méthode” de communication gouvernementale.
Pour le reste, la majorité des ministères restent inchangés, confirmant la volonté du nouveau Premier ministre de s’inscrire dans la continuité.
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Sébastien Lecornu assume la stabilité
Conscient des attentes et des critiques, Sébastien Lecornu défend son choix. Pour lui, la stabilité n’est pas synonyme d’immobilisme, mais de cohérence :
« Ce gouvernement rassemble des ministres qui connaissent leurs dossiers, qui ont prouvé leur efficacité. La rupture, ce n’est pas changer pour changer, c’est changer la méthode. »
Le Premier ministre, qui a promis de gouverner sans 49.3 et de dialoguer davantage avec le Parlement, mise sur une nouvelle approche politique, centrée sur la concertation et la responsabilité.
Reste à savoir si cette “rupture de méthode” suffira à convaincre une opinion publique lassée des promesses de renouveau.
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Des critiques immédiates de l’opposition
Sans surprise, les réactions ne se sont pas fait attendre. Jordan Bardella (RN) a dénoncé sur X un « gouvernement de la continuité, pas de la rupture ». Jean-Luc Mélenchon (LFI) a ironisé sur un « cortège de revenants », tandis que Manon Aubry évoque un exécutif « encore plus à droite » qu’avant.
À droite, certains élus des Républicains expriment leur malaise face à la présence de figures issues de leur camp dans un gouvernement “ni de droite ni de gauche, mais clairement sans souffle nouveau”.
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En résumé
Après des semaines d’attente, le gouvernement Lecornu apparaît comme un copier-coller du précédent, à quelques exceptions près. Borne, Dati, Darmanin, Valls, Retailleau et de nombreux autres ministres conservent leurs portefeuilles, tandis que Le Maire, Lescure et Woerth signent les rares entrées marquantes.
Sous couvert de stabilité, Sébastien Lecornu promet une nouvelle méthode de gouvernance. Mais pour l’opposition comme pour une partie de l’opinion, cette équipe a surtout un goût de déjà-vu.
Une chose est sûre : la promesse de rupture tant évoquée n’aura pas survécu à la composition du gouvernement.
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