Trois semaines après sa nomination en tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu n’a toujours pas dévoilé la liste de son gouvernement. Une attente qui intrigue, agace et alimente les rumeurs dans les couloirs du pouvoir. Alors que l’annonce était un temps envisagée pour le mardi 30 septembre, rien n’a été officialisé.
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Le blocage viendrait d’un problème bien identifié : il « manque » encore certaines composantes essentielles dans l’équilibre de l’équipe, notamment des femmes et des personnalités issues de la société civile. Et dans l’ombre, Emmanuel Macron surveille de près la situation, allant même jusqu’à mettre un coup de pression à son nouveau chef du gouvernement.
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Une attente qui intrigue depuis trois semaines
Depuis le 10 septembre, date de sa nomination par Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu occupe Matignon mais reste sans gouvernement effectif. Cette situation crée une atmosphère particulière : les Français comme les observateurs politiques ont le sentiment d’une vacance du pouvoir. Dans une Ve République habituée à voir les gouvernements se former rapidement après la désignation d’un Premier ministre, ce délai apparaît comme une anomalie.
Le quotidien Le Parisien rapporte que les noms auraient pu être annoncés dès le mardi 30 septembre. Mais, selon un proche de Lecornu, « ça bloque encore, il voit que le compte n’y est pas ». Comprenez : la composition ne satisfait pas encore les critères fixés, ni les attentes de l’exécutif.
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Un problème de parité et d’ouverture à la société civile
La raison principale du retard serait liée à la parité et à l’ouverture vers la société civile. Pour l’instant, la liste des ministres en préparation manque cruellement de profils féminins et de personnalités issues du monde associatif, entrepreneurial ou culturel. Or, ce sont deux conditions essentielles pour donner une image moderne, inclusive et dynamique au futur gouvernement.
Des tentatives ont pourtant été faites. Parmi les personnalités approchées, on retrouve Philippe Wahl, PDG de La Poste, et Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Mais ces contacts n’ont pas abouti. Résultat : le gouvernement reste trop marqué par des figures déjà connues, des technocrates et des responsables politiques de longue date.
Le retour probable de nombreux ministres sortants
Face à cette difficulté à recruter des visages nouveaux, Sébastien Lecornu devrait s’appuyer sur de nombreux ministres sortants.
Selon Le Parisien, il est fort probable que Bruno Retailleau conserve le ministère de l’Intérieur, que Gérald Darmanin garde la Justice et que Jean-Noël Barrot poursuive aux Affaires étrangères. L’objectif est clair : donner un sentiment de continuité et de stabilité à une période politique incertaine.
Certains noms déjà bien installés devraient également rester en place, comme Élisabeth Borne, pressentie pour conserver le ministère de l’Éducation nationale, et Manuel Valls, qui continuerait à gérer les Outre-mer. Mais ces choix sont critiqués : pour une partie de l’opinion, cela donne l’impression d’un recyclage permanent des mêmes personnalités, sans réelle ouverture.
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Emmanuel Macron, stratège en coulisses
Si officiellement le président de la République laisse son Premier ministre composer son gouvernement, la réalité est tout autre.
Selon les révélations de Thomas Soulié, grand reporter politique au Parisien, Emmanuel Macron suit l’affaire de très près. Il aurait même rappelé à Lecornu, lors d’un tête-à-tête confidentiel le jeudi 25 septembre, que l’attente devenait dangereuse politiquement : « Attention, on ne va pas donner le sentiment d’une vacance du pouvoir trop longtemps, on va accélérer. »
Ce coup de pression traduit l’impatience du chef de l’État. Entre deux déplacements à l’étranger, Emmanuel Macron souhaite éviter que cette période de flottement ne soit perçue comme un signe de faiblesse, à l’heure où la France fait face à de nombreux défis intérieurs et internationaux.
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Un calendrier désormais serré
D’après les dernières informations, l’annonce du gouvernement de Sébastien Lecornu devrait intervenir entre le jeudi 2 et le dimanche 5 octobre, une fois le président de retour en France. Le calendrier est donc serré : il faut finaliser la liste, convaincre des personnalités de rejoindre l’équipe et respecter les équilibres imposés par la parité et la représentation de la société civile.
L’enjeu est de taille : si Lecornu échoue à composer une équipe crédible et diversifiée, son autorité pourrait être fragilisée dès le début de son mandat. À l’inverse, un gouvernement équilibré et stable pourrait lui donner une dynamique politique pour les mois à venir.
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Une pression médiatique et politique grandissante
En attendant, les critiques se multiplient. Certains y voient un manque de professionnalisme et de réactivité, d’autres dénoncent une manœuvre politique pour tester les réactions et ajuster les choix en coulisses. Quoi qu’il en soit, l’absence de gouvernement alimente les débats et fragilise déjà l’image du nouveau Premier ministre.
Les réseaux sociaux, eux, s’en donnent à cœur joie : hashtags ironiques et commentaires sceptiques circulent autour de ce « gouvernement fantôme ». La patience des Français risque de s’amenuiser si l’attente se prolonge encore.
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En bref
Trois semaines après sa nomination, Sébastien Lecornu n’a toujours pas annoncé son gouvernement. Un blocage lié au manque de femmes et de figures issues de la société civile retarde l’échéance. Emmanuel Macron, inquiet de donner l’impression d’une vacance du pouvoir, a mis la pression sur son Premier ministre.
Les noms devraient enfin être dévoilés entre le 2 et le 5 octobre. Mais cette attente inhabituelle pourrait déjà marquer le début du mandat de Lecornu d’un parfum d’instabilité.
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