Culture

« Un projet digne du Moyen-Âge » : la Grèce en grève générale contre la journée de 13 heures de travail

01 octobre 2025 - 18 : 33
par Clémence Des milliers de Grecs ont manifesté à Athènes et Thessalonique contre un projet de loi permettant de travailler 13 heures par jour. Transports, écoles et hôpitaux paralysés par une grève générale.

Mercredi 1er octobre, la Grèce a été paralysée par une grève générale qui a touché l’ensemble du pays. En cause : un projet de réforme porté par le gouvernement conservateur, qui prévoit d’autoriser, dans certaines conditions, une journée de travail de 13 heures.

Un projet digne du Moyen-Âge : la Grèce en grève générale contre la journée de 13 heures de travail

Une mesure jugée « digne du Moyen Âge » par les syndicats, qui dénoncent un recul social historique.

Lire aussi : Nouveau gouvernement : voici les ministres qui pourraient garder leur place avec Sébastien Lecornu

Des manifestations massives à athènes et thessalonique

À l’appel de la Confédération des travailleurs grecs (GSEE) et de la Confédération des fonctionnaires (ADEDY), des milliers de manifestants ont défilé dans les rues d’Athènes et de Thessalonique. Banderoles en main, slogans scandés, la colère était palpable contre une réforme perçue comme une attaque directe aux droits des salariés.

Les transports ont été lourdement perturbés : taxis, trains, ferries à l’arrêt, tandis que métros et bus ont fonctionné par intermittence. Dans les écoles, les hôpitaux et les administrations, enseignants, personnels soignants et fonctionnaires ont massivement cessé le travail.

Lire aussi : Emmanuel Macron assure que « Rien n’est exclu » en terme de riposte si un avion russe viole de nouveau l’espace aérien

Un projet de loi controversé

La ministre du Travail, Niki Kerameus, a défendu le texte, qui n’a pas encore été soumis au Parlement. Selon elle, cette disposition ne concernerait que des cas exceptionnels, jusqu’à 37 jours par an, avec l’accord de l’employé et une majoration salariale de 40 %.

Actuellement, la durée légale du travail quotidien en Grèce est de huit heures, avec la possibilité de trois heures supplémentaires. La possibilité de travailler 13 heures existe déjà, mais seulement pour les salariés cumulant plusieurs employeurs. Le projet du gouvernement permettrait désormais d’appliquer ce rythme pour un seul employeur.

Lire aussi : Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy : ce qu’ils se sont dit après sa condamnation

La colère des syndicats

Les organisations syndicales dénoncent une « nouvelle aggravation d’une situation déjà problématique ». Selon elles, de nombreux employés n’auront pas réellement la possibilité de refuser face au rapport de force déséquilibré avec leurs employeurs. La GSEE fustige une atteinte au droit au repos obligatoire de 11 heures, rendu impossible par le temps de transport et la fatigue.

Le syndicat PAME, proche du Parti communiste, a été encore plus virulent, accusant le gouvernement d’instaurer un « esclavage moderne » et promettant de « jeter ce projet à la poubelle ».

Lire aussi : "T’as été minable. Tu t’es ridiculisé" : l’anecdote explosive sur Nicolas Sarkozy et Cécilia Attias racontée par Christine Bravo

Le gouvernement défend la liberté de choix

Le Premier ministre grec, au pouvoir depuis 2019, a justifié cette réforme en affirmant que de nombreux jeunes souhaitent travailler plus pour gagner davantage. « Nous garantissons une liberté de choix tant pour l’employeur que pour le salarié. Pourquoi cela serait-il antisocial ? », a-t-il déclaré début septembre.

La ministre du Travail insiste également sur le caractère « exceptionnel » de la mesure, rappelant qu’il s’agit d’une disposition encadrée et rémunérée.

Lire aussi : Après la "gifle" de Brigitte à Emmanuel Macron, Melania recadre Trump et les experts affirment savoir ce qu'ils se sont dit

Le problème persistant des bas salaires

Au-delà de la durée du travail, les manifestants dénoncent surtout les bas salaires. Malgré une croissance de +2,3 % en 2024, la question du pouvoir d’achat reste au cœur des préoccupations. « Ce n’est pas normal de travailler autant ! », s’indignait un ingénieur de 35 ans présent dans le cortège. « Ce que nous demandons, c’est de meilleurs salaires pour vivre correctement. »

Cette revendication est largement partagée : pour beaucoup, la vraie solution à la crise sociale grecque n’est pas d’allonger les journées de travail, mais d’augmenter les revenus pour offrir des conditions de vie dignes.

Lire aussi : Sébastien Lecornu : qui est Julie, la femme (très) discrète du nouveau Premier ministre ?

En résumé

La Grèce s’est retrouvée paralysée par une grève générale de 24 heures contre le projet de journées de travail de 13 heures. Tandis que le gouvernement insiste sur la liberté de choix et la majoration salariale, syndicats et travailleurs dénoncent une dérive vers une exploitation accrue et un recul social inacceptable.

Entre volonté politique de relancer la compétitivité et exigence sociale de préserver la dignité des salariés, la bataille autour de cette réforme promet de durer.

Découvrez maintenant Emmanuel et Brigitte Macron visés par un nouveau scandale : l’ancien jardinier de l’Élysée a publié une vidéo virale et Brigitte et Emmanuel Macron : après la polémique de la gifle, un ancien collaborateur fait des révélations.

Lire aussi : Polémique : Sébastien Lecornu reconnaît ne pas avoir obtenu le master inscrit sur son CV

Ajouter les points
0
Points
Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.