La tempête médiatique autour de France Télévisions prend une nouvelle ampleur. Depuis plusieurs semaines, l’audiovisuel public est au cœur d’une polémique sans précédent, et les tensions se cristallisent désormais autour de Delphine Ernotte, présidente du groupe depuis 2015.
Ses déclarations récentes sur CNews, qu’elle a qualifiée de « chaîne d’extrême droite », ont déclenché une riposte immédiate de la part de Marine Le Pen. La leader du Rassemblement national demande purement et simplement son départ, relançant un débat brûlant : celui de la neutralité du service public.
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Quand la présidente de France Télévisions attaque CNews
Tout est parti d’une phrase lâchée par Delphine Ernotte. Interrogée sur la place croissante des médias détenus par Vincent Bolloré, elle a affirmé : « Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite ! ». Des mots qui, dans un paysage médiatique déjà fracturé, ont résonné comme une déclaration de guerre.
Car CNews, devenue en quelques années l’une des chaînes les plus regardées du câble et du satellite, revendique un ton assumé, avec des éditorialistes souvent classés à droite. Mais pour ses dirigeants, se voir coller l’étiquette « extrême droite » par la patronne du service public franchit une ligne rouge.
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La réaction de Marine Le Pen
Sans surprise, c’est Marine Le Pen qui est montée en première ligne. La présidente du RN, régulièrement invitée sur CNews et proche de certains de ses visages phares, a dénoncé une prise de position « militante » de la part de Delphine Ernotte. « Elle est une militante très marquée à gauche », a-t-elle martelé, exigeant qu’elle quitte immédiatement ses fonctions. Pour Marine Le Pen, le problème dépasse une simple polémique : « La neutralité est exigée du service public, pas des chaînes privées. Qu’il existe des médias d’opinion ne me choque pas. Mais un service public financé par les Français doit être irréprochablement neutre, et il ne l’est pas ».
Un argument qui s’inscrit dans une ligne de longue date du RN : remettre en cause le financement du service public audiovisuel, jugé trop coûteux et trop orienté politiquement. « Une grande démocratie comme la France n’a aucune raison de dépenser 4 milliards par an pour un mastodonte médiatique partisan », a-t-elle insisté.
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Une guerre médiatique ouverte
Ces attaques surviennent dans un contexte déjà explosif. L’affaire Legrand-Cohen, du nom de deux journalistes de l’audiovisuel public accusés de collusion avec le Parti socialiste, a jeté de l’huile sur le feu. Les médias du groupe Bolloré, dont CNews, n’ont pas manqué d’accuser Radio France et France Télévisions de partialité en faveur de la gauche.
En réponse, ces derniers se sont tournés vers l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, et ont sollicité le soutien des pouvoirs publics. Le fossé entre médias privés et publics se creuse donc chaque jour davantage, transformant chaque déclaration en une munition dans une guerre d’influence.
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Delphine Ernotte fragilisée ?
La sortie de Marine Le Pen fragilise un peu plus Delphine Ernotte, déjà critiquée à droite pour sa vision de la télévision publique. Depuis sa nomination, elle défend une ligne éditoriale qu’elle veut pluraliste, mais qui lui vaut des accusations récurrentes de complaisance envers la gauche.
Aujourd’hui, elle se retrouve directement mise en cause. Si le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement, la pression politique est réelle, et cette nouvelle controverse pourrait compliquer sa position, à l’heure où les débats sur la réforme du financement de l’audiovisuel public s’annoncent.
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Un débat plus large sur la neutralité
Derrière cette polémique se cache une question plus fondamentale : le service public audiovisuel peut-il réellement être neutre ? Pour Marine Le Pen et ses soutiens, la réponse est non. Pour Delphine Ernotte et ses défenseurs, la diversité des programmes et des points de vue suffit à garantir l’équilibre. Mais la réalité est que dans un paysage médiatique de plus en plus polarisé, chaque mot devient un symbole. Et qualifier CNews de « chaîne d’extrême droite » n’a fait que tendre davantage une atmosphère déjà électrique.
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En résumé
La bataille entre Marine Le Pen, Delphine Ernotte et les grands médias illustre les fractures profondes de la société française autour de l’information. Neutralité, pluralisme, financement : autant de thèmes qui seront au cœur des débats politiques dans les mois à venir. Une certitude demeure : loin d’apaiser les tensions, la polémique actuelle risque de relancer les appels à la privatisation de l’audiovisuel public, un vieux cheval de bataille du RN.
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