Un président qui prend ses distances de la scène intérieure
Depuis le 9 septembre 2025 et la nomination de Sébastien Lecornu comme nouveau Premier ministre, Emmanuel Macron semble avoir choisi une posture étonnante : le retrait. Alors que la France connaît une série de tensions sociales et politiques, marquées notamment par ce 18 septembre noir avec ses multiples manifestations, le président se garde bien d’apparaître en première ligne.
Un fidèle du chef de l’État l’explique clairement : « C’est bien qu’il soit en retrait. Il ne faut pas repartir droit devant, chemise ouverte, prêt à prendre des balles. » Une formule qui illustre une stratégie de prudence, adoptée par un président fragilisé par son impopularité record et soucieux de ne pas répéter certaines erreurs du passé.
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Sébastien Lecornu propulsé en première ligne
Ce retrait calculé a un corollaire évident : laisser la place à Sébastien Lecornu, désormais en première ligne pour affronter la tempête budgétaire et sociale. Emmanuel Macron a fait de lui son « bouclier », mais aussi son relais de confiance. Le président garde une oreille attentive et reste informé quotidiennement, comme l’explique un ministre : « Ils échangent énormément sur la stratégie, les décisions à prendre, le timing. » En clair, si Macron se fait discret dans l’espace public, il n’est pas absent pour autant. Il pilote dans l’ombre, laissant son Premier ministre occuper la scène politique française.
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Une stratégie validée par les politologues
Selon le politologue Pascal Perrineau, cette stratégie est logique : « Pour le moment, il faut qu’il laisse Lecornu à la manœuvre. Il l’a certainement tous les jours au téléphone, il se voit. Mais il est trop tôt pour prendre à témoin l’opinion publique. » Autrement dit, Emmanuel Macron mise sur un effet de contraste : laisser son Premier ministre gérer les dossiers brûlants et intervenir plus tard, lorsque le terrain sera moins miné. Cette approche illustre aussi un changement de ton du président, qui semble avoir « tiré des leçons du passé ». Après des années de confrontation directe avec la rue et les oppositions, le chef de l’État choisit désormais une forme de silence stratégique.
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Le pari de l’international
Ce retrait apparent ne signifie pas qu’Emmanuel Macron reste inactif. Bien au contraire. L’époux de Brigitte Macron concentre son énergie sur la scène internationale, où il estime pouvoir jouer un rôle de premier plan. Ces derniers jours, il prépare son déplacement à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, prévue le 22 septembre 2025. Lors de ce rendez-vous crucial, le président français devrait marquer les esprits en annonçant la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France. Une décision historique, qui pourrait redorer son image sur le plan diplomatique et repositionner la France dans un rôle de médiateur au Moyen-Orient.
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Une stratégie risquée mais cohérente
En se mettant en retrait à l’intérieur, Emmanuel Macron prend un risque : celui de paraître désengagé face aux difficultés quotidiennes des Français. Ses adversaires politiques pourraient exploiter ce silence pour l’accuser d’inaction ou de déconnexion. Mais sur un autre plan, ce choix peut aussi apparaître comme une posture présidentielle assumée : celle de l’homme d’État qui se place au-dessus de la mêlée et délègue le quotidien à son Premier ministre. En privilégiant la diplomatie et les grands enjeux internationaux, il cherche à incarner une stature de chef d’État global, plutôt que de gestionnaire des crises sociales françaises.
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En résumé
Le silence d’Emmanuel Macron n’est pas un hasard. C’est un choix stratégique, dicté autant par son impopularité que par sa volonté de renforcer son image internationale. En laissant Sébastien Lecornu affronter la colère sociale, il mise sur le temps et sur la diplomatie pour rebondir. Reste à savoir si les Français accepteront cette posture de retrait, ou s’ils y verront une nouvelle preuve de distance entre leur président et leur quotidien.
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