Jeudi 18 septembre, la France va connaître une mobilisation d’ampleur inédite. Près de 90 % des pharmacies baisseront leur rideau pour protester contre une réforme gouvernementale qui menace, selon elles, leur survie.
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En cause : la réduction progressive du plafond des remises commerciales accordées sur les médicaments génériques, une mesure technique aux lourdes conséquences économiques pour le secteur.
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Une fermeture quasi généralisée
Le décret réduisant les remises sur les médicaments génériques fragilise l’équilibre économique des pharmacies, en particulier en milieu rural, dans les zones déjà touchées par les déserts médicaux. Les pharmacies, essentielles à l’accès aux soins de proximité, vont être…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) September 12, 2025
Derrière les vitrines closes, les messages d’alerte fleurissent déjà : « L’État veut fermer votre pharmacie » ou encore « Une décision de l’État menace votre accès aux soins ». Seules les pharmacies de garde réquisitionnées par les préfectures resteront ouvertes pour garantir un accès minimal aux traitements. Les organisations syndicales, parmi lesquelles la FSPF, l’Uspo, l’UNPF, Federgy ou encore l’UDGPO, appellent à une journée de mobilisation nationale. Des manifestations sont prévues dans 84 villes, dont un grand rassemblement à Paris aux Invalides, suivi d’un cortège jusqu’au ministère de la Santé. Le taux d’adhésion attendu est massif : entre 85 % et 90 % des officines devraient suivre le mouvement.
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La goutte d’eau des remises sur les génériques
Le cœur de la contestation tient à la baisse du plafond des remises que les laboratoires peuvent accorder aux pharmacies sur les génériques. Ce plafond, fixé à 40 % du prix fabricant hors taxes jusqu’à présent, a été réduit à 30 % depuis le 1er septembre. Et le gouvernement prévoit de le ramener à 20 % d’ici juillet 2027. Or, ces remises représentent près d’un tiers de la marge des pharmacies. Leur diminution fragilise directement leur modèle économique. Pour l’intersyndicale, cette décision est « mortifère » et pourrait mener à des fermetures massives d’officines dans les prochaines années.
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Des risques concrets pour l’emploi et l’accès aux soins
Selon Cyril Colombani, porte-parole de l’Uspo, la réforme entraînera « la perte d’un emploi dans chaque pharmacie », soit jusqu’à 5 000 fermetures dans les trois ans. Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a adressé un courrier au gouvernement et aux députés pour rappeler que cette mesure met en péril non seulement l’avenir des officines, mais aussi l’accès aux médicaments dans de nombreux territoires.
Cette inquiétude dépasse le seul secteur officinal. Le directeur général de Gemme, l’organisation professionnelle des fabricants de génériques, estime que la décision menace l’équilibre du marché tout entier. « Dix pour cent du marché des produits substituables présentent un risque élevé de ne plus être commercialisés », alerte-t-il, évoquant notamment des traitements essentiels comme les antibiotiques, antidiabétiques ou antiépileptiques.
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Une tension croissante depuis l’été
Ce mouvement du 18 septembre s’inscrit dans une série d’actions entamées depuis plusieurs mois. En août déjà, certaines pharmacies avaient cessé leurs gardes ou fermé leurs portes pour dénoncer la réforme. Des officines ont également suspendu la préparation de piluliers pour les Ehpad, et refusé le tiers payant lors des réquisitions. La profession dénonce également une nouvelle baisse des prix de 1 900 génériques prévue par l’État, estimée à 50 millions d’euros d’économies sur le dernier trimestre 2025. Pour les pharmaciens, cette politique d’économies fragilise un secteur déjà sous pression, alors même qu’ils constituent un maillon essentiel du système de santé de proximité.
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Des soutiens politiques à la profession
La mobilisation a trouvé un écho politique. Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur, a demandé l’annulation pure et simple du décret. Selon lui, ce serait « un signal de bon sens et d’attention aux Français qui ont du mal à se soigner ». Une manière de rappeler que la question n’est pas seulement technique, mais touche directement le quotidien des patients.
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En résumé
Le jeudi 18 septembre pourrait marquer une journée noire pour les patients habitués à se rendre dans leur pharmacie de quartier. Avec près de neuf officines sur dix fermées, le mouvement des pharmaciens illustre la gravité de la crise qui secoue le secteur. Pour les professionnels, l’enjeu dépasse leurs marges : il s’agit de défendre la survie d’un réseau de santé de proximité, indispensable à des millions de Français.
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