Une séquence qui avait déclenché la polémique
Depuis début septembre, une vidéo tournée en juillet dans un restaurant parisien a suscité une vague de critiques à l’encontre de Patrick Cohen et de Thomas Legrand, deux journalistes connus du paysage médiatique français.
Diffusée le 5 septembre par le média conservateur L’Incorrect, elle montrait les deux chroniqueurs en pleine discussion avec Pierre Jouvet, secrétaire général du Parti socialiste, et Luc Broussy, président du conseil national du PS. Lors de cet échange informel, Thomas Legrand prononce une phrase jugée ambiguë : « Nous, on fait ce qu’il faut pour [Rachida] Dati, Patrick [Cohen] et moi. » Ces propos, sortis de leur contexte, ont immédiatement fait polémique, donnant lieu à des accusations de connivence entre journalistes et responsables politiques.
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Patrick Cohen jugé non fautif
Face à l’ampleur de la polémique, le comité d’éthique de France Télévisions a été saisi. Dans son avis rendu public vendredi, il conclut qu’« aucun élément ne permet d’affirmer, au vu de cette séquence, que Patrick Cohen ait d’autres objectifs que l’exercice de son métier ». Le comité insiste sur le fait que le journaliste « n’y réagit pas » et qu’il « garde le silence », sans commenter les propos de Thomas Legrand. Il rappelle également que la vidéo a été tronquée et montée, ce qui empêche d’en saisir pleinement le contexte.
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Le rappel à l’impartialité
Tout en innocentant Patrick Cohen, le comité d’éthique a profité de son avis pour rappeler un principe fondamental : « Il est crucial que l’audiovisuel public, et, en son sein, France Télévisions soient particulièrement attentifs au pluralisme des opinions, au respect des règles déontologiques et à la nécessaire impartialité des professionnels. » Cette mise en garde s’adresse plus largement à l’ensemble des journalistes du service public, régulièrement scrutés pour leur indépendance dans un contexte politique de plus en plus tendu à l’approche de la présidentielle de 2027.
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Des suites pour Thomas Legrand
Si Patrick Cohen sort blanchi de l’affaire, la situation est différente pour Thomas Legrand. Le journaliste, chroniqueur à Libération et France Inter, a annoncé mardi qu’il renonçait à son émission hebdomadaire sur la station publique, tout en continuant d’intervenir ponctuellement à l’antenne. Cette décision fait suite aux critiques répétées venues de plusieurs partis, des Républicains au Rassemblement national, en passant par La France insoumise, qui dénonçaient un manque de neutralité.
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L’Arcom s’empare du dossier
Parallèlement, l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, doit auditionner prochainement Delphine Ernotte Cunci et Sibyle Veil, respectivement présidentes de France Télévisions et de Radio France. L’objectif : obtenir des explications sur les conditions de cette rencontre et s’assurer que les règles de déontologie soient bien respectées au sein du service public.
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Une affaire révélatrice des tensions autour des médias
Au-delà des cas individuels de Patrick Cohen et de Thomas Legrand, cette affaire illustre une fois encore la méfiance grandissante d’une partie de l’opinion publique envers les médias. Les journalistes, particulièrement ceux du service public, se retrouvent régulièrement accusés de proximité avec le pouvoir politique. Le comité d’éthique a choisi de défendre Patrick Cohen tout en appelant à renforcer les garde-fous. Reste désormais à savoir si l’onde de choc de cette polémique s’éteindra ou si elle marquera durablement la perception du rôle des journalistes à l’approche des échéances électorales.
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