« Le rôle des politiques, c’est d’écouter les Français » : Alain Juppé s’inquiète d’une Assemblée nationale sans majorité

Invité de La Grande Matinale sur France Inter, ce jeudi 11 septembre, l’ancien Premier ministre Alain Juppé a livré une analyse à la fois critique et mesurée de la situation politique actuelle.

Entre manifestations parfois violentes et blocage institutionnel, il appelle les responsables politiques à une écoute plus attentive de la société française, tout en soulignant la fragilité de l’Assemblée nationale.

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« Écouter même les opinions contestables »

Au micro de France Inter, Alain Juppé a insisté sur la nécessité pour les responsables publics de ne pas se couper des réalités exprimées dans la rue, même lorsqu’elles choquent ou dérangent :

« Le rôle des politiques, c’est d’écouter les Français, même quand ils expriment leurs opinions de façon un peu contestable comme ça a été le cas hier avec quelques manifestations violentes. Il n’en reste pas moins que ça veut dire quelque chose, et qu’il faut y réfléchir. »

Une déclaration qui traduit une volonté d’apaisement et de dialogue dans un climat marqué par la multiplication des colères sociales et politiques. Pour Alain Juppé, chaque mobilisation, même radicale, doit être perçue comme un signal à analyser.

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Les cahiers de doléances comme outil de réflexion

Évoquant le dispositif mis en place par le gouvernement pour recueillir les revendications, Alain Juppé rappelle que les cahiers de doléances viennent d’être publiés ou ouverts, et qu’ils pourraient constituer une base utile pour identifier les préoccupations prioritaires des citoyens. Cette référence aux cahiers illustre sa conviction que le politique doit partir du terrain pour proposer des solutions concrètes.

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Une assemblée nationale sans majorité

Au-delà des tensions sociales, Alain Juppé a aussi pointé un problème institutionnel majeur : l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale.

« Ce que je constate simplement, c’est que lors de la dernière élection législative, il n’y a pas eu de majorité. Aucune tendance politique, aucun parti politique, aucune alliance politique n’a aujourd’hui de majorité à l’Assemblée nationale, ce qui pose un problème naturellement. »

Selon lui, cette configuration affaiblit la capacité du gouvernement à mener des réformes stables et alimente une instabilité politique préoccupante.

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Entre héritage et regard critique

À 79 ans, Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, continue de commenter la vie politique avec une posture d’observateur attentif. Son discours, mesuré mais ferme, illustre à la fois son attachement à la démocratie représentative et sa conscience des fractures profondes qui traversent la société française.

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En résumé

En appelant les responsables politiques à « écouter les Français, même quand leurs opinions sont contestables », Alain Juppé met en garde contre le risque de surdité démocratique. Et en rappelant que l’Assemblée nationale ne dispose d’aucune majorité stable, il souligne un blocage institutionnel qui fragilise encore davantage la gouvernance du pays.

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