À peine nommé Premier ministre en remplacement de François Bayrou, Sébastien Lecornu se retrouve déjà dans une position délicate. Le Rassemblement national (RN) a clairement annoncé qu’il ne lui accorderait qu’un répit limité, exigeant une « rupture » avec la politique menée jusque-là.
Faute de quoi, une motion de censure pourrait rapidement tomber.
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Le RN conditionne son soutien à une « rupture »
Depuis Strasbourg, Jordan Bardella, président du RN, a donné le ton lors d’un point presse en marge d’une session plénière du Parlement européen. Il a affirmé que son parti n’avait pas l’intention de censurer « a priori » le nouveau Premier ministre, mais qu’il attendait de voir son discours de politique générale. « Soit il y a rupture, soit il y aura censure », a-t-il tranché.
Le RN réclame notamment un durcissement de la politique migratoire, une ligne rouge déjà réaffirmée par Marine Le Pen à plusieurs reprises. Autre exigence : un rejet clair de toute hausse de la fiscalité, que le parti dit combattre au nom de la « France qui travaille ». Jordan Bardella a également rappelé son opposition ferme au traité de libre-échange avec le Mercosur, qu’il souhaite voir enterré par le nouveau chef du gouvernement.
Une arrivée fragilisée après la chute de Bayrou
La situation politique est d’autant plus tendue que la nomination de Sébastien Lecornu s’est faite dans un contexte de fragilité extrême. François Bayrou a dû quitter Matignon lundi après un vote de confiance perdu à l’Assemblée nationale. Avant lui, Michel Barnier avait déjà été contraint de céder son fauteuil, preuve des difficultés d’Emmanuel Macron à stabiliser son exécutif dans une majorité relative. Jordan Bardella ne cache d’ailleurs pas son scepticisme. Selon lui, le bail du nouveau Premier ministre est « très précaire », et rien ne garantit qu’il parvienne à convaincre durablement les oppositions.
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Des consultations tous azimuts pour former un gouvernement
Face à ce climat électrique, Sébastien Lecornu multiplie les rencontres et consultations. Il tente de nouer des compromis avec différents groupes parlementaires, y compris le Parti socialiste, pour espérer dégager une majorité de circonstance. L’objectif est double : former un gouvernement solide et préparer un budget qui puisse passer l’épreuve du vote à l’Assemblée. Ce travail d’équilibriste est essentiel pour éviter de subir le même sort que ses prédécesseurs. Le Premier ministre sait que son premier grand rendez-vous politique sera son discours de politique générale devant les députés. Il devra convaincre non seulement le centre et une partie de la gauche, mais aussi montrer qu’il n’est pas totalement fermé aux demandes de la droite.
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Un climat d’instabilité persistant
L’épisode illustre une nouvelle fois la fragilité de la majorité présidentielle depuis les dernières législatives. Entre les pressions du RN, les réticences des Républicains et les conditions posées par certains députés socialistes, Sébastien Lecornu devra faire preuve d’habileté politique. Si son discours ne parvient pas à marquer une véritable rupture, comme l’exige le RN, il risque de voir son gouvernement rapidement confronté à une motion de censure. Et si celle-ci était adoptée, ce serait une nouvelle preuve de l’instabilité chronique qui fragilise l’exécutif depuis des mois.
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En résumé
Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu entame sa mission dans un climat déjà explosif. Jordan Bardella et le Rassemblement national le mettent en garde : sans rupture claire sur l’immigration, la fiscalité et le libre-échange, son gouvernement sera menacé d’une censure. Entre consultations multiples et recherche de compromis, il devra trouver un équilibre politique presque impossible pour éviter de connaître le même sort que François Bayrou.
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