Un Coluche virtuel qui appelle à la mobilisation
Disparu en 1986, Coluche n’a rien perdu de sa capacité à provoquer. Ou plutôt, une imitation numérique de lui. Depuis quelques jours, une vidéo générée par intelligence artificielle met en scène un faux Coluche qui, devant un drapeau tricolore, appelle les Français à « bloquer tout le 10 septembre » et à mener « la grève de la carte bleue ».
Dans ce clip d’une trentaine de secondes, son visage recréé par IA et sa voix imitée exhortent les internautes à participer à un mouvement présenté comme une « révolution nationale du portefeuille fermé ». Même si le rendu reste approximatif, l’illusion suffit à troubler et à faire sourire, en jouant sur le souvenir d’un humoriste qui avait fait de la dénonciation des injustices sociales son cheval de bataille.
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Un buzz instantané sur TikTok
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Publiée sur TikTok, la vidéo a rapidement pris de l’ampleur. Le 6 septembre 2025, elle comptabilisait déjà plus de 200.000 vues, relayée massivement par des utilisateurs amusés, intrigués ou indignés. Beaucoup y voient un clin d’œil dans l’esprit du comique disparu, d’autres s’inquiètent de l’utilisation de son image sans son consentement ni celui de ses proches. Si rien ne prouve que cette vidéo soit liée au mouvement « Bloquons tout » prévu le 10 septembre, elle en reprend les slogans et les mots d’ordre, contribuant à amplifier la visibilité du mouvement social en ligne.
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« La grève de la carte bleue »
Le faux Coluche ne se contente pas d’appeler à bloquer le pays. Il invite aussi à prolonger l’action : « On arrête de sortir la carte bleue, et on continue les jours suivants », peut-on l’entendre dire. Cette « grève de la carte bleue », aussi absurde qu’emblématique de son style, semble avoir trouvé un écho sur les réseaux, où plusieurs hashtags liés au mouvement sont apparus dans la foulée. Le mélange d’humour potache, de satire sociale et d’appel à la contestation colle parfaitement à l’esprit des sketches de Coluche, brouillant encore davantage les frontières entre hommage, parodie et manipulation numérique.
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Une deuxième vidéo qui relance le débat
France Info rapporte qu’une autre vidéo parodique circule en parallèle : cette fois, de faux Emmanuel Macron, Élisabeth Borne et Bruno Retailleau, eux aussi générés par IA, entonnent la chanson des Enfoirés imaginée à l’origine par Coluche pour les Restos du Cœur. Là encore, la séquence joue sur le contraste entre le sérieux des figures politiques et l’irrévérence de l’humoriste. Ces vidéos témoignent d’un phénomène croissant : l’utilisation de l’intelligence artificielle pour ressusciter des voix disparues ou détourner celles des personnalités publiques à des fins satiriques ou militantes.
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Entre hommage et malaise
Si une partie du public salue l’idée comme un hommage décalé à Coluche, d’autres s’inquiètent de voir l’image d’un artiste utilisé pour servir des causes actuelles sans qu’il ait pu donner son avis. Le débat sur l’éthique de l’IA revient ainsi sur le devant de la scène : faut-il mettre des limites à la réutilisation de l’identité de personnalités disparues ? La vidéo soulève également une autre question : jusqu’où l’IA peut-elle influencer le débat public ? Si le faux Coluche amuse aujourd’hui, d’autres utilisations plus trompeuses pourraient semer la confusion, surtout en période de tension sociale et politique.
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En résumé
Avec plus de 200.000 vues en quelques jours, la vidéo de Coluche ressuscité par IA prouve la puissance de l’intelligence artificielle lorsqu’elle s’invite dans le débat social. Entre rire, hommage et malaise, elle relance le débat sur l’usage des technologies pour faire revivre des icônes disparues. Une chose est sûre : près de quarante ans après sa mort, Coluche continue d’agiter l’opinion publique… même virtuellement.
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