Culture

« Bloquons tout » : pourquoi le 10 septembre peut devenir un tournant pour Emmanuel Macron

09 septembre 2025 - 19 : 13
par Clémence Le mouvement « Bloquons tout le 10 septembre » mobilise plus de 700 actions et 80.000 forces de l’ordre. Un tournant qui pourrait marquer le début de la fin du second mandat d’Emmanuel Macron.

La politique française traverse une zone de turbulence inédite. À peine deux jours après le rejet du vote de confiance à l’Assemblée nationale et au lendemain de la démission de François Bayrou, c’est désormais le mouvement « Bloquons tout le 10 septembre » qui attire tous les regards.

Bloquons tout : pourquoi le 10 septembre peut devenir un tournant pour Emmanuel Macron

Initiée sur les réseaux sociaux et devenue virale au fil de l’été, cette mobilisation pourrait bien incarner un tournant majeur pour le quinquennat d’Emmanuel Macron.

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Une mobilisation d’ampleur inédite

Plus de 700 actions sont annoncées à travers la France pour ce mercredi 10 septembre, avec une présence massive des forces de l’ordre : 80.000 policiers et gendarmes mobilisés, du jamais vu depuis la crise des « gilets jaunes ». Comme à l’époque, le mouvement est non-partisan et échappe aux logiques traditionnelles des partis politiques.

Né sur les réseaux sociaux, « Bloquons tout le 10 septembre » traduit une colère diffuse contre le pouvoir en place, alimentée par un sentiment d’impasse politique et sociale. Si certains espéraient que la démission de François Bayrou suffirait à calmer la situation, il semble au contraire que cette décision ait renforcé l’idée d’un pouvoir affaibli.

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Les options limitées du président

Pour le chef de l’État, l’équation est délicate. Selon le politologue Bruno Cautrès, la nomination d’un nouveau Premier ministre « dans les tout prochains jours » décidera de la suite du quinquennat. Une option consisterait à choisir une personnalité de centre gauche ou de centre droit capable de gérer les affaires courantes et de donner des gages aux oppositions. Mais cette solution ressemble à un sursis, d’autant que les opposants réclament déjà son départ (LFI) ou une dissolution (RN).

L’objectif d’Emmanuel Macron serait de tenir jusqu’en septembre 2026, seuil à partir duquel l’élection présidentielle deviendrait le principal sujet politique. Mais, comme le souligne Cautrès, « quoi qu’il arrive, le second mandat aura été un échec ».

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Un mouvement aux allures de destitution

Pour le sociologue Federico Tarragoni, spécialiste des mobilisations populaires, le mouvement du 10 septembre n’est pas un simple rassemblement de contestation. Il s’apparente à une tentative de destitution symbolique, dirigée contre tout le projet politique macroniste. « La démission de François Bayrou ne suffit pas, ce n’est qu’un premier acte », explique-t-il. « C’est tout ce monde de politiques austéritaires et néolibérales que ces gens rejettent. » Cette dynamique explique le soutien, mais aussi la tentative de récupération, par des forces politiques comme les insoumis, les communistes et les écologistes.

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Cohabitation ou dissolution : des scénarios risqués

Face à la crise, deux scénarios se dessinent :

  • Une cohabitation, avec une personnalité issue du Parti socialiste ou d’une autre formation, qui aurait la charge de gérer les affaires internes pendant que le président se concentrerait sur l’international. Mais cette solution fragiliserait davantage son autorité et remettrait en cause certaines réformes phares comme celle des retraites.

  • Une dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée par le Rassemblement national, qui pourrait ouvrir la voie à une majorité hostile au président. Une hypothèse qui ferait courir un risque d’instabilité politique encore plus grand.

Dans les deux cas, Emmanuel Macron serait contraint de céder une partie de son pouvoir, ce qui irait à l’encontre de sa pratique très verticale de la présidence.

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Un quinquennat au bord du gouffre

La mobilisation du 10 septembre réactive un spectre que le président connaît bien : celui d’un mouvement social durable, échappant aux partis et incontrôlable. Comme les « gilets jaunes » hier, « Bloquons tout le 10 septembre » illustre la défiance d’une partie de la population face à un pouvoir jugé déconnecté et incapable de répondre aux préoccupations sociales.

Au-delà des revendications immédiates, c’est l’ensemble du macronisme qui se retrouve contesté. Pour beaucoup, ce mercredi pourrait marquer non seulement une journée de blocage dans le pays, mais aussi le point de bascule d’un quinquennat déjà fragilisé.

Reste à savoir si cette mobilisation tiendra dans la durée ou si elle ne sera qu’un feu de paille. Mais une chose est sûre : Emmanuel Macron, déjà affaibli par la démission de son Premier ministre, joue une partie décisive de son mandat dans les jours à venir.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.