Alors que le Premier ministre François Bayrou ne cesse d’appeler à une gestion plus rigoureuse des finances publiques à l’échelle nationale, sa propre ville, Pau, fait l’objet de nombreuses critiques. Depuis son élection en 2014, la dette municipale par habitant y a quasiment doublé, passant de 760 euros à 1 440 euros en 2023.
Un paradoxe pointé par l’opposition, qui dénonce des « investissements d’image » coûteux, tandis que la majorité municipale défend une politique d’équipements structurants indispensables.
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Une dette par habitant en forte hausse
Les chiffres sont clairs : entre 2014 et 2023, l’annuité de la dette par habitant à Pau a bondi de 760 à 1.440 euros. Un contraste marqué avec la moyenne nationale, passée de 939 euros en 2014 à 953 en 2023, qui reste stable. Dans la catégorie des villes de 50.000 à 100.000 habitants, Pau se situe toutefois légèrement en dessous de la moyenne pour l’année 2023, ce qui nuance en partie la sévérité des critiques. En revanche, les affirmations relayées sur les réseaux sociaux selon lesquelles la dette aurait été « divisée par deux » avant l’arrivée de Bayrou sont fausses : entre 2004 et 2014, l’endettement par habitant était resté stable autour de 760 euros.
Des choix d’investissement contestés
Pour ses opposants, cette envolée de la dette trouve sa source dans des dépenses jugées excessives. Jérôme Marbot, conseiller municipal d’opposition, a récemment accusé François Bayrou de ne pas appliquer localement les principes qu’il défend au niveau national. Selon lui, la rénovation des halles de Pau aurait pu coûter « deux fois moins cher » et certains travaux, comme la rénovation du bureau du maire pour 40.000 euros, relèveraient davantage d’une logique d’image que d’une nécessité. « François Bayrou dit au niveau national ce qu’il n’applique pas à Pau », a résumé l’élu, estimant que ces choix pèsent lourdement sur les finances de la ville.
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La défense de la municipalité
Face à ces critiques, la majorité municipale oppose une argumentation différente. Jean-Louis Pérès, premier adjoint, a rappelé que les investissements réalisés étaient indispensables pour contrer le déclin de la ville : « Il y avait eu sous-investissement de la part de nos prédécesseurs. La ville déclinait, la population diminuait et il fallait mettre en place des équipements structurants et attractifs ».
Selon lui, l’augmentation des dépenses d’équipements, estimée à environ 10 millions d’euros sur le mandat, ne peut pas à elle seule expliquer la hausse de la dette. L’adjoint insiste sur la nécessité de rendre la ville plus attractive, afin d’attirer de nouveaux habitants et investisseurs, et ainsi améliorer ses perspectives financières à long terme.
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Un débat symbolique au moment du vote de confiance
Cette polémique locale prend une résonance particulière alors que François Bayrou, en tant que Premier ministre, doit affronter un vote de confiance à l’Assemblée nationale. Ses opposants politiques y voient une contradiction entre ses discours de rigueur budgétaire et sa gestion municipale. Pour certains observateurs, ce contraste illustre la difficulté pour un élu de concilier investissements locaux – souvent nécessaires pour moderniser une ville – et discours nationaux sur la réduction de la dette publique.
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En résumé
La dette de la ville de Pau a bien doublé depuis l’arrivée de François Bayrou à la mairie en 2014, passant de 760 à 1.440 euros par habitant. Si l’opposition dénonce des dépenses d’image et une gestion contradictoire avec ses prises de position nationales, l’équipe municipale met en avant la nécessité d’investissements pour redynamiser la ville. Un débat qui dépasse le cadre local et illustre la complexité des choix budgétaires dans un contexte de rigueur économique nationale.
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