La vague de chaleur exceptionnelle qui frappe actuellement la France entraîne des conséquences concrètes pour des milliers d’élèves, parents et enseignants. Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé ce lundi soir une mesure inédite : près de 1.350 écoles publiques seront fermées, totalement ou partiellement, ce mardi 1er juillet 2025, en raison de la canicule persistante qui sévit sur une grande partie du territoire. Un chiffre en nette augmentation par rapport aux jours précédents, qui traduit l’intensité et la gravité de la situation.
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Une situation qui se dégrade rapidement
Alors que le ministère évoquait encore 200 écoles concernées dimanche, puis 750 ce lundi, c’est désormais plus de 1.300 établissements scolaires qui vont devoir fermer tout ou partie de leurs locaux mardi. Un bond spectaculaire en 24 heures, doublant les prévisions initiales, signe que les fortes chaleurs atteignent un seuil critique pour l’accueil des enfants en collectivité. Sur les environ 45.000 écoles publiques que compte la France, cette décision concerne plus de 3 % du total.
Le phénomène touche surtout les départements placés en vigilance orange ou rouge canicule par Météo-France, en particulier dans le Sud, le Centre, l’Est et l’Île-de-France, où les températures maximales ont dépassé les 38 à 40 °C dans certaines communes. Dans de nombreux établissements, les températures à l’intérieur des classes atteignent des niveaux jugés dangereux, souvent au-delà des 35 °C, en l’absence de climatisation, d’ombre ou de systèmes de ventilation suffisants.
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Des fermetures totales ou partielles selon les cas
Toutes les écoles concernées ne fermeront pas totalement leurs portes. Certaines ne fermeront que l’après-midi, d'autres limiteront l’accueil à certaines classes, et quelques-unes organiseront des activités en extérieur très tôt le matin, avant la montée de la chaleur. Mais dans de nombreux cas, l’accueil sera suspendu pour l’ensemble des élèves, afin de protéger leur santé et celle du personnel éducatif.
Le ministère précise que ces décisions sont prises au cas par cas, par les directeurs d’établissement en concertation avec les mairies et les rectorats, sur la base de mesures de température constatées sur place et du niveau de vigilance météorologique en cours.
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Des conséquences pratiques pour les familles
Cette vague de fermetures pose un véritable casse-tête aux parents d’élèves, souvent avertis à la dernière minute. Certains ont pu organiser des solutions de garde alternatives, faire appel à la famille ou demander un jour de télétravail à leur employeur. D’autres, en revanche, se retrouvent dans une impasse, en particulier ceux exerçant des professions non compatibles avec le télétravail ou ne disposant pas de congés immédiatement mobilisables.
Le ministère du Travail a rappelé que des aménagements temporaires d’horaires peuvent être envisagés dans ce type de situations, mais il n’existe pas de dispositif légal spécifique à la fermeture d’écoles pour cause de chaleur. Aucune absence n’est automatiquement autorisée pour garde d’enfant liée à une canicule, contrairement à une épidémie ou une grève. Chaque situation doit donc être vue directement avec l’employeur.
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Les enseignants aussi impactés
Côté enseignants, certains ont exercé ou s’apprêtent à exercer leur droit de retrait, un dispositif prévu par le Code du travail en cas de danger grave et imminent pour la santé. Les syndicats évoquent des températures insoutenables dans des écoles dépourvues d’ombre, de stores, ou de ventilation efficace, avec des enfants parfois en détresse thermique.
Ce droit de retrait implique, selon les académies, le remplissage d’un « Registre de danger grave et imminent », avec des preuves concrètes à l’appui (photos de thermomètre, absence d’équipement adapté, etc.). Même dans ce cas, les enseignants sont tenus de rester dans l’enceinte de l’établissement, en attendant des consignes de leur hiérarchie.
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Un contexte climatique de plus en plus préoccupant
Cette augmentation massive du nombre d’écoles fermées en 48 heures vient illustrer à quel point les infrastructures scolaires françaises sont mal préparées à des épisodes de chaleur extrême. De nombreuses écoles datent d’avant les années 2000, conçues sans tenir compte des défis climatiques actuels. Les toits plats, les bâtiments en béton, et l’absence de végétalisation ou d’isolation thermique transforment certaines cours de récréation et salles de classe en véritables fours.
Les experts s’accordent à dire que ces épisodes, encore qualifiés d’exceptionnels il y a quelques années, vont désormais se répéter chaque été, avec une intensité croissante. Selon le GIEC et Météo-France, les vagues de chaleur seront plus longues, plus précoces, et plus fréquentes à l’avenir. Cela impose une révision complète de la manière dont les établissements scolaires sont conçus, rénovés et équipés.
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En résumé
Ce mardi 1er juillet, près de 1.350 écoles publiques ne rouvriront pas, victimes de la canicule exceptionnelle qui frappe le pays. Ce chiffre marque une hausse fulgurante des fermetures scolaires en moins de 48 heures. Parents, enseignants, collectivités locales et autorités nationales doivent désormais se mobiliser pour gérer l’urgence, tout en réfléchissant aux adaptations à long terme à mener face à un climat de plus en plus extrême. Le défi est immense, mais il est désormais impossible à ignorer.
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