C’est une prise de parole rare et alarmante de la part de l’une des institutions scientifiques les plus respectées au monde. Selon la NASA, les phénomènes météorologiques extrêmes n’ont jamais été aussi fréquents, ni aussi intenses qu’au cours des cinq dernières années. Tempêtes, sécheresses, inondations, canicules dévastatrices ou encore vagues de froid inhabituelles, tous les indicateurs sont au rouge. Ce constat, appuyé par des données satellitaires précises, dessine une tendance préoccupante qui confirme l’impact croissant du réchauffement climatique sur notre planète.
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L’étude menée conjointement par la NASA et l’Université du Maryland ne laisse que peu de place au doute : entre 2020 et 2025, le nombre moyen d’événements climatiques extrêmes a doublé par rapport à la période 2003-2020. Ce bond inattendu, que les spécialistes eux-mêmes peinent à expliquer complètement, pourrait constituer l’un des tournants climatiques les plus marquants de notre époque.
Une multiplication brutale des catastrophes naturelles
Grâce aux données du satellite Grace (Gravity Recovery And Climate Experiment), les chercheurs ont pu observer avec une grande précision les variations des masses d’eau à la surface de la Terre, un indicateur clé pour détecter les effets des événements extrêmes. Alors qu’en 2018, la surface touchée par des catastrophes naturelles représentait un volume de moins de 600 km³, ce chiffre est monté à plus de 6100 km³ à son pic en 2024. Une progression spectaculaire, jugée « certainement alarmante » par les chercheurs de l’étude.
Ce qui choque encore plus, c’est que personne n’avait prévu une telle accélération. Les scientifiques s’attendaient bien à une aggravation, mais pas aussi rapide, ni aussi généralisée. Des événements qui se produisaient autrefois tous les dix ou vingt ans semblent désormais se produire chaque année, voire plusieurs fois par an. Et ce, sur tous les continents.
Le réchauffement climatique au cœur des inquiétudes
Même si les chercheurs se montrent encore prudents, notamment en soulignant qu’il faudra dix ans d’observation supplémentaires pour confirmer une tendance irréfutable, le réchauffement climatique apparaît comme le principal suspect. Le consensus scientifique est clair : une augmentation de la température moyenne mondiale entraîne mécaniquement une perturbation du cycle de l’eau, une modification des courants atmosphériques, et une intensification des phénomènes climatiques extrêmes.
Bailing Li, chercheuse au laboratoire de sciences hydrologiques de la NASA, l’affirme avec inquiétude : « Nous observons de plus en plus d’événements extrêmes dans le monde. C’est certainement alarmant. » Une position partagée par le directeur du centre de recherche, Matthew Rodell, dont la réaction a été aussi brève qu’éloquente : « Cela fait clairement peur. »
Car au-delà des chiffres et des modèles, ce sont des millions de vies humaines qui sont en jeu. Une étude publiée en mars 2025 par l’organisation WaterAid faisait déjà état d’un « effet coup de fouet » dû aux successions de sécheresses intenses et de froids extrêmes, parfois dans les mêmes régions, déstabilisant les populations locales et les systèmes agricoles.
Des conséquences déjà visibles aux quatre coins du globe
La région de Manipur, dans le nord-est de l’Inde, vient de vivre l’un des épisodes d’inondations les plus violents de son histoire récente. Selon les autorités locales, plus de 56 000 personnes ont été touchées, et près de 10 500 habitations endommagées. En Afrique, au Nigeria, la région d’Anguwar Hausawa Gangari déplore 151 morts suite aux inondations qui ont ravagé le secteur. Et ce ne sont que deux exemples parmi des dizaines d’autres survenus en quelques semaines seulement.
Derrière ces catastrophes, ce sont souvent les populations les plus vulnérables qui sont les premières à souffrir : enfants, personnes âgées, communautés rurales. L’eau devient tantôt un danger incontrôlable, tantôt une ressource qui se fait cruellement rare. Les récoltes sont détruites, les sols s’appauvrissent, les infrastructures cèdent, et les écosystèmes, eux aussi, peinent à s’adapter à cette instabilité constante.
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Une tendance qui pourrait s’aggraver dans les années à venir
Si les chiffres publiés par la NASA font déjà froid dans le dos, ils pourraient ne représenter que le début d’un processus bien plus vaste. L’accélération constatée depuis 2020 montre à quel point le rythme du changement climatique dépasse parfois les prévisions scientifiques. Des phénomènes rares deviennent monnaie courante, et les saisons elles-mêmes semblent se décaler, s’étirer ou disparaître.
Les chercheurs avertissent : le pire n’est peut-être pas encore arrivé. S’ils appellent à la prudence et à une analyse rigoureuse sur le long terme, ils insistent aussi sur la nécessité d’agir dès maintenant pour limiter les dégâts. Cela passe bien sûr par une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi par une meilleure gestion des ressources naturelles, et une adaptation rapide des infrastructures aux nouvelles réalités climatiques.
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Le climat, une urgence qui ne peut plus attendre
Face à cette multiplication des catastrophes naturelles, la communauté scientifique plaide pour un changement de paradigme. Il ne s’agit plus simplement de « sauver la planète », mais de sauver nos modes de vie, nos économies, notre santé, et les fondements même de nos sociétés.
L’étude de la NASA n’est pas la première à lancer une alerte. Mais son ton, cette fois, est plus direct, plus grave. Et les données, plus difficiles que jamais à ignorer. La planète envoie des signaux forts. À nous d’avoir l’intelligence de les écouter et la capacité d’y répondre.
Les prochains mois seront décisifs. Si l’été 2024 a été marqué par une hausse record du volume de catastrophes climatiques, rien n’indique pour l’instant que 2025 sera différent. Au contraire, les signes avant-coureurs d’une nouvelle saison dramatique sont déjà là. Et face à cette urgence, chaque geste compte, chaque politique publique pèse, chaque retard peut coûter très cher.
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