Culture

Camille Cerf jugée "trop grosse" : "tu as 2 jours pour maigrir du cou", son témoignage bouleversant sur les violences silencieuses de la mode

15 juin 2025 - 12 : 31
par Clémence Dans un témoignage bouleversant, Camille Cerf dénonce les pressions physiques extrêmes subies dans le monde de la mode. Entre injonctions absurdes et remarques humiliantes, elle raconte pourquoi elle a préféré s’éloigner.

Dix ans après son élection comme Miss France 2015, Camille Cerf fait aujourd’hui une mise au point nécessaire. Derrière l’image parfaite d’une reine de beauté se cache une femme blessée par les diktats absurdes de l’industrie de la mode. Dans une interview poignante accordée à la chaîne Instagram One Time, l’ancienne Miss raconte les humiliations silencieuses, les injonctions délirantes et les pressions psychologiques qui ont jalonné son parcours de mannequin.

Camille Cerf raconte l’enfer de la mode et ses exigences absurdes

Un témoignage cru, sincère, qui en dit long sur ce que vivent encore de nombreuses femmes dans un univers dominé par des critères de beauté irréalistes.

“Tu as deux jours pour maigrir du cou” : la phrase de trop

La scène est presque surréaliste, et pourtant tristement vraie. Alors qu’elle participe à la Fashion Week, l’un des plus grands rendez-vous de la mode, Camille se voit reprocher une chose : son cou. Lors d’un essayage, une pièce destinée à être portée autour du cou l’étrangle. La remarque fuse, brutale, insensée : “T’as deux jours pour maigrir du cou.”
Camille, sidérée, répond simplement : “Mais comment on fait pour maigrir du cou ?”
Une réponse empreinte d'ironie, mais qui révèle surtout la folie des exigences imposées dans ce milieu.

Ce n’est pas seulement son corps que l’on tente de transformer : c’est chaque millimètre de peau, chaque courbe naturelle qui devient une cible. Dans cet univers où la minceur est plus qu’un critère esthétique – un véritable standard tyrannique – la moindre imperfection devient un problème à corriger.

Un système où deux centimètres font basculer une carrière

L’ancienne Miss France raconte également d’autres anecdotes, tout aussi déroutantes. Notamment ce moment où, lors d’un défilé, on lui explique qu’elle est “trop grosse”… alors qu’elle fait exactement le tour de hanches demandé : 89 cm. Le problème ? Deux centimètres de trop perçus, pas réels, qui suffisent à déclencher la critique.

Ce genre de micro-pressions quotidiennes, répétées encore et encore, finit par peser lourd. Camille l’explique sans détour : “On m’avait mis dans la tête que j’étais grosse.” Et cette vision déformée de son propre corps, elle a mis du temps à s’en libérer.

Le corps comme objet de frustration constante

Mais l’industrie de la mode ne s’arrête pas là. Camille évoque également une séance de showroom pour une marque de chaussures… qui ne proposait que du 38, alors qu’elle chausse du 40. Résultat : elle se sent “tout le temps trop grande ou trop grosse”, même pour de simples essayages de souliers.

Ce sentiment de jamais être “comme il faut”, elle l’a vécu dans tous les aspects de son métier. Et malgré son palmarès, son titre, son charisme, elle a fini par se sentir de trop dans un système déshumanisant.

S’éloigner pour survivre

Aujourd’hui, Camille Cerf a fait un choix : celui de s’éloigner de l’industrie de la mode, pour préserver sa santé mentale et retrouver un équilibre. Installée à Lille, maman d’un petit garçon de deux ans, elle mène une vie plus apaisée. Influenceuse et entrepreneure, elle s’investit désormais dans sa marque de lingerie inclusive, à l’image de ses combats : une mode plus bienveillante, inclusive, et respectueuse des corps.

Elle incarne aujourd’hui une autre vision de la féminité, loin des standards rigides qu’elle a dû affronter. Une féminité assumée, libre, bien dans ses formes et dans ses valeurs. En prenant la parole, Camille Cerf redonne aussi de la voix à celles qui n’osent pas parler, à toutes les jeunes femmes qui s’imaginent encore “pas assez” ou “trop” dans un monde qui juge sans cesse.

Une parole nécessaire pour faire bouger les lignes

Ce témoignage n’est pas qu’un cri du cœur : c’est aussi un acte politique, dans une époque où les canons de beauté font toujours l’objet de débats, notamment sur les réseaux sociaux. En dénonçant ces abus, Camille Cerf met en lumière la violence symbolique d’un milieu qui semble parfois figé dans une époque révolue.

Elle ne cherche pas à régler ses comptes, mais simplement à rappeler l’essentiel : les corps ne sont pas des cintres, et les femmes ne sont pas des métriques. Son parcours, de Miss France à entrepreneure épanouie, prouve qu’il est possible de se reconstruire après des années de formatage, et surtout, qu’on peut briller sans se plier aux injonctions.

En résumé

Camille Cerf livre un témoignage poignant sur les coulisses d’un milieu qu’elle a côtoyé de près, mais qui l’a profondément meurtrie. Jugée “trop grosse” pour la mode malgré ses mensurations parfaites, sommée de maigrir du cou ou de rentrer dans des chaussures trop petites, elle a choisi de dire stop.

Aujourd’hui, elle incarne une voix forte pour une mode plus respectueuse, plus humaine. Et à travers ses mots, elle invite toutes celles (et ceux) qui se sentent en décalage à s’aimer davantage, à refuser les normes absurdes, et à tracer leur propre chemin, librement.

Découvrez maintenant Miss France mal payées ? Camille Cerf recadre ses collègues "râleuses" et Iris Mittenaere au cœur d’une tempête : elle porte plainte après les accusations de son ex.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.