Mon fils de 4 ans est a un tempérament très calme. Sa grande soeur de 7 ans, elle, a le don de faire des caprices qui prennent vite des grandes proportions.
Là où son caractère est un vrai feu d'artifice, prête à exploser bruyamment à tout moment, mon fils monte beaucoup plus lentement en pression. Le seul problème, c'est qu'il ne s'énerve que pour des petites choses qui sont (d'après moi) totalement sans importance.
Il gère plutôt bien les grandes déceptions comme par exemple de ne pas pouvoir aller à l'anniversaire de son meilleur ami parce qu'on a déjà prévu de partir en weekend pour rendre visite à sa grand-mère ou de ne pas recevoir le gros cadeau de Noël qu'il voulait (parce qu'il a changé d'avis seulement deux jours avant). Dans ces cas-là, on parle, on explique, on discute, et du coup, il prend les choses plutôt bien.
Par contre, s'il ne peut pas avoir la chaise bleue à l'école et qu'il est obligé de s'asseoir sur la chaise jaune, c'est la catastrophe : il fond en larmes, se met à hurler, et dirige quasiment toujours sa colère contre moi.
Je dois l'avouer, je trouve que voir ces explosions d'émotions sans même le voir venir est très destabilisant.
Cette réaction ne m'aurait pas étonnée chez un enfant plus jeune, mais ces pétages de câble complètement irrationnels sont assez nouveaux pour lui, et même si j'ai envie de l'aider à gérer ses sentiments et ses frustrations, je ne veux pas l'encourager à exploser de colère juste parce que je n'ai pas pensé à prendre son Spiderman pour aller avec son Batman (que j'ai pensé à lui prendre pour le coup !).
Il est désormais assez grand pour comprendre la différence entre les grandes frustrations et les petites déceptions, mais il n'est pas assez âgé pour que j'arrive à calmer ses colères avant qu'elles n'explosent.
Et honnêtement, ça me décourage un peu de ne pas pouvoir mieux l'aider à gérer ses émotions.
Au lieu de ça, je me retrouve souvent à lui donner ce qui est selon lui d'une importance capitale — comme de couper son croque monsieur en deux comme je fais d'habitude au lieu de le couper en sept morceaux comme il vient à l'instant de le décider — pour ensuite regretter d'avoir cédé aussi vite.
Et je pense que c'est ça le problème. A ce stade de ma vie de maman, je devrais être devenue une pro de la gestion des colères de toutes sortes.
Je devrais être totalement immunisée contre les envies irrepréssibles de faire taire ces réactions disproportionnées.
Le pire, c'est que je connais parfaitement les meilleures astuces stratégiques pour gérer les colères d'un jeune enfant.
Je sais qu'on devrait laisser son enfant exprimer son émotion aussi violemment, aussi bruyamment et aussi longtemps qu'il en ressent le besoin.
Je sais qu'on ne devrait pas minimiser ou se moquer des réactions de son enfant, même quand elles nous semblent ridicules ou inappropriées.
Quand le problème ne peut pas être résolu rapidement et simplement (ce qui est quasiment toujours le cas, en fait !), on devrait laisser l'enfant gérer son émotion lui-même, puis lui parler de nouveau quand il s'est calmé et qu'on peut avoir une discussion un peu plus réfléchie.
On devrait comprendre que sa frustration, sa colère et sa tristesse sont de vraies émotions qu'il ressent profondément, même si on n'arrive pas à comprendre pourquoi.
Mais même si je sais tout ça et que je l'ai quasiment toujours en tête, à chaque fois qu'il explose de colère, ce que j'ai vraiment envie de faire, c'est de lever les yeux au ciel d'un air de dire « mais allez, tu vas t'en remettre, c'est pas si grave ! ». Et pour être honnête, parfois, je craque, et c'est exactement ce que je fais.
Je suis sûre que ce n'est qu'une phase que j'ai dû moi-même traverser quand j'avais son âge, et que j'ai fini par dépasser, comme nous tous.
Je sais que ce n'est que son besoin d'indépendance et d'autonomie qui s'exprime, et que si je suis objective, je suis obligée de reconnaître que c'est très sain pour lui.
Sauf que, pour le moment, tout ce que je vois, c'est qu'on se fait tous les deux embarquer par ses explosions de colère pour les plus petites choses qui soient.
Et franchement, c'est vraiment épuisant.
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