Beauté

J’emmerde le shampoing

05 juin 2018 - 19 : 00

J’emmerde le shampoing comme de nombreuses choses, car l’Emmerdeuse n’est pas seulement Lonesome, elle est aussi dans la tendance. Sachez que depuis des années pas une once de silicone n’a approché son précieux cuir chevelu, et qu’elle oint depuis quelques temps avec application sa chevelure de shampoing solide (merci à Mademoiselle Modeuse) (j’ai trop des amies modeuses branchées belles et cool) qui m’a expliqué pourquoi le shampoing solide c’est trop d’la balle.

A mon corps défendant, héraut de la tendance, guidant le peuple vers la voie du cheveu brillant, je me retrouve donc digne représentante de la tendance low poo.

Publicité Watkins Shampoo, Will Grefe, 1919 Publicité Watkins Shampoo, Will Grefe, 1919

Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando low poo ? me direz-vous (je sais pas trop ce que ça veut dire mais c’est latin donc c’est cool). Eh bien, la tendance actuelle est de fait à l’emmerdage de shampoing. Car voyez-vous, on s’est rendu compte que le shampoing c’est assez inutile, nettoyagement parlant, et qu’en plus ça nique la planète. Ouaip. Donc est né un mouvement anti-shampouinesque qui aborde le problème par la pratique et se divise en mouvements distincts mais non antagonistes, le low poo et le no poo (low shampoo, no shampoo). On dirait presque des mouvements trotskystes.

Je passe sur l’affligeante absence d’originalité dans le langage : SoHo, bobo, allo ; et sur le fait que pooh en anglais signifie caca. Vulgarité, vulgarité, partout où se porte l’oreille et le regard.

Mais bon. Passons. Le low poo donc, consiste en se laver les cheveux avec des shampoings non agressifs pour le cheveu, et de préférence bio, sinon sans dec’, c’est quoi l’intérêt de dire merde à l’industrie internationale du shampoing qui alourdit les cheveux ? Alors je précise, mon shampoing solide coûte un demi-bras, mais par contre il dure une demi-année. Ce qui est finalement assez logique. J’aime pas trop raconter ma vie, mais on s’habitue vite : la dernière fois que, contrainte et forcée par des circonstances indépendantes de ma volonté, je me suis foutu du shampoing industriel sur le caillou, j’ai eu l’impression qu’on m’avait greffé sur le crâne une perruque de Cléopâtre. Désagréable sensation.

Car oui, depuis que je low-poo-ise, mes cheveux sont légers, mes cheveux sont brillants, mes cheveux sont kiffants, mes cheveux sont sexxxxxyyyyyyyyyy. La preuve, je pécho en masse (mouahaha).

Beyonce

Le no poo, déjà un peu plus extrême, c’est le grand saut dans l’inconnu, le bond en avant dans le progrès shampouinesque : l’abandon des shampoings industriels au profit de notre ami le bicarbonate de soude. Le bicarbonate de soude est un produit magique de nos grands-mères qu’il faudrait je pense s’injecter en perfusion tellement c’est de la boulasse internationale. Voyez ici-même si vous voulez toutes les infos ; comme vous le savez, je ne m’encombre jamais l’esprit de bas détails pratiques.

Mais quand même, joie joie pleurs de joie, cette affaire a répondu à une question FONDAMENTALE que je me pose depuis que je suis toute petite et qui me laissait perplexe comme Saint Thomas devant la Résurrection, ou E.T. devant un téléphone.

En effet, j’avais la comprenette précoce ; je me doutais donc bien que les hommes préhistorique VOIRE du Moyen Âge (comme chacun sait le Moyen Âge est une forme de Préhistoire) (genre les mecs ils peignaient des tableaux à fond DORE. Aucun sens esthétique), bref, les sauvages, ne disposaient pas de shampoing.

Or donc, me demandais-je enfant avec l’acuité précoce qui me caractérise, comment nos ancêtres les Gaulois faisaient-ils pour ne pas avoir les cheveux ignoblement gras ? Comment Sophie Marceau pourrait-elle véritablement avoir envie de se taper le grossier William Wallace avec ses queues de rat miteuses sur le cuir chevelu ?

The bigger the hair

Eh bien tout cela répond à la question : le shampoing est un leurre grossier importé par un Indien à Londres au XVIIIème siècle ; un margoulin qui tenait des bains turcs, nommé ensuite Chirurgien Shampouineur du roi pour ses massages au monoï. Sans commentaire. Après on va encore dire que j’ai l’esprit mal tourné. Mais n’empêche, voilà une belle arnaque.

Shampoing, je t’emmerde. Ouais ouais ouais je suis une sale bobo. Mais en même temps, REP A SA Nabila !!!

Rien que pour ça, ça fait plaisir.

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