À quelques jours des fêtes de fin d’année, la tension monte d’un cran entre le gouvernement et le monde agricole. Depuis plusieurs jours, des agriculteurs occupent et bloquent des axes routiers stratégiques à travers la France, dénonçant à la fois le traité UE-Mercosur et la politique d’abattage mise en place dans le cadre de la gestion de la dermatose bovine.

Mais ce vendredi, un message clair a été envoyé par l’exécutif. Par la voix de sa porte-parole Maud Bregeon, le gouvernement a averti qu’il «ne tolérera plus de nouveaux blocages», notamment à l’approche de Noël. Une déclaration forte, qui marque un tournant et suscite déjà de nombreuses réactions.
Invitée sur RTL, Maud Bregeon n’a pas cherché à minimiser la colère du monde agricole, ni la complexité de la situation. Elle a toutefois insisté sur une priorité jugée non négociable par l’exécutif : permettre aux Français de circuler librement pour rejoindre leurs proches pendant les fêtes. « On ne veut pas opposer les policiers, les gendarmes et les agriculteurs. Mais pour autant, les Français doivent pouvoir rejoindre leur famille pour ces moments de fête, c’est aussi notre responsabilité », a-t-elle déclaré, dans un ton qui se veut ferme mais mesuré.
Cette prise de parole intervient dans un contexte particulièrement sensible. Les blocages, parfois spectaculaires, se sont multipliés sur des routes nationales et des autoroutes, provoquant de longs embouteillages et une exaspération croissante chez les automobilistes. À l’approche de Noël, période traditionnellement marquée par de nombreux déplacements, la crainte d’un chaos routier a clairement pesé dans la décision du gouvernement de hausser le ton.
Pour autant, Maud Bregeon a tenu à préciser que l’intervention des forces de l’ordre se ferait « avec discernement ». Une manière de rassurer, tout en affirmant une ligne rouge. Le message est double : la mobilisation agricole est entendue, mais elle ne pourra pas se traduire par de nouveaux blocages paralysant le pays durant les fêtes. Une position délicate, tant le monde agricole se sent, depuis des mois, incompris et abandonné.
Derrière cette déclaration, se joue aussi une bataille de perception. Le gouvernement cherche à éviter l’image d’un exécutif laxiste face à des actions jugées excessives par une partie de l’opinion publique, tout en redoutant une escalade du conflit avec des agriculteurs déjà à bout. Les mots choisis, « ne tolérera plus », traduisent une volonté de reprendre la main, sans pour autant rompre totalement le dialogue.
Reste à savoir comment cette fermeté sera reçue sur le terrain. Certains syndicats agricoles pourraient y voir une provocation supplémentaire, tandis que d’autres pourraient décider de modifier leurs modes d’action pour éviter un bras de fer frontal avec les autorités. Une chose est sûre : à quelques jours de Noël, cette déclaration place la crise agricole au cœur de l’actualité et pourrait bien influencer la suite du mouvement.
Entre colère paysanne, impératif de sécurité et pression des fêtes de fin d’année, le gouvernement avance désormais sur une ligne de crête. Et ce avertissement, lancé publiquement, pourrait marquer un avant et un après dans ce conflit qui continue de diviser et d’inquiéter.
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