L’époque est à la viralité instantanée, à la circulation incontrôlable des images et à la confusion entre le vrai et le faux. Emmanuel Macron en a fait l’expérience directe. En déplacement à Marseille ce mardi 16 décembre 2025, le président de la République a livré un témoignage aussi surprenant qu’inquiétant, révélant comment une rumeur de coup d’État, totalement infondée mais massivement relayée sur les réseaux sociaux, a provoqué une véritable vague d’angoisse… jusque dans les plus hautes sphères internationales.
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Face aux lecteurs de La Provence, le chef de l’État n’a pas cherché à minimiser cet épisode qu’il qualifie lui-même de profondément perturbant. Au contraire, il a choisi d’en faire un exemple concret des dangers que représentent aujourd’hui la désinformation, les vidéos générées par intelligence artificielle et l’impuissance apparente des autorités face à certaines plateformes numériques.
Une vidéo générée par intelligence artificielle à l’origine de la panique
L’affaire débute le 10 décembre dernier, lorsqu’une vidéo commence à circuler massivement sur Facebook. À l’écran, une prétendue journaliste française se tient devant un décor évoquant les abords de l’Élysée. D’un ton grave, elle annonce qu’un coup d’État serait en cours en France, évoquant même un colonel ayant pris le pouvoir et laissant entendre que les institutions seraient tombées.
Pour tout observateur averti, le contenu paraît grossier, truffé d’incohérences. Pourtant, la vidéo est techniquement crédible. Les images, la voix, l’intonation, tout semble réel. Il s’agit en réalité d’un contenu entièrement fabriqué grâce à l’intelligence artificielle, mais suffisamment convaincant pour tromper une large partie du public.
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Emmanuel Macron confronté à une rumeur devenue mondiale
Selon Emmanuel Macron, cette vidéo aurait atteint environ douze millions de vues en seulement quelques jours. Un chiffre vertigineux qui illustre la puissance de diffusion des réseaux sociaux, mais surtout la vitesse à laquelle une fausse information peut devenir une pseudo-vérité collective.
Le président raconte alors un moment particulièrement marquant : la réception d’un message direct d’un chef d’État africain, visiblement inquiet après avoir visionné la vidéo.
“Cher président, qu’est-ce qu’il se passe chez vous ? Je suis très inquiet”, lui aurait écrit son homologue.
Un message qui en dit long sur l’impact réel de ce type de contenu. Car lorsqu’une rumeur traverse les frontières, sort de son contexte national et se propage sans filtre, elle peut provoquer de véritables tensions diplomatiques et alimenter une méfiance durable.
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Une situation très embarrassante pour l’Élysée
Face à l’ampleur de la diffusion, l’Élysée n’a pas pris la situation à la légère. Emmanuel Macron explique avoir immédiatement mobilisé ses équipes afin de tenter de faire retirer la vidéo. Une démarche urgente, dictée par la crainte que cette rumeur ne fragilise l’image de la France à l’international ou ne sème le doute au sein même de la population.
Les services compétents ont ainsi saisi Pharos, la plateforme française de signalement des contenus illicites. Une procédure classique dans ce type de situation, notamment lorsque des contenus mensongers peuvent porter atteinte à l’ordre public ou à la sécurité nationale.
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Le refus de Facebook qui inquiète le président
Mais la réponse de Facebook a profondément surpris, voire choqué, le chef de l’État. Selon Emmanuel Macron, la plateforme aurait estimé que la vidéo ne contrevenait pas à ses règles d’utilisation. Résultat : le contenu est resté en ligne, malgré son caractère manifestement faux et ses conséquences potentielles.
Un refus qui met en lumière un paradoxe troublant : même le président de la République se heurte aux décisions des géants du numérique. Emmanuel Macron l’a reconnu avec une pointe d’ironie : “J’ai tendance à penser que j’ai plus de moyens de pression que n’importe qui… et pourtant, ça ne marche pas.”
Cette impuissance relative pose une question centrale sur le pouvoir réel des États face aux plateformes privées, dont les règles internes priment parfois sur les enjeux démocratiques et institutionnels.
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La désinformation au cœur des inquiétudes présidentielles
Ce témoignage s’inscrit dans une prise de parole plus large du président sur les dérives des réseaux sociaux. Quelques semaines plus tôt déjà, lors d’un échange avec La Voix du Nord, Emmanuel Macron alertait sur la capacité des contenus viraux à manipuler l’opinion et à brouiller les repères collectifs.
Ce nouvel épisode renforce son inquiétude. Car il ne s’agit plus seulement de rumeurs anodines ou de polémiques politiques, mais de scénarios fictifs capables de semer le chaos, de déstabiliser des alliés et d’éroder la confiance dans les institutions.
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Vers une régulation renforcée des plateformes ?
En filigrane, cette affaire relance le débat sur la régulation des réseaux sociaux et l’encadrement des contenus générés par intelligence artificielle. Emmanuel Macron n’a pas détaillé de nouvelles mesures concrètes lors de cet entretien, mais son discours laisse transparaître une conviction claire : le statu quo n’est plus tenable.
À l’ère de la désinformation massive, où une vidéo truquée peut atteindre des millions de personnes en quelques heures, la frontière entre fiction et réalité devient dangereusement floue. Et lorsque même un président se dit “très inquiet”, c’est tout un système qui semble vaciller.
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