La crise liée à la dermatose nodulaire contagieuse prend une nouvelle ampleur ce week-end. Alors que la colère des éleveurs ne faiblit pas, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé la vaccination prochaine de près d’un million d’animaux, une décision présentée comme essentielle pour enrayer la propagation de la maladie.

Une annonce faite dans un contexte de tensions extrêmes sur le terrain, marqué par de nombreux blocages routiers et un profond sentiment d’injustice chez les agriculteurs concernés.
Dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs axes stratégiques ont été paralysés. L’autoroute A64 a notamment été bloquée à hauteur de Carbonne, en Haute-Garonne, où des agriculteurs ont installé un campement pour maintenir la pression. Plus au sud, au Pays basque, une portion de cette même autoroute a été fermée sur près de 150 kilomètres entre Bayonne et Tarbes, selon les informations relayées par Vinci Autoroutes et des journalistes présents sur place. L’A65 a également été impactée, tout comme l’A75, axe majeur reliant Clermont-Ferrand à Béziers, coupée à plusieurs endroits et dans les deux sens.
Au cœur de la mobilisation, un point cristallise la colère : l’abattage de 207 vaches dans le département de l’Ariège, décidé pour contenir la maladie. Pour de nombreux éleveurs, cette mesure est vécue comme un sacrifice imposé, sans solution jugée suffisamment protectrice à long terme. « Ce n’est pas normal que les gens qui nourrissent le pays aient toujours à se défendre pour continuer d’exister », a ainsi dénoncé Bertrand Loup, vice-président du collectif Ultra-64, soulignant la détresse morale et économique du monde agricole.
Face à cette situation explosive, Annie Genevard maintient une ligne ferme. Dans ses prises de parole, la ministre affirme que l’abattage reste, à ce stade, la seule solution immédiate pour éviter une contagion à l’échelle nationale, tout en insistant sur l’élargissement de la zone vaccinale. La vaccination de près d’un million d’animaux doit permettre, selon elle, de protéger durablement les élevages et de rassurer les professionnels dans les semaines à venir.
La maladie touche désormais quatre départements d’Occitanie : les Pyrénées-Orientales, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne, où un nouveau cas a été confirmé vendredi. Une extension géographique qui alimente l’inquiétude et explique la multiplication des actions coup de poing.
De son côté, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a appelé les préfets à faire preuve de « souplesse » et de « tact » face aux éleveurs mobilisés, tout en demandant une vigilance accrue en cas de violences. En fin de matinée, les autorités recensaient une quinzaine d’actions dans 13 départements, réunissant entre 900 et 1000 personnes. Un chiffre qui témoigne de l’ampleur d’une mobilisation appelée, selon les agriculteurs, à se poursuivre tant que des garanties plus concrètes ne seront pas apportées.
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