La mobilisation des agriculteurs s’est intensifiée dans la nuit de vendredi à samedi dans le Sud-Ouest de la France. Plusieurs axes routiers majeurs, dont l’A64 et l’A65, ont été bloqués afin de protester contre l’abattage programmé de 207 vaches dans le département de l’Ariège. Une action coup de poing menée par des éleveurs et des membres de collectifs agricoles, déterminés à faire entendre leur opposition à une décision qu’ils jugent incompréhensible et injuste.

Invité ce samedi sur CNEWS, Bertrand Loup, vice-président du collectif Ultra-64, a exprimé la colère et l’exaspération du monde agricole face à cette situation. « Ce n’est pas normal que les gens qui nourrissent le pays aient toujours à se défendre pour continuer d’exister », a-t-il déclaré, résumant le sentiment d’abandon ressenti par de nombreux agriculteurs. Selon lui, ces décisions administratives s’inscrivent dans un contexte plus large de difficultés économiques, réglementaires et sanitaires qui fragilisent déjà fortement les exploitations.
L’abattage des 207 vaches, décidé dans le cadre de mesures sanitaires, a provoqué une onde de choc parmi les éleveurs locaux. Pour beaucoup, cette décision représente non seulement une perte économique considérable, mais aussi un choc moral. Les animaux concernés constituent parfois le fruit de plusieurs générations de travail et d’investissements. Les manifestants dénoncent un manque de dialogue avec les autorités et estiment que d’autres solutions auraient pu être envisagées avant d’en arriver à une mesure aussi radicale.
Les blocages ont principalement eu lieu durant la nuit, perturbant la circulation sur des axes stratégiques reliant le Sud-Ouest à d’autres régions. Si les actions sont restées globalement pacifiques, elles témoignent d’une détermination croissante au sein du monde agricole, déjà mobilisé ces derniers mois sur d’autres fronts, notamment la rémunération, les normes environnementales et la concurrence internationale.
Du côté des pouvoirs publics, aucune annonce immédiate n’a été faite concernant une éventuelle révision de la décision d’abattage. La situation reste donc sous tension, tandis que les agriculteurs assurent vouloir poursuivre leur mobilisation tant qu’ils n’obtiendront pas de réponses jugées satisfaisantes. Cette nouvelle action illustre une fois de plus le malaise profond qui traverse le secteur agricole français.
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