L’atmosphère était électrique à l’Assemblée nationale ce vendredi soir, et pour cause : les députés ont décidé de rétablir la suspension de la réforme des retraites dans le budget de la Sécurité sociale 2026, une mesure qui avait disparu au Sénat mais qui revient au cœur du jeu politique.

Avec 162 voix pour et 75 contre, ce vote a surpris par l’ampleur des soutiens, venant de camps pourtant très opposés. Gouvernement, socialistes, RN, Liot et certains LR ont porté des amendements identiques, créant un front inattendu qui a complètement rebattu les cartes.
Cette suspension n’est pas un simple détail technique. Elle était devenue un enjeu politique majeur, notamment pour les socialistes qui conditionnaient leur soutien à son maintien. Sans elle, une motion de censure menaçait l’exécutif de Sébastien Lecornu. Le gouvernement a donc fait le choix d’un compromis assumé mais calculé, destiné à éviter la crise et à sécuriser la suite des débats.
Dans la foulée du vote, Sébastien Lecornu a réagi sur X en saluant un « travail de concertation » et des « compromis » qui permettent d’avancer sur un budget de la Sécu qu’il veut « responsable ». Un message apaisant, presque stratégique, au moment où les tensions restent palpables.
Car si cette étape est décisive, elle n’est que le début. Le reste du budget doit encore être examiné, et les débats s’annoncent tout aussi tendus autour des dépenses.
Le gouvernement sait qu’il marche sur une ligne très fine, et que les alliances de circonstance peuvent se retourner contre lui à tout moment. Une soirée politique qui pourrait bien avoir des conséquences dans les jours à venir.
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