Culture

Shein refuse d'être auditionné à l'Assemblée nationale : une situation jugée « inacceptable », voici ce qu'il faut savoir sur cette affaire explosive

17 novembre 2025 - 23 : 16
par Clémence Face au refus de Shein de répondre à l’Assemblée nationale, le député Romain Eskenazi dénonce une attitude « inacceptable » et promet une convocation publique et filmée le 26 novembre. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette affaire explosive.

Une situation explosive autour de Shein

La tension monte entre le géant chinois de la fast-fashion et l’Assemblée nationale. Alors que Shein devait être auditionné ce mardi 18 novembre par la mission d’information sur les contrôles des produits importés et la concurrence déloyale, l’entreprise a tout simplement refusé de se présenter.

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Une décision qui a fait bondir le député Romain Eskenazi, président de cette mission stratégique et déjà connu pour son engagement contre les dérives liées aux plateformes de e-commerce. Pour lui, ce refus est tout bonnement « inacceptable ».

Cette audition devait permettre aux députés d’obtenir des réponses sur plusieurs sujets sensibles : l’absence de fiscalité en France, la présence de produits illégaux sur la plateforme, mais aussi les enquêtes pénales en cours, dont certaines d’une exceptionnelle gravité. Autant dire que le refus de Shein a été interprété comme un affront direct au contrôle parlementaire.

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Une justification jugée irrecevable

Shein a expliqué qu’il « préfère » ne pas se présenter en raison de démarches judiciaires en cours. Une justification qui n’a absolument pas convaincu les parlementaires. Pour Romain Eskenazi, il s’agit avant tout d’une stratégie visant à gagner du temps et à éviter des réponses publiques qui pourraient embarrasser l’entreprise.

Le député n’a pas mâché ses mots, dénonçant une « politique de l’autruche » de la part du géant chinois : selon lui, Shein tente de se placer au-dessus du contrôle démocratique alors même qu’elle est mise en cause dans des enquêtes pénales d’une gravité exceptionnelle.

Une attitude d’autant plus mal perçue que l’entreprise réalise des milliards de chiffre d’affaires sur le territoire français sans payer d’impôt, tout en proposant à la vente des articles dont certains seraient illégaux.

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Une présence obligatoire le 26 novembre : cette fois, Shein ne pourra plus esquiver

Face à ce refus initial, l’Assemblée nationale a décidé de hausser le ton. Sandrine Le Feur, présidente de la Commission du développement durable, va convoquer Shein le mercredi 26 novembre à 9h30. Et cette fois, les règles changent : l’audition sera publique, filmée et les images seront diffusées par les services audiovisuels de l’Assemblée.

En d’autres termes, impossible pour Shein de se cacher derrière la discrétion. Le débat sera transparent, accessible à tous, et la moindre réponse évasive risque d’être scrutée.

Surtout, un nouveau refus exposerait l’entreprise à une amende de 7.500 euros. Une somme symbolique au regard de son chiffre d’affaires, mais un signal politique fort : aucune multinationale, même puissante, ne peut se soustraire à la loi française.

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Pourquoi Shein est-elle dans le viseur du Parlement ?

Le refus d’audition n’est en réalité que la partie émergée de l’iceberg. Shein est déjà au cœur de plusieurs enquêtes menées par l’Office des mineurs (Ofmin). Les faits reprochés sont extrêmement graves : des poupées sexuelles pédopornographiques et même des armes de catégorie A auraient été trouvées à la vente sur la plateforme.

Des accusations lourdes, qui interrogent sur les méthodes de contrôle, l’origine des produits, la rapidité d’importation, et le modèle économique du géant chinois, basé sur la production massive et à très bas coût.

Outre ces produits illégaux, Shein est régulièrement critiqué pour :

  • de potentielles pratiques de concurrence déloyale,

  • un dumping fiscal massif,

  • l’importation en grande quantité d’articles difficilement traçables,

  • l’impact environnemental colossal de la fast-fashion,

  • des conditions de travail opaques chez ses sous-traitants.

Pour Romain Eskenazi, il est temps que l’entreprise réponde publiquement, sans détour.

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Romain Eskenazi : « Aucune multinationale ne doit échapper au contrôle républicain »

Face à ce qu’il considère comme une provocation, le député a clairement affirmé que « le Parlement ne lâchera rien ». Pour lui, l’enjeu dépasse largement Shein : il s’agit de défendre le contrôle républicain, un principe selon lequel aucune entreprise, aussi immense soit-elle, ne peut dicter ses propres règles.

Il rappelle que Shein tire profit du marché français, réalise des milliards, mais ne contribue pas à l’impôt, tout en vendant certains produits en toute illégalité. Dans ce contexte, son refus d’audition apparaît comme une tentative d’éviter toute mise en lumière.

Cette affaire s’inscrit dans un mouvement plus large : celui d’une volonté politique croissante de réguler les géants du e-commerce, notamment ceux basés hors de l’Union européenne, souvent pointés du doigt pour leur manque de transparence.

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Une audition déterminante pour l’avenir du e-commerce en France

L’audition du 26 novembre pourrait faire date. D’une part, parce qu’elle exposera Shein à un exercice de transparence inédit ; d’autre part, parce qu’elle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles régulations concernant :

  • l’importation ultra-rapide de produits,

  • les contrôles douaniers,

  • les obligations fiscales,

  • la conformité des articles vendus en ligne,

  • la responsabilité des plateformes de marketplace.

Les décisions prises à l’issue de cette mission pourraient impacter durablement l’ensemble du secteur de la vente en ligne, notamment en renforçant les exigences de transparence et de traçabilité.

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Un symbole politique fort

Plus qu’un simple refus d’audition, cet épisode traduit la montée en puissance d’un bras de fer entre un géant international et les institutions françaises. En s’inscrivant dans une logique d’évitement, Shein prend un risque d’image considérable alors que les consommateurs sont de plus en plus sensibles à la qualité des produits, à la régularité des pratiques commerciales et à l’impact environnemental des marques qu’ils soutiennent.

À l’inverse, le Parlement tente d’affirmer sa capacité à imposer ses règles, y compris face aux mastodontes du numérique.

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En résumé

Le refus de Shein de se présenter devant les députés a ouvert une séquence politique tendue, révélatrice des bouleversements actuels du secteur de la fast-fashion. Entre enquêtes pénales, accusations graves, controverses fiscales et interrogations sur ses pratiques, Shein n’aura plus le choix le 26 novembre : l’entreprise devra répondre publiquement.

Le message du Parlement est clair : aucune plateforme, même mondiale, ne peut se soustraire au contrôle républicain.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.