C’est une fraude qui prend de l’ampleur. Plusieurs automobilistes français traversent chaque semaine la frontière suisse pour faire le plein… sans passer par la caisse. Ils profitent d’une particularité locale : l’absence de prépaiement dans de nombreuses stations-service. Un système basé sur la confiance, mais qui crée une faille béante pour les fraudeurs.
L’exemple le plus frappant est celui d’un automobiliste marseillais repéré ces derniers mois. Surnommé « l’étourdi à la Ford Focus », il a réalisé onze pleins non payés en trois semaines, parfois deux fois dans la même journée. Et il est loin d’être le seul. Selon le journal suisse 24 Heures, certains fraudeurs répètent l’opération jusqu’à quatre fois par semaine.
Le préjudice est énorme : environ 5 millions de francs suisses de pertes chaque année. Les caméras de surveillance permettent bien d’identifier les plaques, mais lorsque les véhicules sont immatriculés en France, les poursuites deviennent beaucoup plus complexes et n’aboutissent pas toujours.
Malgré ces chiffres alarmants, les stations-service hésitent à installer des bornes de prépaiement. Elles craignent une baisse des passages en boutique, où se réalisent de nombreux achats impulsifs. Résultat : la faille reste ouverte, et les fraudeurs en profitent.
Pour les exploitants suisses, la situation devient difficile à supporter. Beaucoup appellent désormais à une meilleure coopération transfrontalière ou à une modernisation des équipements. En attendant, les vols continuent, au grand désarroi des stations situées près de la frontière.
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