La proposition de taxer 2 euros chaque petit colis venant de l’extérieur de l’Union européenne pourrait bouleverser les habitudes des millions de Français qui commandent régulièrement sur Shein, Temu ou Alibaba.

L’Assemblée nationale examine cette mesure dans le cadre du projet de loi de Finances 2026. Et même si la taxe paraît faible, son impact pourrait être immédiat sur les achats low-cost.
Chaque année, la France reçoit des centaines de millions de petits envois grâce à la procédure H7, qui simplifie les formalités douanières pour les produits de moins de 150 euros. Pas moins de 775 millions d’articles ont été introduits en 2024, souvent à des prix imbattables parce qu’ils échappaient à la plupart des taxes. Avec cette nouvelle règle, chaque colis serait automatiquement majoré de 2 euros, quel que soit son contenu ou sa valeur.
Pour les consommateurs, cela pourrait changer beaucoup de choses. Un panier Temu à 7 euros passerait à 9 euros, et un accessoire acheté 1,50 euro coûterait quasiment le double. Ce sont surtout les achats impulsifs et les micro-commandes qui seraient touchés, car les clients devraient accepter de payer une taxe parfois plus élevée que le produit lui-même. Certains pourraient donc privilégier des commandes groupées ou se tourner vers des plateformes européennes.
Mais la France n’est pas seule : la Commission européenne souhaite appliquer cette même taxe dès 2028 pour harmoniser les règles. Le continent a reçu 4,6 milliards de petits colis l’an dernier, dont 91 % venaient de Chine, rendant indispensable une réforme à grande échelle. En attendant, un risque persiste : les plateformes pourraient contourner la taxe en dédouanant leurs produits dans un autre pays européen avant de les renvoyer vers la France.
Cette mesure pourrait aussi pousser les géants du e-commerce à revoir leurs stratégies de prix, leurs promotions et peut-être même leurs politiques de retours. Même si deux euros semblent dérisoires, l’effet sur un marché fondé sur l’ultra low-cost pourrait être majeur. Reste à savoir si cette taxe deviendra la première étape d’un encadrement plus global du commerce en ligne venu d’Asie.
Lire aussi : Shein au BHV : "C’est plus cher qu’H&M !", voici le prix d’un jean (et pourquoi ça a rendu les clients furieux) et Shein s’installe dans 5 nouvelles villes françaises malgré la polémique