Alors que Nicolas Sarkozy est incarcéré à la prison de la Santé depuis le 21 octobre dernier, le débat sur sa demande de remise en liberté divise.

Et ce dimanche 9 novembre 2025, sur le plateau de BFMTV, François Ruffin n’a pas mâché ses mots. Le député de la Somme, connu pour ses prises de position sans filtre, a estimé que l’ancien président devait « rester en prison le plus longtemps possible ». Une déclaration choc qui a immédiatement enflammé le débat politique et médiatique.
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Nicolas Sarkozy en prison depuis le 21 octobre : un choc politique et judiciaire
L’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle, continue de provoquer des réactions passionnées.
Trois semaines après son entrée à la prison de la Santé, l’ancien chef de l’État reste dans l’attente du verdict de la cour d’appel de Paris, qui doit examiner ce lundi 10 novembre la demande de mise en liberté déposée par ses avocats.
Soutenu publiquement par plusieurs personnalités politiques, dont Cécilia Attias et Carla Bruni, mais aussi par de nombreux Français qui lui envoient des lettres chaque jour, Nicolas Sarkozy traverse une période inédite. Mais du côté de ses opposants, la sévérité reste de mise. Et François Ruffin a été l’un des premiers à refuser toute indulgence.
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François Ruffin tranche : « qu’il y reste le plus longtemps possible »
Invité dans l’émission politique du dimanche soir, François Ruffin a affiché une fermeté rare face à l’ancien président de la République. Interrogé sur la procédure en cours, il a déclaré sans détour :
« Qu’il reste en prison et qu’il y reste le plus longtemps possible. »
Le ton était donné. Le député insoumis a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas simplement d’un désaccord politique, mais d’une question de justice et de morale publique :
« Si c’était quelqu’un de gauche qui avait fait ce qu’il a fait, je serais encore plus dur à son égard. »
Selon lui, la condamnation de Nicolas Sarkozy n’est pas anodine :
« Pour l’instant, il y a eu un jugement qui dit qu’il a commis un crime contre la nation. Ce n’est pas une petite affaire de corruption avec un promoteur immobilier. Monsieur Sarkozy a laissé deux lieutenants, Hortefeux et Guéant, aller négocier en Libye avec Monsieur Senoussi, le beau-frère de Kadhafi, un terroriste international. »
Une attaque frontale, d’autant plus marquante qu’elle intervient à un moment où le débat public est déjà tendu sur la question de la corruption politique et de la moralisation de la vie publique.
Nicolas Sarkozy, présumé innocent mais fragilisé
Malgré la virulence de François Ruffin, Nicolas Sarkozy demeure présumé innocent, puisqu’il a fait appel de sa condamnation. Son entourage continue d’affirmer qu’il n’a « rien à se reprocher ». Ses proches dénoncent une forme d’acharnement médiatique et judiciaire à son encontre, estimant qu’il est victime d’un traitement inéquitable pour un ancien président.
Mais cette défense ne convainc pas tout le monde. Pour François Ruffin, l’enjeu dépasse la simple figure politique de Nicolas Sarkozy : il s’agit d’un symbole de la responsabilité des dirigeants. « Quand on a été président de la République, on doit être exemplaire. On ne peut pas jouer avec les règles », a-t-il rappelé sur le plateau de BFMTV.
Cette position radicale du député de la Somme pourrait bien séduire une partie de l’électorat de gauche, lassée par les scandales politico-financiers. À deux ans de la présidentielle de 2027, François Ruffin confirme sa stratégie : incarner la probité face aux puissants.
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Des conditions de détention qui interrogent
Pendant que le débat fait rage à l’extérieur, Nicolas Sarkozy, lui, vit difficilement son incarcération. D’après les révélations du Point, parues le jeudi 6 novembre, son séjour à la prison de la Santé serait marqué par des conditions de vie singulières, notamment autour de son alimentation. L’ancien chef de l’État, âgé de 70 ans, refuserait catégoriquement de consommer les repas servis dans sa cellule.
Selon le magazine, l’ancien président se méfierait des plats préparés : il craindrait que « quelqu’un ait pu cracher » dans sa nourriture, voire pire. Une angoisse qui le pousse à adopter un régime drastique, presque ascétique.
« Il ne sait pas se faire cuire un œuf ! Et puis, par principe, il s’y refuse », confie un proche à l’hebdomadaire.
Résultat : Nicolas Sarkozy ne se nourrit que de yaourts, un détail révélateur de sa méfiance et de son isolement psychologique derrière les murs de la Santé.
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Une symbolique forte pour l’opinion publique
Pour François Ruffin, cette incarcération représente avant tout une victoire symbolique de la justice sur les puissants. En insistant sur le fait que « personne n’est au-dessus des lois », il renforce une idée largement partagée par ses électeurs : la responsabilité doit être proportionnelle au pouvoir exercé.
Ses propos tranchent avec la compassion affichée par d’autres figures politiques, comme Gérald Darmanin ou Éric Ciotti, qui ont rappelé leur « respect pour le parcours » de Nicolas Sarkozy malgré la situation actuelle.
Mais la sortie de François Ruffin n’est pas sans risque. Certains observateurs politiques y voient une instrumentalisation politique d’une affaire judiciaire. En période pré-électorale, la tentation de capitaliser sur l’image d’un Nicolas Sarkozy affaibli peut paraître opportuniste. Le député, lui, assume pleinement : « Je ne veux pas d’une République des passe-droits. »
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L’affaire Sarkozy, un tournant pour la droite française
L’incarcération de Nicolas Sarkozy, une première pour un ancien président sous la Ve République, bouleverse profondément la droite française. Entre les soutiens indéfectibles et les voix plus prudentes, Les Républicains se trouvent dans une position délicate.
Le parti tente de défendre la présomption d’innocence tout en se démarquant du tumulte judiciaire.
De son côté, Marine Le Pen a choisi le silence, tandis que Jordan Bardella a déclaré qu’il « respectait les décisions de justice ». En revanche, François Ruffin s’en sert comme tremplin politique, cherchant à imposer son image d’homme intègre à l’approche de 2027.
Cette opposition frontale entre un ancien président condamné et un député populiste de gauche offre un contraste saisissant dans le paysage politique français.
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En résumé
La déclaration de François Ruffin marque un nouvel épisode tendu dans l’affaire Nicolas Sarkozy. Tandis que l’ancien président lutte pour obtenir sa liberté, le député de la Somme en profite pour affirmer ses convictions et son positionnement moral.
Au-delà des mots, ce face-à-face symbolique entre l’ancien chef de l’État et le député frondeur illustre deux visions irréconciliables de la République : l’une attachée au pouvoir et à ses privilèges, l’autre revendiquant la justice et l’égalité devant la loi.
Mais qu’on le veuille ou non, Nicolas Sarkozy continue de fasciner, même derrière les barreaux. Son incarcération, ses habitudes alimentaires, ses soutiens, ses détracteurs : tout contribue à en faire un phénomène politico-médiatique inédit. Et François Ruffin, en frappant fort, sait qu’il vient d’ouvrir un nouveau chapitre dans la bataille idéologique qui précède la présidentielle de 2027.
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