C’est un Julien Doré apaisé, lucide et profondément ému que les lecteurs du Parisien ont retrouvé dans une interview exclusive. Le chanteur, connu pour sa sensibilité et sa pudeur, s’y confie sans détour sur sa paternité, ses priorités de vie et son avenir professionnel.
À 42 ans, celui qui a marqué la chanson française avec ses textes poétiques et sa douceur reconnaissable entre toutes envisage aujourd’hui un changement radical : faire passer sa vie de père avant sa carrière d’artiste.
“Je ne pensais pas avoir d’enfant”
Révélé en 2007 dans l’émission Nouvelle Star, Julien Doré a depuis construit une carrière d’une rare constance. Ses albums, de Bichon à Aimée, se sont vendus à des centaines de milliers d’exemplaires, ses tournées affichent complet, et son public est resté fidèle, touché par sa sincérité.
Mais derrière le succès, un bouleversement a tout changé : la naissance de son fils, il y a quatre ans. Une arrivée inattendue, comme il le confie :
« Je ne pensais pas avoir d’enfant, ce n’était pas vraiment un objectif. Mais ça a tout recentré. Tous ces moments où tu te regardes un peu trop, où tu t’intéresses trop à toi… tout ça a disparu. »
Une phrase qui résume à elle seule ce nouveau chapitre de sa vie. Depuis qu’il est père, Julien Doré ne voit plus la célébrité ni la musique de la même manière. Le chanteur avoue vouloir se protéger, et surtout protéger son fils.
“J’aimerais ne plus être… moi”
Dans un rare élan d’intimité, l’artiste s’est confié sur les conséquences de sa notoriété sur son enfant. Vivant désormais loin de Paris, dans les Cévennes, il décrit un quotidien paisible, presque anonyme, dans lequel son fils grandit sereinement :
« Il grandit dans un endroit perdu, tranquille, va dans une toute petite école. Mais plus tard, au collège, au lycée… Quand on vient à Paris, il ne comprend pas pourquoi on me regarde ou on m’arrête. »
Et d’ajouter, avec une sincérité désarmante :
« J’explique que c’est parce que la personne aime bien mes chansons. Mais quand lui va construire son identité… j’aimerais ne plus être… moi. »
Des mots bouleversants, qui traduisent un tiraillement profond : celui d’un artiste adulé, mais aussi d’un père soucieux de préserver la normalité de son enfant.
Une envie de pause pour mieux vivre l’essentiel
Cette réflexion n’est pas qu’un état d’âme passager. Julien Doré le reconnaît : il songe sérieusement à mettre sa carrière entre parenthèses dans les prochaines années. Non pas par lassitude, mais par amour paternel et par désir d’évolution personnelle.
« C’est un grand sujet pour moi sur les dix ans à venir maximum. J’ai d’autres envies, toujours dans la musique, mais autrement. »
Loin d’un adieu à la scène, il s’agit d’une mutation douce, d’un repositionnement dans sa vie d’homme. Aujourd’hui, il compose souvent « au piano, avec son fils à côté », un équilibre simple, humain, loin du rythme effréné des tournées.
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“Une maison, une vie de famille, mes chiens… c’est ça le bonheur”
Installé dans ses Cévennes natales, Julien Doré a tourné la page du Paris médiatique. Après dix ans dans la capitale, il a ressenti le besoin impérieux de retourner à la nature, à ses racines.
« Je suis resté dix ans à Paris et je n’étais pas bien. La ville ou son énergie, je ne sais pas. J’avais en tête que si j’avais des sous, je retournerais m’acheter une maison et vivre dans le Sud. C’était mon seul rêve, revenir au calme. Une maison, une vie de famille, mes chiens… C’est sans doute ce qui me fait le plus de bien dans la vie. »
Cette simplicité revendiquée contraste avec le star-system dont il s’est volontairement éloigné. Dans ce cadre apaisant, il a trouvé l’équilibre parfait entre vie de famille et passion musicale.
« Généralement, je fais trois concerts par semaine. Je suis donc trois jours à la maison minimum. C’est équilibré et méga sain. »
Face à la nature, il relativise tout :
« Tu réalises à quel point tu n’es rien et que ce qui te prend la tête depuis deux jours, tout le monde s’en fout. »
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Un artiste sensible, un père protecteur
Depuis ses débuts, Julien Doré cultive une image d’artiste à part : poète, drôle, parfois lunaire, mais toujours sincère. L’homme derrière la scène, lui, est plus discret, plus pudique encore. Il n’a jamais révélé le prénom de son fils, ni le visage de la mère, par respect pour leur intimité.
Son rapport à la célébrité a toujours été ambivalent. Il l’accepte comme un moyen d’expression, mais en refuse les excès. Aujourd’hui, sa paternité semble avoir renforcé cette distance avec le monde médiatique.
« Je n’ai pas besoin d’exister partout pour me sentir vivant », confiait-il déjà il y a quelques années.
Ce rapport apaisé à la notoriété lui permet de se concentrer sur l’essentiel : la musique et les siens.
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“Faire de la musique autrement”
Malgré sa réflexion sur une éventuelle pause, Julien Doré reste profondément attaché à son art. Mais il aspire à créer autrement, peut-être en écrivant pour d’autres, en composant dans l’ombre, ou en explorant de nouveaux projets plus personnels.
« J’ai d’autres envies, toujours dans la musique, mais autrement… »
L’artiste a déjà prouvé sa capacité à se renouveler. Entre ses tournées monumentales et ses chansons pleines d’humour et de tendresse, il a su fédérer un public intergénérationnel. S’il venait à s’éloigner temporairement des projecteurs, nul doute qu’il reviendrait, plus inspiré encore.
Le Sud, un refuge et une source d’inspiration
La nature occupe une place centrale dans la vie du chanteur. Dans ses Cévennes, il retrouve le goût des choses simples : un lever de soleil, une balade avec ses chiens, ou le silence apaisant de la montagne.
Ce retour à la terre n’est pas un hasard. Depuis plusieurs années, Julien Doré s’engage pour la préservation de l’environnement, et son cadre de vie reflète parfaitement cette conviction. Le musicien, végétarien, a souvent parlé de son lien profond avec les animaux et la planète.
Là-bas, loin du bruit et des projecteurs, il compose, écrit et élève son fils dans un univers paisible et authentique.
Un père avant tout
Ce que l’interview du Parisien révèle avant tout, c’est qu’au-delà du chanteur adulé, Julien Doré est un père profondément humain. Un homme qui, derrière ses chansons légères, cache une grande tendresse et un besoin vital d’authenticité.
« Le seul truc, c’est que là, il est petit… J’aimerais ne pas être un poids pour lui », a-t-il confié.
Cette phrase en dit long sur son souci de transmission. Il veut que son fils grandisse libre, loin de la pression d’un nom connu ou de la curiosité médiatique.
En résumé
L’entretien de Julien Doré avec les lecteurs du Parisien sonne comme une lettre ouverte à la simplicité. L’artiste, devenu père, aspire à une vie plus calme, plus vraie, où l’amour et la nature priment sur la notoriété.
S’il envisage de ralentir sa carrière pour se consacrer à son fils, ce n’est pas un renoncement : c’est un choix de cœur, celui d’un homme qui a trouvé sa vérité.
Et lorsque Julien Doré conclut en confiant qu’il écrit désormais au piano avec son fils à côté de lui, on comprend que la plus belle chanson de sa vie est peut-être déjà là — silencieuse, douce et sincère, comme l’amour d’un père pour son enfant.
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