Éric Dupond-Moretti n’a jamais eu la langue dans sa poche. Connu pour ses sorties franches, son tempérament bouillant et ses punchlines bien senties, l’ancien garde des Sceaux a une nouvelle fois fait parler de lui.

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Invité sur Novo19 le 3 novembre dernier, dans l’émission On a du nouveau, il est revenu sans détour sur une altercation verbale qui l’a opposé à Christian Estrosi, maire de Nice, le 22 octobre, dans un célèbre restaurant de la ville.
Une scène surréaliste, rapportée initialement par Le Canard Enchaîné, qui en dit long sur la rivalité entre ces deux personnalités politiques aux caractères bien trempés.
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Un échange tendu au restaurant La Petite Maison
C’est dans le cadre de la promotion de son nouveau livre, Juré, craché (éditions Michel Lafon), qu’Éric Dupond-Moretti s’est confié sur cet épisode pour le moins tendu.
Dans cet ouvrage, l’ancien ténor du barreau devenu ministre y dépeint sans filtre sa vision du pouvoir, de la politique, et des travers qu’il observe chez certains élus. Et lorsqu’il s’agit d’évoquer Christian Estrosi, l’ex-ministre n’y va pas par quatre chemins : il le décrit comme « l’un des pires courtisans » qu’il ait jamais rencontrés.
Ce commentaire, déjà cinglant, faisait suite aux déclarations du maire de Nice appelant publiquement Emmanuel Macron à démissionner à l’automne. Une sortie qui avait profondément agacé Dupond-Moretti, fidèle soutien du président de la République. Et c’est dans ce contexte que le 22 octobre dernier, le hasard les a réunis dans le même restaurant niçois, La Petite Maison, une adresse bien connue des personnalités locales.
Selon le récit du ministre, Christian Estrosi serait venu le provoquer : « Je suis au restaurant, dans un coin. D’un coup, il se lève, vient me voir et dit haut et fort : “Ce sont mes vrais amis, eux.” Puis il se tourne vers moi et me balance : “Intermittent du spectacle.” » Ce à quoi Dupond-Moretti, coutumier des répliques mordantes, aurait répondu du tac au tac : « Toi, t’es pas un intermittent de la connerie. C’est du temps plein ! »
L’ambiance, déjà électrique, aurait alors pris un tour encore plus virulent. « À un moment, il m’a dit : “Je te casserais bien la gueule.” Je lui ai répondu : “Viens.” Heureusement, ça ne s’est pas fait, et je m’en félicite aujourd’hui », a-t-il raconté, sourire en coin, devant l’animatrice Claire Arnoux.
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Une altercation qui aurait pu dégénérer
Le ton monte, les mots fusent, et chacun campe sur ses positions. Selon Le Canard Enchaîné, la scène aurait même frôlé l’incident physique. Le journal satirique évoque un « Je vais t’en coller une » lancé par le maire de Nice, suivi d’une invitation au duel de la part de Dupond-Moretti : « On sort, si tu veux ? ». Finalement, les choses en sont restées là. Mais l’épisode, survenu dans un établissement fréquenté par de nombreuses figures locales, n’est pas passé inaperçu.
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Ce face-à-face aurait eu lieu en pleine journée, alors que la terrasse du restaurant se vidait doucement après le service du déjeuner. Plusieurs témoins évoquent un échange vif, ponctué d’insultes à peine voilées et de regards noirs, avant que Christian Estrosi ne décide de quitter les lieux accompagné de son épouse, Laura Tenoudji, journaliste et animatrice télé.
Avant de partir, il aurait toutefois lancé une dernière pique : « Tu seras bientôt OQTF à Nice ! », une phrase volontairement provocatrice qui a choqué certains clients présents. Le jeu des mots – OQTF signifiant obligation de quitter le territoire français – n’a pas manqué d’interpeller, venant d’un élu de la République.
Christian Estrosi donne sa version chez Cyril Hanouna
Face à l’écho médiatique de l’incident, Christian Estrosi a choisi de livrer sa propre version des faits. Le maire de Nice, invité sur le plateau de Tout beau tout neuf, l’émission animée par Cyril Hanouna sur W9, a préféré jouer la carte de l’ironie et de la distance.
« Je ne suis pas de nature à me laisser intimider par ce type de personnage », a-t-il déclaré, non sans une pointe de condescendance. Selon lui, tout serait parti d’un malentendu. « J’aperçois Me Thierry Herzog et son épouse, que je connais depuis longtemps, et je vais les saluer amicalement. Lorsque Dupond-Moretti a compris que le simple fait de leur serrer la main était une provocation, il s’est levé, menaçant, et m’a insulté avec la grossièreté qu’on lui connaît. »
Le maire des Alpes-Maritimes, âgé de 70 ans, affirme qu’il n’a jamais eu l’intention d’en venir aux mains. « Il a montré une grande nervosité, ce qui est une marque de faiblesse. Moi, je garde mon calme. Je suis quelqu’un de mesuré », a-t-il ajouté, visiblement satisfait de retourner la situation à son avantage médiatique.
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Deux fortes personnalités qui s’opposent depuis longtemps
Si cet épisode a tant fait parler, c’est aussi parce qu’il s’inscrit dans une relation historiquement tendue entre les deux hommes. L’un, Éric Dupond-Moretti, représente le franc-parler brut et l’imprévisibilité ; l’autre, Christian Estrosi, l’élu local expérimenté, solidement ancré à droite, habitué aux joutes politiques mais peu friand d’opposants aussi directs.
Leurs divergences ne datent pas d’hier. Déjà en 2021, lorsque Dupond-Moretti était encore ministre de la Justice, Estrosi l’avait publiquement critiqué sur la gestion sécuritaire de l’État, notamment après plusieurs faits divers survenus dans sa région.
Le Niçois reprochait au gouvernement « un laxisme judiciaire », un commentaire qui avait piqué au vif l’ancien avocat. Ce dernier lui avait alors répliqué, en privé, qu’il « ferait mieux de balayer devant sa porte avant de donner des leçons ».
Le temps n’a donc rien arrangé, et le ton, visiblement, reste le même. Entre piques verbales, rancunes politiques et ego surdimensionnés, le cocktail était explosif. Ce déjeuner du 22 octobre n’aura fait qu’en raviver les braises.
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Un coup de projecteur sur le franc-parler du ministre
Dans Juré, craché, son livre confession, Éric Dupond-Moretti ne cherche pas à arrondir les angles. Il assume ses mots, ses coups de sang et son style atypique dans un monde politique souvent corseté par la langue de bois. Cet épisode avec Estrosi en est presque une illustration parfaite.
L’ancien garde des Sceaux y parle de ses années au ministère, de ses batailles judiciaires, de ses rapports complexes avec les institutions et de son regard critique sur la société politique française. Fidèle à lui-même, il cultive son image d’homme entier, prompt à défendre ses convictions, quitte à provoquer la polémique.
Ce dernier incident à Nice, aussi anecdotique qu’il puisse paraître, contribue finalement à nourrir cette image : celle d’un homme qui ne fuit jamais le conflit, qui préfère la confrontation franche à l’hypocrisie. « Je ne regrette rien », a-t-il confié en conclusion de son interview sur Novo19, avant de sourire : « Avec moi, c’est simple : on m’aime ou on me déteste. »
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En bref
L’accrochage entre Éric Dupond-Moretti et Christian Estrosi restera probablement comme un épisode de plus dans la longue série des passes d’armes politiques françaises. Si la tension a semblé monter d’un cran ce jour-là à Nice, aucun des deux hommes n’a voulu véritablement franchir la ligne rouge.
Entre provocation, ego et franchise désarmante, ce face-à-face entre l’ancien ministre et le maire de Nice illustre la vivacité – parfois brutale – du débat public à la française. Et pour Dupond-Moretti, désormais redevenu simple citoyen et écrivain, cette altercation devient presque une nouvelle anecdote à ajouter à son récit : celle d’un avocat devenu ministre, fidèle à son tempérament de feu, incapable de rester silencieux face à ceux qu’il juge trop prompts à trahir leurs convictions.
Un duel de mots plus qu’un duel de poings, mais qui prouve une fois de plus que, même loin du gouvernement, Éric Dupond-Moretti ne cessera jamais de faire parler de lui.
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