Une édition pourtant riche en actualité
Pour cette édition du JT de 20h du 4 novembre, Léa Salamé avait pourtant misé sur un contenu d’actualité dense et varié. Dès les premières minutes, la journaliste a ouvert son journal sur une nouvelle très attendue : la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux Français détenus en Iran depuis plus de trois ans.
Un sujet à forte portée émotionnelle, présenté en direct avec Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, invité sur le plateau pour commenter cette issue heureuse.
Le journal s’est ensuite poursuivi avec un reportage bouleversant sur l’avalanche meurtrière survenue dans l’Himalaya, où un Français a tragiquement perdu la vie. La rédaction de France 2 a également consacré un sujet au succès de la campagne d’appel aux dons pour sauver l’entreprise Duralex, symbole du savoir-faire français et de la résilience industrielle hexagonale.
Enfin, en clôture de cette édition, Léa Salamé recevait Laurent Mauvignier, tout juste couronné du prix Goncourt, venu évoquer son roman et son émotion face à cette prestigieuse récompense littéraire. Un programme solide, mêlant actualité internationale, société et culture, mais qui n’a pourtant pas suffi à dynamiser les audiences.
Lire aussi : "Une humiliation" : le salaire à cinq chiffres de Léa Salamé pour son poste au 20h de France 2 fait déjà polémique
Moins de 4 millions de téléspectateurs pour le JT de Léa Salamé
Les chiffres publiés par Médiamétrie sont sans appel : malgré des sujets fédérateurs, le JT de 20 Heures de France 2 reste sous la barre symbolique des 4 millions de téléspectateurs.
La première partie du journal, diffusée entre 19h57 et 20h29, a rassemblé 3,64 millions de personnes, soit 18,8 % de part de marché sur l’ensemble du public. Un score décevant pour la chaîne publique, traditionnellement plus forte à cette heure stratégique.
Pire encore, sur la cible clé des 25-49 ans, ce créneau ne dépasse pas 9,1 % de part de marché, plaçant France 2 en quatrième position derrière TF1, M6 et W9, où Cyril Hanouna continue de rassembler un public fidèle autour de son émission TPMP.
La seconde partie du JT, diffusée de 20h29 à 20h42, affiche une légère progression avec 3,90 millions de téléspectateurs et 19,4 % de part d’audience, mais sans pour autant franchir la barre des 20 %. Sur les 25-49 ans, la part de marché reste limitée à 10 %, confirmant les difficultés de la chaîne à séduire un public plus jeune et connecté.
Enfin, la troisième partie du journal, proposée entre 20h42 et 20h50, a vu son audience retomber à 3,35 millions de personnes, soit 16,5 % du public. Un chiffre d’autant plus préoccupant que la part d’audience sur la cible commerciale chute à 6,9 %, l’un des plus faibles scores enregistrés par le JT depuis la rentrée.
Lire aussi : Léa Salamé : France Télévisions a déjà prévu son remplacement en cas de retrait du 20 Heures
Des audiences qui interrogent la stratégie de France 2
Ces chiffres s’inscrivent dans une tendance lourde observée depuis plusieurs semaines : le 20 Heures de Léa Salamé ne parvient pas à enrayer la baisse d’audience. Depuis sa prise de fonction, la journaliste peine à imposer son style, plus conversationnel et analytique que celui de ses prédécesseurs.
Si son ton est apprécié pour sa clarté et son calme, il semble peiner à retenir l’attention d’un public habitué à une information plus rythmée et émotionnelle, comme celle proposée par TF1.
Certains observateurs pointent également une usure du format classique du JT, concurrencé par les réseaux sociaux et les plateformes d’information en continu. Les téléspectateurs de 25 à 49 ans, cible prioritaire des annonceurs, se tournent de plus en plus vers des formats hybrides, plus courts et interactifs, qu’ils consomment sur leurs smartphones ou tablettes. Une évolution qui fragilise directement les audiences de France 2, dont la moyenne d’âge du public reste élevée.
Lire aussi : « Ah non, je le bute ! » : Léa Salamé se confie sur sa relation de couple avec Raphaël Glucksmann
TF1 toujours loin devant, Hanouna gagne du terrain
Face à Léa Salamé, TF1 continue de dominer largement la tranche du 20 Heures, avec une moyenne dépassant les 5 millions de téléspectateurs et une part de marché autour de 25 %.
Le journal de Gilles Bouleau, porté par une fidélité historique du public, reste un repère stable pour les téléspectateurs français. À l’inverse, France 2 peine à recruter de nouveaux spectateurs et à fidéliser ceux qui zappent dès le générique.
Mais la vraie surprise vient de Cyril Hanouna, dont les audiences sur W9 rivalisent désormais avec celles du JT de Léa Salamé sur certaines cibles. Grâce à un ton plus direct, des débats à chaud et un ancrage fort sur les réseaux sociaux, TPMP séduit les jeunes adultes, une tranche que France 2 n’arrive plus à conquérir.
Cette concurrence frontale entre information et divertissement met en lumière un défi majeur pour les chaînes historiques : comment rendre le JT attractif à l’ère des écrans multiples ? Si Léa Salamé dispose d’une solide crédibilité journalistique, sa mission consiste désormais à adapter son approche sans renier la rigueur de l’information.
Lire aussi : Voici le salaire astronomique que Léa Salamé a refusé chez BFMTV pour présenter le JT de France 2
Un style journalistique qui divise
Connue pour sa pugnacité et sa répartie, Léa Salamé s’est imposée au fil des années comme une figure emblématique du paysage médiatique français. Passée par France Inter, On n’est pas couché et Quelle époque !, elle a bâti une image de journaliste à la fois sérieuse et audacieuse.
Mais dans le format rigide du JT de 20h, cette personnalité affirmée semble plus contrainte. Certains téléspectateurs regrettent le manque de spontanéité et de chaleur dans son ton, quand d’autres saluent au contraire sa sobriété et sa précision.
Ce positionnement hybride, entre journalisme d’investigation et narration institutionnelle, pourrait expliquer le flou ressenti par une partie du public. Là où TF1 mise sur l’émotion et la proximité, France 2 continue d’incarner la rigueur et la retenue. Or, dans un paysage médiatique de plus en plus concurrentiel, l’équilibre entre crédibilité et accessibilité devient crucial.
Lire aussi : Salaires du JT : combien gagnent réellement Anne‑Claire Coudray, Gilles Bouleau et Laurent Delahousse ?
France 2 cherche encore la formule gagnante
Les dirigeants du groupe France Télévisions suivent de près ces résultats. Si la chaîne publique continue de miser sur Léa Salamé, figure emblématique et fédératrice, la question de la ligne éditoriale du JT de 20h se pose avec de plus en plus d’acuité.
Certains songent à introduire davantage de chroniques thématiques, à diversifier les formats ou à renforcer la présence numérique du journal pour toucher un public plus jeune.
La journaliste, elle, semble déterminée à poursuivre son travail avec la même exigence. Dans une récente interview, elle affirmait vouloir "raconter le monde sans le déformer, mais avec clarté et empathie". Un positionnement noble, mais qui devra désormais s’accompagner d’une stratégie de reconquête claire pour enrayer la fuite des téléspectateurs.
Lire aussi : Léa Salamé : "Des cheveux de m****", les consignes étonnantes que France 2 lui a imposées sur son look pour le 20h
En résumé
Malgré un contenu solide et des invités prestigieux, Léa Salamé peine toujours à transformer l’essai avec son JT de 20h sur France 2. Les audiences restent inférieures à 4 millions de téléspectateurs, avec des parts de marché en retrait, notamment sur la cible des 25-49 ans.
Face à TF1, M6 et Cyril Hanouna, la journaliste doit encore trouver la bonne formule pour conjuguer crédibilité journalistique et attractivité télévisuelle. Un défi de taille pour celle qui incarne désormais le visage du 20 Heures du service public, entre rigueur, élégance et quête de modernité.
Découvrez maintenant Salaires du JT : combien gagnent réellement Anne‑Claire Coudray, Gilles Bouleau et Laurent Delahousse ? et Voici le salaire astronomique que Léa Salamé a refusé chez BFMTV pour présenter le JT de France 2.
Lire aussi : Les salaires de Léa Salamé et Élise Lucet font polémique, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme
