Culture

Procès Sarkozy-Kadhafi : la justice refuse la demande de libération d’Alexandre Djouhri

05 novembre 2025 - 11 : 42
par Clémence Condamné à six ans de prison dans l’affaire du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, Alexandre Djouhri restera en détention. Ce 4 novembre 2025, la justice a rejeté sa demande de mise en liberté, malgré les arguments de son avocat Charles Consigny.

C’est un nouveau revers judiciaire pour Alexandre Djouhri, figure clé du procès Sarkozy-Kadhafi.

Procès Sarkozy-Kadhafi : la justice refuse la demande de libération d’Alexandre Djouhri

Ce mardi 4 novembre 2025, la justice a refusé sa demande de mise en liberté, confirmant ainsi son maintien en détention. Condamné à six ans de prison ferme en septembre dernier, l’homme d’affaires reste incarcéré dans le cadre de l’affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

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Un homme au cœur de l’affaire du financement libyen

L’intermédiaire franco-algérien, longtemps resté dans l’ombre des cercles politiques et économiques, est accusé d’avoir joué un rôle central dans les transferts financiers suspects entre la Libye de Mouammar Kadhafi et la campagne présidentielle de l’ancien chef de l’État français.

Le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné le 25 septembre 2025 à six ans de prison et trois millions d’euros d’amende pour blanchiment aggravé, corruption et détournement de fonds publics étrangers.

Il lui est notamment reproché d’avoir organisé des flux financiers occultes impliquant de hauts dirigeants libyens et des circuits offshore complexes.

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Une demande de liberté rejetée

Dans sa requête, déposée fin octobre, la défense d’Alexandre Djouhri espérait obtenir une libération sous conditions, arguant du comportement exemplaire de son client durant toute la procédure.

« Alexandre Djouhri s’est présenté à toutes les audiences, y compris au délibéré, alors qu’il savait qu’un mandat de dépôt pouvait être prononcé contre lui. Sa représentation en justice ne fait pas débat », a souligné son avocat Me Charles Consigny, dénonçant une décision « injustifiée ».

Mais les juges ont estimé que la double nationalité franco-algérienne du prévenu et le risque de fuite vers l’Algérie justifiaient le maintien de sa détention. Une motivation qui, selon la défense, constitue un prétexte pour prolonger l’incarcération de l’homme d’affaires.

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« On cherche des prétextes pour refuser sa liberté »

Au micro des journalistes présents à la sortie de l’audience, Charles Consigny s’est dit « profondément déçu » par cette décision. L’avocat dénonce des motifs disproportionnés, évoquant notamment des « détails administratifs » utilisés à charge contre son client :

« On lui reproche des éléments insignifiants, comme une adresse d’hébergement imprécise, alors que tout était régulier. On cherche des prétextes pour lui refuser cette demande de mise en liberté », a-t-il expliqué.

L’avocat a annoncé son intention de redéposer une nouvelle demande dans les prochains jours, espérant une réévaluation du dossier « dans un climat plus apaisé ».

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Une affaire tentaculaire aux ramifications politiques

L’affaire dite du financement libyen de la campagne de 2007 reste l’un des plus grands scandales politico-financiers de ces vingt dernières années. Elle repose sur l’hypothèse selon laquelle le régime de Mouammar Kadhafi aurait financé la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de plusieurs millions d’euros en liquide.

Depuis plus de dix ans, cette enquête a entraîné une série de mises en examen touchant plusieurs personnalités :

  • Nicolas Sarkozy, poursuivi pour corruption passive, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs ;

  • Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur ;

  • Brice Hortefeux, ex-ministre et proche du président ;

  • et Alexandre Djouhri, considéré comme l’intermédiaire clé dans les échanges financiers entre la Libye et la France.

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Une détention qui relance le débat judiciaire

Le maintien en détention d’Alexandre Djouhri intervient alors que plusieurs observateurs dénoncent la lenteur et la complexité du dossier. L’affaire, ouverte en 2013, s’étend sur plusieurs juridictions et implique une masse considérable de documents, d’écoutes et de témoignages internationaux.

Pour la défense, il s’agit d’un traitement inégal et excessif envers son client, qui aurait selon elle « toujours coopéré avec la justice ». De leur côté, les magistrats insistent sur le caractère sensible du dossier, estimant que les risques de fuite et de dissimulation d’actifs justifient une surveillance renforcée.

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Une possible nouvelle requête à venir

Malgré ce revers, Charles Consigny n’abandonne pas. L’avocat a déjà annoncé qu’une nouvelle demande de mise en liberté serait déposée prochainement, cette fois avec des garanties renforcées concernant le lieu d’hébergement et la situation financière de son client.

En attendant, Alexandre Djouhri reste incarcéré, toujours au cœur d’une affaire qui mêle argent, pouvoir et diplomatie, et dont les ramifications continuent de secouer le monde politique français.

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En bref

  • La demande de mise en liberté d’Alexandre Djouhri a été rejetée ce 4 novembre 2025.

  • Il reste incarcéré, condamné à six ans de prison et trois millions d’euros d’amende.

  • Son avocat Charles Consigny dénonce une décision injustifiée et prévoit de redéposer une requête.

  • L’homme d’affaires est une figure centrale du financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

L’affaire Sarkozy-Kadhafi continue donc de livrer ses rebondissements. Entre les procès, les condamnations et les appels à venir, le dossier reste une plaie ouverte dans la vie politique française, symbole d’un passé où les frontières entre diplomatie, argent et pouvoir étaient parfois dangereusement floues.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.