C’est une histoire à peine croyable, digne d’un scénario de comédie… mais avec des conséquences bien réelles. En Russie, un salarié qui devait toucher une prime de 500 euros a découvert sur son compte la somme vertigineuse de 74 000 euros.

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Plutôt que d’en avertir son employeur, il a décidé de garder l’argent, convaincu d’en avoir le droit. Trois ans plus tard, l’affaire, devenue emblématique des dérives administratives et du flou juridique autour des virements erronés, s’est retrouvée devant la Cour suprême russe.
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Une erreur monumentale
L’histoire débute en 2021, lorsqu’un employé nommé Vladimir Rychagov consulte son compte bancaire et remarque une somme inhabituelle : 7 millions de roubles, soit environ 74 000 euros. Il devait pourtant percevoir une simple prime de 500 euros. Après quelques recherches, son entreprise a découvert que ce montant correspondait en réalité aux salaires d’une trentaine d’employés d’une autre filiale du même groupe, virés par erreur sur son compte.
Autrement dit, une erreur informatique ou humaine venait de faire de lui, temporairement, un homme riche. Mais au lieu d’avertir son employeur, Vladimir Rychagov a préféré considérer ce coup du sort comme une bénédiction inattendue.
Lorsque le service comptable l’a contacté pour lui demander de restituer les fonds, il a sèchement refusé. Selon ses dires, il était convaincu qu’il avait le droit de les garder, et s’est même permis de proposer un arrangement : conserver la somme en échange d’une baisse de salaire de 20 %. Une idée rapidement rejetée par la direction.
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« J’ai cru que j’avais le droit de les garder »
Vladimir Rychagov n’a jamais nié avoir reçu l’argent. En revanche, il a toujours soutenu qu’il n’avait commis aucune faute. Son raisonnement ? Puisqu’il s’agissait d’une erreur technique, il n’était, selon lui, pas obligé de rembourser.
En cherchant des informations en ligne, il aurait lu sur des forums de droit que lorsqu’un virement résulte d’un bug informatique, le bénéficiaire ne serait pas tenu légalement de restituer les fonds, surtout s’il ne les a pas réclamés lui-même. De quoi conforter son intuition.
« Plus tard, j’ai appris qu’il s’agissait d’une erreur technique et j’ai donc conclu que j’avais le droit de garder l’argent », a-t-il expliqué à un média russe. Pour lui, cette somme n’était pas un vol, mais un cadeau involontaire du destin.
Mais l’entreprise, elle, ne voyait pas les choses sous le même angle. Estimant qu’il s’agissait d’un virement erroné, elle a immédiatement saisi la justice.
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Un dossier qui vire au casse-tête juridique
Rapidement, la situation a pris une tournure judiciaire. L’entreprise a porté plainte contre son salarié, et les autorités ont gelé ses comptes bancaires pour éviter qu’il ne dépense la somme. Dans un premier temps, Vladimir Rychagov a même été accusé de fraude, mais cette charge a finalement été abandonnée faute de preuves.
Le tribunal de première instance a toutefois statué en faveur de l’employeur : la somme n’étant pas un salaire légitime, mais bien un virement erroné, elle devait être remboursée intégralement. Le salarié, lui, a immédiatement fait appel, refusant toujours de rendre le moindre centime.
L’affaire a donc continué son chemin dans les méandres du système judiciaire russe. Après plusieurs années de recours et de procédures, elle est désormais portée devant la Cour suprême.
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Un risque de prison en cas de refus
Si la décision initiale venait à être confirmée, Vladimir Rychagov pourrait être contraint de rembourser les 74 000 euros, voire de purger une peine allant jusqu’à dix ans de prison. Une sanction lourde pour ce qu’il continue de percevoir comme une simple erreur de virement.
Les juristes russes rappellent que le droit du travail et le code civil sont très clairs : tout enrichissement injustifié doit être restitué, même s’il découle d’une erreur administrative ou technique. Autrement dit, si un employeur verse une somme indue, le salarié est tenu de la rendre dès qu’il en est informé, sous peine de poursuites.
Mais Vladimir Rychagov, obstiné, maintient sa position. Selon lui, l’argent lui appartient désormais, car « l’entreprise a commis la faute » et n’a pas su sécuriser ses transactions. Il se présente donc non pas comme un fraudeur, mais comme une victime d’un système défaillant.
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Une histoire qui fait le tour du monde
L’affaire a rapidement fait le tour des médias internationaux. Beaucoup y voient une illustration moderne de la cupidité et de la naïveté humaine. D’autres, au contraire, soulignent que ce cas révèle les zones grises du droit bancaire : un virement erroné est-il toujours récupérable ? Et que se passe-t-il si le bénéficiaire a déjà dépensé l’argent ?
En réalité, la situation est plus fréquente qu’on ne le pense. En France, comme ailleurs, le bénéficiaire d’un virement reçu par erreur est lui aussi tenu de restituer les fonds. La jurisprudence française précise d’ailleurs qu’un tel enrichissement constitue un « paiement indu », et que celui qui le conserve commet une faute civile.
Mais dans certains pays, la procédure de recouvrement est si complexe que les entreprises peinent à récupérer les sommes. De quoi expliquer la tentation de certaines personnes de « tenter leur chance ».
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L’erreur qui change une vie
Pour Vladimir Rychagov, ce virement de 74 000 euros a tout bouleversé. Trois ans de procédures, des comptes bloqués, une réputation entachée… et pourtant, il persiste à penser qu’il n’a rien fait de mal.
Son cas pourrait désormais faire jurisprudence en Russie. La Cour suprême devra trancher : le salarié avait-il le droit de garder l’argent, ou doit-il le rendre à son employeur ?
Au-delà de la question juridique, l’histoire interroge sur un point de morale universel : que ferions-nous, nous, si une telle somme apparaissait un matin sur notre compte sans explication ? L’honnêteté serait-elle plus forte que la tentation ?
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En résumé
Cette affaire rocambolesque rappelle que même à l’ère du numérique, les erreurs bancaires peuvent avoir des conséquences inattendues. En choisissant de garder les 74 000 euros qu’il a reçus par erreur, Vladimir Rychagov s’est lancé malgré lui dans un long bras de fer judiciaire.
L’issue de cette histoire, désormais entre les mains de la Cour suprême, pourrait bien redéfinir les limites de la bonne foi… et rappeler à chacun que l’argent tombé du ciel n’est pas toujours un cadeau.
Découvrez maintenant Salaires du JT : combien gagnent réellement Anne‑Claire Coudray, Gilles Bouleau et Laurent Delahousse ? et le salaire astronomique que Léa Salamé a refusé chez BFMTV pour présenter le JT de France 2.
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