Le Rolex Paris Masters 2025 touche à sa fin, et cette dernière journée s’annonce palpitante… du moins sur le papier. En finale, le Canadien Félix Auger-Aliassime s’attaque à une véritable forteresse : Jannik Sinner, l’homme que tout le monde redoute sur le circuit ATP.
L’Italien, plus solide que jamais, ne laisse rien à ses adversaires. Et si le suspense reste permis — car le sport a parfois ses miracles —, les observateurs s’accordent : le défi du Canadien s’apparente à une mission quasi impossible.
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Un Sinner en état de grâce
Sur le papier, Jannik Sinner semble jouer dans une autre dimension. L’Italien de 24 ans, déjà titré à l’Open d’Australie et numéro 2 mondial, survole cette fin de saison. En arrivant à Paris, il a non seulement confirmé sa place parmi les tout-puissants du tennis moderne, mais aussi montré qu’il était capable d’enchaîner sans jamais flancher.
Cette semaine, il n’a passé que cinq heures sur le court, un record de fraîcheur physique et de maîtrise technique. Depuis que le tournoi se joue sur dur intérieur, seul Roger Federer, en 2011, avait fait mieux (4h47 pour atteindre la finale). Une statistique qui en dit long sur la facilité avec laquelle l’Italien écrase la concurrence.
Même lorsqu’il grimace, traîne la patte ou donne l’impression de souffrir, Sinner déroule. Ses adversaires tombent les uns après les autres, incapables de trouver la moindre faille. Nicolas Escudé, consultant pour Eurosport, ne cache pas son admiration :
"Il a grimacé dans tous les sens, mais il a dérouillé tout le monde. C’est monstrueux. Depuis le début de la saison, Sinner et Alcaraz sont très loin devant tout le monde."
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Une série impressionnnante
Les chiffres sont sans appel : une seule défaite sur ses 31 derniers matches, en dehors de ses duels contre Carlos Alcaraz. Une domination qui rappelle celle des plus grands, de Federer à Djokovic, en passant par Nadal à leurs meilleures années.
Lorsqu’il entre sur le court, Sinner impose un rythme infernal. Sa frappe de balle d’une pureté chirurgicale, son déplacement millimétré et sa sérénité glaciale forment un cocktail dévastateur.
Justine Hénin l’explique ainsi :
"Quand il met le grappin sur ses adversaires, il ne veut pas les lâcher. Ce n’est jamais le fruit du hasard. Il les fait dérailler les uns après les autres."
Et c’est ce qui effraie le plus ses opposants : la capacité du jeune Italien à transformer chaque match en un cauchemar tactique pour son rival. Il contrôle, accélère, temporise, sans jamais donner l’impression de forcer.
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Félix Auger-Aliassime : l’homme qui veut y croire
Pourtant, Félix Auger-Aliassime ne vient pas à Bercy en victime expiatoire. Le Canadien, auteur d’une belle remontée au classement ATP après une année 2024 en dents de scie, a retrouvé son meilleur tennis. Puissant au service, inspiré dans ses enchaînements et solide mentalement, il a éliminé tour à tour Valentin Vacherot et Alexander Bublik, sans jamais trembler.
Depuis trois mois, il enchaîne les bonnes performances, retrouvant le jeu fluide et offensif qui avait fait de lui l’un des espoirs les plus prometteurs de sa génération. Sa demi-finale parisienne face à Bublik a d’ailleurs été un modèle de constance : précis, calme, incisif.
Mais face à Sinner, le défi change d’échelle. "Je lui donne 5% de chance d’y arriver", lâche sans détour Nicolas Escudé. Le consultant estime que la supériorité du transalpin est tout simplement trop grande :
"Il a en face le profil de joueur qui a toutes les armes pour le contrer dans tous les domaines. Mais même si on mettait quelqu’un d’autre que Félix, je tiendrais le même discours."
La démonstration contre Zverev
Le dernier exemple en date ? La demi-finale contre Alexander Zverev, numéro 3 mondial. L’Allemand, pourtant un monstre de régularité et de puissance, a été laminé en à peine une heure de jeu : 6-0, 6-1. Une claque monumentale.
Zverev n’a jamais trouvé la clé. Comme anesthésié par la cadence et la précision du jeu adverse. Pour Sinner, ce n’était qu’une formalité. Pour le reste du circuit, un signal inquiétant : le jeune Italien est en train de se hisser à un niveau où seuls les dieux du tennis évoluent.
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Servir comme jamais
Alors, comment Auger-Aliassime peut-il espérer déjouer les pronostics ? La réponse, pour Escudé, tient en un mot : le service.
"Il va falloir qu’il serve comme pratiquement jamais il n’a servi. Ça va déjà passer par là. Il faut qu’il tienne ses jeux, qu’il emmène Sinner sur les fins de set, dans des tie-breaks, là où il peut se passer un peu plus de choses."
Autrement dit, le Canadien devra tenir tête le plus longtemps possible, allonger les échanges, forcer Sinner à sortir de sa zone de confort. L’objectif : provoquer un grain de sable dans la machine italienne.
Mais même dans ce scénario idéal, rien ne garantit le miracle. Sinner, comme le rappelle Justine Hénin, a une capacité exceptionnelle à dérégler ses adversaires, à anticiper, à s’adapter :
"Il est hors norme dans ses ressources mentales. Même quand il semble moins bien, il trouve toujours un moyen de s’en sortir."
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Une question de magie
Le mot est lâché : magie. C’est ce qu’évoque Justine Hénin pour décrire le seul élément capable de bouleverser la hiérarchie ce dimanche :
"Il faudrait un Sinner un peu en dedans, un peu affaibli. Il faudra un très, très grand Auger-Aliassime et une magie qui opère."
Le sport, par définition, reste imprévisible. Et c’est bien cette part d’incertitude qui alimente l’espoir. Après tout, l’histoire du tennis regorge de surprises insensées : Wawrinka battant Djokovic en finale de Roland-Garros, Cilic écrasant Federer à l’US Open, ou encore Thiem renversant Nadal à Barcelone.
Mais ces miracles se produisent rarement deux fois contre le même type de joueur. Et Sinner, mentalement imperméable, ne semble pas homme à s’effondrer sous la pression d’une finale.
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Une finale symbole d’une nouvelle ère
Au-delà de ce duel, cette finale du Rolex Paris Masters 2025 symbolise aussi le passage de témoin entre deux générations. Celle des Nadal, Djokovic ou Murray appartient désormais au passé. Devant, un trio domine sans partage : Sinner, Alcaraz, et dans une moindre mesure Rune.
Félix Auger-Aliassime, lui, espère encore se glisser dans ce cercle restreint. Battre Sinner à Paris serait plus qu’un titre : ce serait un message fort envoyé au monde du tennis. Une victoire qui marquerait sa renaissance et le repositionnerait comme une menace crédible pour 2026.
Mais pour l’instant, l’histoire semble déjà écrite. À moins qu’un souffle de magie ne vienne tout bouleverser, Jannik Sinner marche vers un nouveau triomphe, avec la régularité d’un métronome et la froideur d’un champion.
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En résumé
Le Rolex Paris Masters 2025 s’achève sur une affiche séduisante mais déséquilibrée : Jannik Sinner contre Félix Auger-Aliassime. D’un côté, un Italien impérial, qui n’a concédé qu’une défaite hors Alcaraz depuis l’été. De l’autre, un Canadien courageux, talentueux, mais face à un mur presque infranchissable.
Les experts ne lui donnent que 5% de chances. Mais parfois, c’est tout ce qu’il faut pour écrire une page d’histoire. La magie du sport, comme le dit si bien Justine Hénin, pourrait encore frapper ce dimanche à Paris. Et c’est bien pour cela qu’on regardera cette finale — pour croire, ne serait-ce qu’un instant, à l’impossible.
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