Sur le papier, le défi semble insurmontable. Jannik Sinner, machine à gagner et futur numéro un mondial, apparaît comme intouchable.

Pourtant, dans l’esprit de Félix Auger-Aliassime, une petite étincelle continue de briller. Elle vient d’un soir de septembre à New York, sur le court Arthur-Ashe, lors d’une demi-finale de l’US Open qui a tout changé. Ce jour-là, malgré la défaite (6-1, 3-6, 6-3, 6-4), le Canadien avait vu vaciller l’Italien. Et cette vision, il ne l’a pas oubliée.
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Un souvenir new-yorkais qui ne le quitte pas
C’était début septembre, sous les lumières de Flushing Meadows. Personne ne donnait cher des chances d’Auger-Aliassime face à un Sinner alors numéro un mondial, en pleine ascension et porté par une confiance absolue. Le premier set avait été une leçon expéditive : 6-1. Le scénario semblait écrit d’avance.
Mais quelque chose s’est passé dans le deuxième set. Le Canadien, loin de s’effondrer, a relevé la tête. Point après point, il a retrouvé son agressivité, son rythme, son service. Et contre toute attente, il a pris le contrôle. Pendant un set et demi, il a dicté les débats, prenant même par moments le dessus sur Sinner.
"À un moment, je l’ai vu douter", confie-t-il aujourd’hui. Une phrase lourde de sens. Car voir Sinner douter, c’est rare. Peut-être même exceptionnel. Ce jour-là, Félix a touché du doigt quelque chose : la certitude que ces joueurs, aussi puissants et réguliers soient-ils, ne sont pas intouchables.
Des défaites qui forgent les victoires
On parle souvent des "défaites encourageantes" avec un brin d’ironie. Mais pour Auger-Aliassime, celle-là a tout changé. Deux semaines plus tôt, à Cincinnati, il s’était fait humilier par le même Sinner (6-0, 6-2). L’écart paraissait alors abyssal. Pourtant, à New York, il a renversé la dynamique.
"C’était encourageant, reconnaît-il aujourd’hui. J’avais connu une défaite très sèche à Cincinnati, et le retrouver deux semaines après pour être tout de suite plus compétitif, c’était fort. À un moment, je me suis vu prendre le dessus dans ce match."
Cette confiance nouvelle, née d’une défaite, l’a accompagné jusqu’à Paris. Il sait désormais qu’il peut tenir tête aux meilleurs. Et cette sensation, il la chérit. Comme un talisman, une preuve qu’il appartient au cercle des grands.
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La force mentale retrouvée
Depuis cette demi-finale perdue mais fondatrice, Félix Auger-Aliassime semble métamorphosé. Sous la houlette de son coach Frédéric Fontang, il a retrouvé la sérénité qu’il lui manquait. Les doutes se sont dissipés, remplacés par une solidité mentale rare.
Physiquement, il a aussi franchi un cap. "Il est fort", reconnaît Sinner lui-même avant la finale parisienne. "Il joue un tennis très agressif, particulièrement ici à Paris. Il sert très bien. Ce sera un match difficile, un challenge intéressant."
Cette reconnaissance venue de l’Italien n’est pas anodine. Car Sinner parle rarement en ces termes. C’est le signe qu’il sait que son adversaire du jour n’est plus tout à fait le même que celui qu’il a battu à New York.
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Un style de jeu taillé pour l’indoor
S’il y a bien un terrain où Auger-Aliassime peut espérer faire vaciller Sinner, c’est ici, à La Défense Arena, sur dur intérieur. Les conditions y sont idéales pour son jeu : rapide, puissant, offensif. Son service, l’un des plus dévastateurs du circuit, peut devenir une arme absolue s’il trouve la première balle.
Depuis le début du Rolex Paris Masters, le Canadien est impressionnant. Solide contre Valentin Vacherot, inspiré face à Alexander Bublik, il a enchaîné les victoires sans jamais flancher. Et surtout, il a montré une constance et une lucidité tactique qui lui faisaient parfois défaut par le passé.
À chaque tour, il a semblé plus sûr de lui, plus patient, plus stratège. Il ne s’enflamme plus. Il construit. Il attend le bon moment pour frapper. Un changement d’attitude que beaucoup attribuent à cette fameuse défaite new-yorkaise.
“Ces joueurs ne sont pas intouchables”
Sa phrase est devenue un mantra. “Ces joueurs ne sont pas intouchables.” Derrière cette conviction, il y a une vérité simple : même les géants vacillent. Même Sinner, malgré ses statistiques hallucinantes et son calme imperturbable, reste un homme de chair et de nerfs.
Et c’est cette faille que le Canadien espère exploiter.
“À New York, je me suis senti compétitif. On se battait tous les deux, on était au coude-à-coude pendant un bon moment. Je vais essayer de m’appuyer sur ça. On verra dans le futur à quel point je peux être proche d’eux”, disait-il à chaud après sa demi-finale.
Deux mois plus tard, le futur, c’est maintenant.
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Un rendez-vous symbolique
La finale du Rolex Paris Masters 2025 ne sera pas seulement un match pour un titre. Ce sera un test. Un moment de vérité. Un duel entre deux trajectoires opposées : Sinner, le favori absolu, en quête d’un nouveau trophée pour asseoir sa domination, et Auger-Aliassime, l’outsider qui veut prouver qu’il a sa place parmi l’élite.
Ce face-à-face raconte aussi l’histoire d’une génération qui refuse de se résigner. Derrière les monstres que sont Sinner et Alcaraz, il existe une meute ambitieuse. Félix Auger-Aliassime en est le symbole. Il a connu les désillusions, les blessures, les critiques. Mais il revient, plus fort, plus mûr, et prêt à tout donner.
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La revanche du mental
“Il faut savoir s’appuyer sur les défaites”, confie-t-il avec une lucidité rare. “Elles permettent parfois de se reconstruire, de comprendre ce qu’il faut changer.” Et de toute évidence, Félix a compris beaucoup de choses. Son jeu est plus précis, sa lecture des échanges plus fine, son engagement plus total.
Sur le court, il ne cherche plus à frapper plus fort que tout le monde, mais à jouer plus juste. À imposer son rythme sans précipitation. C’est ce mélange de puissance et de maturité qui fait aujourd’hui de lui un adversaire crédible face à Sinner.
La peur du favori
De son côté, Sinner reste fidèle à son humilité. “Tout le monde est un adversaire difficile”, répète-t-il à l’envi, dans une attitude presque “nadalienne”. Mais en coulisse, il sait que le Canadien est dangereux. Il l’a déjà vu capable de le pousser dans ses retranchements, de le faire douter.
Et dans une finale, tout peut arriver. Une tension, un break mal géré, une série de services gagnants peuvent faire basculer le match. Auger-Aliassime le sait. Sinner aussi.
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En résumé
À l’aube de la finale du Rolex Paris Masters 2025, Félix Auger-Aliassime s’accroche à un souvenir new-yorkais : celui d’un moment où il a vu Jannik Sinner douter. Depuis cette défaite, il a grandi, gagné en puissance, en confiance et en lucidité.
Face au favori italien, il ne part pas battu. Il part convaincu que tout est possible, que le tennis reste un sport d’équilibre où la moindre faille peut faire basculer un destin.
Et si cette finale parisienne, bien plus qu’une revanche, devenait le match de la confirmation ? Celui où le “petit espoir new-yorkais” se transformerait enfin en grande victoire parisienne.
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