Le vol spectaculaire de bijoux de la Couronne au musée du Louvre, survenu le 19 octobre dernier, ne serait que la partie émergée d’un phénomène plus large et inquiétant.

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Dans une note publiée ce mardi 28 octobre, le Service de renseignement et d’analyse sur la criminalité organisée (Sirasco), rattaché au ministère de l’Intérieur, met en garde contre une « accélération des cambriolages » visant les musées, les églises et certains lieux culturels français.
Selon ce document, la France fait face à une vague de vols de biens culturels d’une ampleur inédite depuis plusieurs années.
Une série de vols qui inquiète les autorités
Le Sirasco dresse une liste impressionnante d’affaires survenues ces dernières semaines. En tête figure évidemment le casse du Louvre, où des bijoux de la Couronne estimés à 88 millions d’euros ont été dérobés. Un coup retentissant qui a ébranlé le monde culturel et politique.
Mais le phénomène ne s’arrête pas là. Le lendemain de ce vol, à Langres (Haute-Marne), des pièces de monnaies anciennes en or et en argent ont été subtilisées dans un musée local. Dans le même temps, plusieurs églises ont été ciblées : des vases sacrés ont été démontés, parfois brisés, pour être fondus ou revendus.
Le Muséum d’histoire naturelle de Paris a lui aussi été frappé par un vol de six kilos de pépites d’or, dont une partie a été retrouvée en Espagne, sous forme de lingots refondus.
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L’or, nouvelle cible du crime organisé
Les enquêteurs expliquent cette série de vols par la valeur refuge de l’or et des métaux précieux, en hausse constante depuis plusieurs mois. Les groupes criminels s’intéressent moins à la valeur artistique ou historique des objets qu’à leur potentiel économique immédiat.
Deux logiques coexistent : certaines équipes sont mandatées par des réseaux internationaux pour voler des pièces précises, revendues ensuite sur le marché noir de l’art ; d’autres, plus opportunistes, se contentent de démonter ou fondre les objets, rendant toute traçabilité impossible.
Cette mécanique criminelle met en péril un pan entier du patrimoine culturel français, particulièrement vulnérable dans les petites communes où la sécurité des musées ou des édifices religieux repose sur des moyens limités.
Des « petites mains » recrutées par le crime organisé
Selon la note du Sirasco, ces cambriolages ne sont pas toujours commis par des professionnels aguerris, mais souvent par des « petites mains » recrutées sur les réseaux sociaux ou via des messageries cryptées.
Ces exécutants, parfois issus de milieux précaires ou déjà connus pour des délits mineurs, reçoivent des consignes précises : que voler, où, et comment transporter les objets. Les commanditaires, eux, se trouvent bien souvent à l’étranger. Leur objectif : alimenter un marché noir du luxe et de l’art, en forte expansion depuis la crise économique.
Parmi les affaires citées figure notamment le cambriolage du musée Dubouché de Limoges, survenu le 4 septembre dernier, où deux plateaux chinois et un vase classés « trésors nationaux » ont été volés, pour un préjudice estimé à 6,5 millions d’euros.
Quelques semaines plus tard, le musée du Désert à Mialet (Gard) a signalé le vol d’une centaine de croix huguenotes, et le musée Jacques Chirac à Sarran (Corrèze) a subi deux cambriolages successifs.
Un phénomène européen sous surveillance
Le Sirasco souligne que cette tendance dépasse largement les frontières françaises. Dans plusieurs pays européens, le vol d’objets d’art ou religieux est en hausse, notamment celui de porcelaines chinoises anciennes, très prisées sur le marché asiatique.
L’un des canaux les plus actifs reste le trafic d’antiquités, où la France, riche de milliers de collections publiques et privées, devient une terre d’opportunité pour les réseaux criminels.
Le ministère de l’Intérieur prend la menace très au sérieux. L’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) a été saisi de plusieurs enquêtes afin de tenter de retrouver les œuvres disparues et d’identifier les filières de revente.
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En résumé
Entre les bijoux du Louvre, les pépites d’or du Muséum d’histoire naturelle ou les objets religieux pillés dans les églises, la France fait face à une recrudescence inquiétante des vols d’art. Derrière ces cambriolages se cachent des organisations bien structurées, capables de recruter, planifier et revendre rapidement des objets d’une valeur inestimable.
Le patrimoine culturel français devient ainsi une nouvelle cible pour le crime organisé international, attiré par la flambée des cours de l’or et la rentabilité du marché noir. Un constat alarmant qui pousse les autorités à renforcer la surveillance des musées, des lieux de culte et des collections nationales, dans l’espoir de freiner cette spirale de pillages qui menace désormais la mémoire artistique et historique du pays.
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