Alors que les débats sur le budget 2026 s’intensifient à l’Assemblée nationale, le député du Nord Paul Christophe, président du groupe Horizons, a tenu à réaffirmer la ligne de conduite du mouvement fondé par Édouard Philippe : la stabilité avant tout.

Dans un entretien accordé à CNEWS, l’ancien ministre des Solidarités a défendu une vision budgétaire rigoureuse et rejeté l’idée d’une suspension de la réforme des retraites, qu’il juge économiquement intenable.
Pour le parlementaire, cette première semaine d’examen du projet de loi de finances marque un tournant après une période de forte instabilité politique. L’abandon du fameux article 49.3 oblige désormais les députés à « retrouver l’essence même du rôle parlementaire », c’est-à-dire le débat et la recherche du compromis.
Un exercice difficile mais, selon lui, nécessaire pour préserver la crédibilité de la France face à ses partenaires européens.
Un retour à la « noblesse du débat parlementaire »
Paul Christophe se félicite d’un climat plus apaisé que lors de l’examen du budget précédent. Les discussions en commission des Finances, explique-t-il, ont été plus constructives, même si plusieurs amendements de la gauche ont creusé un trou budgétaire de 7 milliards d’euros dans le texte initial.
Selon lui, la priorité est désormais de « revoir la copie » en séance publique ou dans la seconde partie du budget consacrée aux dépenses. Mais pas question de verser dans la démagogie : pour Horizons, la stabilité politique et économique prime.
Cette philosophie exclut toute censure du gouvernement et repose sur une trajectoire budgétaire maîtrisée, avec un déficit maintenu sous la barre des 5 % du PIB. « Notre discours reste celui de la responsabilité », affirme-t-il, rappelant que la France doit continuer à inspirer confiance à ses créanciers et à ses partenaires de l’Union européenne.
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Une ligne claire : pas de suspension de la réforme des retraites
Interrogé sur la possible suspension de la réforme des retraites, évoquée par certains groupes politiques, Paul Christophe se montre ferme : « On ne peut pas mentir aux Français ». Pour lui, reculer l’âge de départ à la retraite était une mesure indispensable à la survie du système par répartition.
Suspendre la réforme reviendrait à créer une impasse financière majeure. Le député conteste les estimations évoquant un coût de 100 millions d’euros et avance un chiffre bien supérieur : près de 400 millions d’euros de pertes si l’on prend en compte les recettes manquantes. « Quelqu’un devra payer, et ce seront en grande partie les retraités eux-mêmes », prévient-il.
À ses yeux, repousser la réforme, c’est reporter le problème sur les jeunes générations. Il rappelle que dès 1988, François Mitterrand lui-même évoquait déjà le « problème démographique » de la France. Une façon de dire que la situation actuelle n’est pas une surprise et qu’il faut désormais faire preuve de courage politique.
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« La démagogie ne finance pas les retraites »
Pour le président du groupe Horizons, défendre le retour à la retraite à 62 ans, voire à 60 ans, relève d’une illusion politique. Derrière les slogans séduisants, il y voit une réalité économique impossible à assumer.
Paul Christophe prend en exemple l’Espagne, qui a repoussé l’âge de départ à la retraite à 67 ans pour garantir la pérennité de son système. Selon lui, la France doit suivre cette voie : « Nous devrons travailler plus longtemps et être plus nombreux à le faire ».
Il souligne aussi que la réforme portée par Élisabeth Borne reste imparfaite. Parce qu’elle a été votée dans le cadre d’un texte budgétaire, certaines questions importantes n’ont pas pu être traitées : la pénibilité, les carrières des femmes ou encore la reconnaissance des métiers usants. Autant de sujets qui, selon lui, devront être abordés dans les prochains mois.
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Une réforme nécessaire mais à compléter
Paul Christophe rejoint le constat du Conseil d’orientation des retraites et de la Cour des comptes : la réforme était indispensable mais insuffisante pour garantir la soutenabilité du système.
Le recul de l’âge à 64 ans ne suffira pas, à long terme, à combler le déséquilibre démographique. Selon lui, une part de capitalisation devient inévitable pour assurer la stabilité des pensions futures.
Cette idée, longtemps taboue dans le débat français, pourrait s’imposer peu à peu comme un complément au système par répartition. Une évolution que le député juge nécessaire pour « préserver la solidarité tout en sécurisant le financement ».
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Trouver un équilibre budgétaire sans nuire aux entreprises
Au-delà de la question des retraites, l’examen du budget 2026 reste marqué par la recherche d’un compromis sur la fiscalité. Les discussions avancent sur la possible création d’une nouvelle taxe sur les grandes fortunes, mais Paul Christophe se montre prudent.
Il reconnaît que les socialistes se disent ouverts à une formule qui n’affecterait pas le patrimoine productif, contrairement à la taxe Zucman initialement proposée. Pour Horizons, la priorité reste la préservation de la compétitivité des entreprises françaises.
« Si nous devons accepter une taxe raisonnable pour permettre de faire passer un budget, nous le ferons, mais pas au détriment de l’emploi », explique-t-il. L’objectif : maintenir l’équilibre entre justice fiscale et stimulation économique.
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Pas de censure contre le gouvernement Lecornu II
Paul Christophe l’affirme sans détour : le groupe Horizons ne soutiendra pas de motion de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu. Fidèle à la ligne d’Édouard Philippe, il estime que les Français attendent avant tout des élus qu’ils travaillent.
« Nous ne voulons pas d’un pays ingouvernable », insiste-t-il. Une dissolution ou une censure aurait selon lui un coût budgétaire et démocratique trop lourd, risquant de replonger la France dans une crise institutionnelle.
Il souligne par ailleurs la cohérence d’Édouard Philippe, qui, loin d’attaquer frontalement Emmanuel Macron, a toujours plaidé pour une élection anticipée uniquement après l’adoption d’un budget crédible.
« Nous défendons un projet de société à long terme »
Pour le député du Nord, Horizons se distingue par une vision politique tournée vers l’avenir. « Nous ne faisons pas de la politique de slogans », explique-t-il. Là où d’autres se contentent de séduire avec des mesures populaires, son mouvement revendique une réflexion sur les vingt, trente ou quarante prochaines années.
Paul Christophe appelle à un débat serein, lucide et orienté vers la responsabilité collective. Pour lui, la stabilité politique n’est pas synonyme d’immobilisme, mais la condition même de la construction d’un avenir durable.
Une conclusion sous le signe de la responsabilité
En définitive, le message de Paul Christophe est clair : la France ne peut pas céder à la facilité politique. Suspendre la réforme des retraites, céder à la tentation de la dépense publique ou multiplier les taxes punitives reviendrait, selon lui, à compromettre l’avenir économique du pays.
Le député du Nord plaide pour un équilibre entre rigueur budgétaire et justice sociale, et invite ses collègues à sortir des postures partisanes pour privilégier le dialogue.
Dans un climat politique tendu, sa voix se veut celle du pragmatisme. Et sa conclusion, sans détour, sonne comme un avertissement : « On ne peut pas mentir aux Français. »
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