Une audience sous haute tension au tribunal de Paris
L’ambiance était électrique ce lundi 27 octobre 2025 au tribunal judiciaire de Paris, où s’est ouvert le procès de dix personnes accusées de cyberharcèlement à l’encontre de Brigitte Macron.

Ces individus sont jugés pour avoir relayé et amplifié sur les réseaux sociaux une théorie complotiste infondée, selon laquelle la Première dame serait une femme transgenre née sous le nom de Jean-Michel Trogneux.
Diffusée massivement depuis 2021, cette rumeur a entraîné une vague d’insultes et de moqueries sexistes envers l’épouse du président Emmanuel Macron.
Alors que Tiphaine Auzière, la fille cadette de Brigitte Macron, est venue témoigner mardi 28 octobre pour évoquer les conséquences psychologiques et familiales de ce cyberharcèlement, la première journée du procès a déjà été marquée par des échanges d’une rare intensité entre les accusés et la présidente du tribunal.
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Une remarque cinglante de la juge face à un prévenu
Parmi les dix prévenus figure Jérôme A., un informaticien de 49 ans, qui a tenté de se défendre en expliquant qu’il n’avait fait que “relayer des informations trouvées sur Internet”.
À la barre, il a affirmé ne pas comprendre pourquoi il était poursuivi : « Je me demande ce que je fais là. C’est même effrayant ! », a-t-il déclaré avant d’ajouter, dans un ton justificateur : « C’est un sujet qui ne doit pas être complètement étouffé. »
Une phrase de trop pour la magistrate, visiblement excédée. Sortant de sa réserve, elle a répliqué sèchement : « Il faudrait qu’elle fasse quoi, Madame Macron ? Qu’elle se mette toute nue à la télé ? »
Une remarque glaçante, mais révélatrice de l’exaspération du tribunal face à certains accusés refusant d’assumer la portée de leurs propos et partages en ligne.
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Liberté d’expression ou diffamation ?
Le prévenu a tenté de se retrancher derrière la liberté d’expression, estimant que « les personnalités publiques doivent accepter la critique ». Son avocate, Maître Maud Marian, a d’ailleurs plaidé que cette affaire relevait du débat d’intérêt général : « Il est admis par la justice que c’est un débat d’intérêt général. »
Mais cette argumentation n’a fait qu’attiser la fermeté de la présidente du tribunal, qui a immédiatement recadré la défense : « La critique politique est permise. La diffamation et le harcèlement ne le sont pas. »
Elle a rappelé que les atteintes à la vie privée et à l’intégrité d’une femme n’ont rien à voir avec la liberté d’opinion, dénonçant la violence numérique qui s’abat depuis plusieurs années sur la Première dame.
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Un procès symbole des dérives des réseaux sociaux
Ce procès, qui doit se poursuivre toute la semaine, illustre les dérives du cyberharcèlement et la difficulté croissante de fixer les limites entre liberté d’expression et haine en ligne.
Depuis 2021, les vidéos et publications complotistes visant Brigitte Macron ont été vues des millions de fois, donnant naissance à une véritable campagne de dénigrement.
En résumé
Pour la partie civile, il ne s’agit pas de simples échanges virtuels, mais d’une entreprise de diffamation sexiste ayant eu des conséquences humaines majeures. Selon l’entourage de la Première dame, cette rumeur a provoqué une forte détérioration de sa santé et un climat d’anxiété constant dans la famille Macron.
De son côté, la défense tente de maintenir que ces propos s’inscrivent dans un débat public. Mais la présidente du tribunal, excédée par les justifications des prévenus, a résumé l’enjeu d’une phrase claire : « Ce n’est pas un débat, c’est une humiliation. Et la justice est là pour dire stop. »
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